Lundi 29 mai 2017 : Anniversaire du NON au référendum de 2005 – Manifestation PARIS

[Les Clubs » Penser la France » participeront à cette manifestation nationale. Jean-Luc Pujo emmènera une délégation nationale]

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Comme chaque année, tous les 29 mai, nous nous réunissons à l’Appel de l’association » Pour une Constituante » pour fêter l’anniversaire du » NON » des français au Traité Constitutionnel Européen (TCE) le 29 mai 2005.

Nous appelons à célébrer cet évènement par des rassemblements partout en France.

A Paris ce sera le Lundi 29 mai à 18h30 dans le jardin des Tuileries en face du 226 rue de Rivoli à côté de la plaque qui commémore la naissance de la République en 1792.

SOURCE : http://www.pouruneconstituante.fr

VOEUX 2017 : « La Patrie ! La Patrie ! La Patrie ! » par jean-Luc Pujo, pdt des clubs « Penser la France »

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Le 29 janvier 2017.

Et du mot, de la chose,

On ne parle plus guère.

Et l’on prétend vulgaire,

La Patrie. Mais qui ose ?

*

Parlez-vous de la France

Et l’on sourit benêt.

Dites l’appartenance,

On vous répond » passé ! »

*

Vraiment finie la France ?

Finie cette espérance ?

*

Aux Moulins de Valmy

La colline est déserte

Les grands esprits ont fui.

Le vide est dans les têtes.

*

Sur la nation fantôme,

La porte est refermée.

Salle du jeu de paume

Le serment a passé.

*

Infâme ! L’air du temps.

L’Histoire à contretemps.

*

A Verdun sur les tombes,

On court, on vagabonde.

Paysans, ouvriers,

A nouveau méprisés.

*

Résistance, prison,

On oublie la leçon.

Milice, gestapo.

Tous ces morts, nos héros.

*

Entendez-vous les pleurs ?

La rage dans les cœurs ?

*

En son église, prêtre martyrisé ;

Foule visée un quatorze juillet.

Abaisse-t-on son âme ? Elle persiste.

La frappe-t-on, que la France résiste.

*

Nation perdue, certes, qui vit.

Peuple toujours présent, qui crie.

Tristes élites mortes, Oui !

Mais en silence, France qui prie.

*

Alors finie France, Patrie ?

Finie Nation, finie la vie ?

*

Voyez ! Déjà, le vent se lève.

L’histoire se réveille.

Ô peuples encore sans haine,

Surpris à secouer ses chaines.

*

Russie ou vent des Amériques,

Souffle nouveau et vents patriotiques.

Et pauvres élites collaborationnistes

Sourdes, enivrées, toujours européistes.

*

Debout ! Peuple libre, insoumis !

La Patrie ! La Patrie ! La Patrie !

*

Ouvriers, paysans.

Employés. Petits gens !

Peuple des indigents !

La France – grande – attend.

*

Debout les petits, les obscurs.

Âmes hautes, cœurs purs.

*

Et vous les Du Guesclin !

Capitaines, Marsouins.

Vous les héros enviés.

Vous tous les sacrifiés.

*

Debout ! Soldats libres, spahis !

La Patrie ! La Patrie ! La Patrie !

*

Aux mousquets !

Mousquetaires du Roi !

Relevés !

L’oriflamme, la foi !

*

2017 ? Pour la France, la vie.

La Patrie ! La Patrie ! La Patrie !

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Jean-Luc Pujo*

* Jean-Luc Pujo est président des Clubs » Penser la France », organisation française qui milite pour » Sortir de l’OTAN, sortir de l’UE et sortir de l’Euro » et travaille à une action de refondation politique « Pour une nouveau Conseil National de la Résistance » (CNR) réunissant communistes authentiques et gaullistes authentiques. Romancier, essayiste, il est également rédacteur en chef du journal en ligne « Politique-actu.com » qui traite de géopolitique, de philosophie, d’économie, d’histoire et de politique.

USA 2016 : « TRUMP : une chance pour la France ! » (Penser la France)

[ Note du 20 janvier 2017 : En ce jour historique d’investiture du nouveau président des Etats-Unis et alors que l’ensemble des médias et de la classe politique française – ou presque – ne comprennent toujours pas la dynamique politique Donald TRUMP, nous re-publions ce communiqué des Clubs « Penser la France ». TRUMP illustre le tournant historique de notre monde. Une chance pour la France !]

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– communiqué national des Clubs » Penser la France » du dimanche 6 novembre 2016 –

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Le Mardi 8 novembre prochain les américains vont élire le 45ème président des Etats-Unis.

Cette élection très disputée revêt une importance considérable dans le contexte international particulièrement tendu que nous connaissons depuis des années.

Les risques de conflits ouverts – entre le bloc OTAN, la Russie et la Chine – se multiplient, alors que nous sommes à la veille d’une nouvelle crise financière probablement exceptionnelle.

Soumise au commandement américain de l’OTAN, la France subit dramatiquement cette politique.

Or, il faut le dire, la marche à la guerre pensée et organisée par les faucons américains est en contradiction avec les intérêts du peuple français.

L’élection d’Hillary CLINTON entraûnera l’accentuation de cette politique déplorable. L’ancienne secrétaire d’Etat a toujours encouragé les plus dures solutions militaires soutenues par les faucons du Pentagone, désignant même ses ennemis : la Russie, l’Iran, la Chine.

Cette politique de désordre – en échec partout dans le monde et particulièrement au Moyen-Orient – apporte d’ores et déjà des risques de conflit général en Méditerranée, aux portes de la France.

La candidature de Donald TRUMP s’inscrit en rupture avec cette politique.

Personnalité très particulière et grand chef d’entreprise, Donald TRUMP est un pragmatique.

Son approche des problèmes internationaux est celui d’un patriote américain convaincu que le pouvoir concentré à Washington travaille contre les intérêts du peuple américain.

Sa politique ne sera pas dictée par les mondialistes financiers de Wall Street et les faucons du Pentagone.

En cela, TRUMP est l’anti-CLINTON par excellence.

D’ores et déjà, sa volonté de dialogue ouvert avec la Russie, ses critiques de l’OTAN… apparaissent comme autant de signes positifs qui doivent réconforter tous les patriotes français, de gauche comme de droite.

La France n’a aucun intérêt au déclenchement d’une guerre générale au Moyen-Orient, et à un affrontement direct avec la Russie, acteur essentiel pour la stabilité mondiale.

L’élection de TRUMP est donc une chance immense de mettre fin à la marche à la guerre décidée à Washington et d’ouvrir une nouvelle ère dans les relations internationales.

Pour l’ensemble de ces raisons, les Clubs » Penser la France » espèrent que le patriotisme du grand peuple américain l’emportera et consacrera l’élection de Donald TRUMP.

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Enfin, les clubs » Penser la France » déplorent l’attitude criminelle de l’ensemble des médias français, dont l’information totalement partiale ne permet plus aux français de s’informer.

Souvenons-nous de la grande philosophe Simone Weil : » Tout le monde sait que, lorsque le journalisme se confond avec l’organisation du mensonge, il constitue un crime. » (L’enracinement – Simone Weil – de la vérité)

L’attitude de l’ensemble de la classe politique française est tout autant déplorable, entièrement soumise à l’OTAN, à Washington comme à Bruxelles.

Plus que jamais, il est temps pour la France de recouvrer son indépendance politique, militaire et diplomatique.

En cela, l’élection de Donald TRUMP est une chance pour la France.

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#penserlafrance

CONTACT: penserlafrance@penserlafrance.fr – 01.73.64.98.68

Les Clubs » Penser la France » travaillent au soutien de plusieurs initiatives politiques de refondation autour d’un » nouveau Conseil National de la Résistance » réunissant communistes authentiques et gaullistes authentiques.

« La CIA en France : 1942-2017» Par jean-Luc Pujo (Penser la France) – 8 Janvier 2017

[Photo : Une structure légère d’écoute et d’espionnage vient d’être installée sur le toit de l’ambassade américaine à Paris – proche de l’Elysée – qui pourrait servir à écouter les conversations téléphoniques des présidents français. Combien de parlementaires français se sont rendus dans cette ambassade les 30 dernières années ? – Photo juin 2015]

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[Présidentielle 2017 : Notes sur exposé oral – cercles Alpha – Béziers en Languedoc – 2 janvier 2017]

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La France – puissance économique, politique, militaire, diplomatique, culturelle, scientifique notamment spatiale – est une puissance convoitée.

Pays stratège, la France est un des lieux au monde où se concentrent les réseaux d’influence les plus divers qui tentent de comprendre, de copier, de voler cette intelligence – parfois même d’influencer les choix stratégiques de notre pays.

Tous les services secrets du monde entier ou presque sont implantés en France – Russes, Chinois, Algériens, Turcs, Allemands, Anglais, Israélien.

Une des plus puissantes agences au monde, la CIA, ne manque pas à l’appel. Pour quoi faire ? Pour quelles actions ?

Nous allons tenter de relater – rapidement – l’histoire de l’agence américaine en France – son action, son influence – de 1942 à 1991 (I) pour essayer de comprendre la mutation géostratégique actuelle, à travers la mutation même du rôle de la CIA en France (II).

I – L’histoire de l’agence américaine en France – action & influence – 1942 à 1991

Implantation de la CIA en Europe (Dès les années 30):

Il est communément admis que les services américains sont entrés en Europe par l’Italie, ce dès la période MUSSOLINIENNE (1925-1943).

Les Mafias italiennes ardemment combattues par ce régime fasciste ont demandé le secours de leurs cousins américains, qui avaient déjà établis de sérieuses relations avec les services secrets américains (pour l’anecdote, une partie du Plan CONDOR en Amérique du Sud a été exécutée par les mafias américaines).

Ainsi, les Mafias italiennes en guerre avec Mussolini ont pu trouver un concours précieux du côté américain.

A la libération, l’Italie est largement pénétrée par ses réseaux. On se souvient des liens entre la mafia et la Démocratie chrétienne. On ne s’étonnera pas de voir les bases américaines de l’OTAN trouver en Italie – notamment à Naples – un accueil sécure. C’est la terre de la Camorra.

Inutile ici de s’attarder sur le séjour à Naples de Lucky Luciano (Cosa nostra américaine), puis la découverte de la Loge P2, les liens avec le Vatican contaminé et le rôle des réseaux opérationnel de la CIA qui, durant des décennies, vont fomenter attentats sous fausses bannières pour invalider la progression du parti communiste italien (PCI) et ainsi assurer la domination d’une démocratie chrétienne gangrénée.

Examinons si vous le voulez bien l’implantation en France.

» L’Implantation en France »(1) :

La présence américaine en France résulte de l’action de l’OSS (Of Spies and Stratagem – recueil de renseignements et organisation d’opérations). Créé en 1942, l’OSS est une sorte de légion étrangère, qui recrute Américains, Turcs, Français, Lituaniens, Allemands, des prêtres, des Francs-maçons, des libertaires et des anciens de brigades internationales dans la lutte antinazies.

Les cellules OSS implantées en Europe offrent un réel outil qui – à la Libération- aurait pu jouer un rôle essentiel notamment dans le projet d’administration de la France par les américains – le projet AMGOT(2) – auquel s’opposa fermement le général de Gaulle.

Si l’OSS disparaût en 1945, Truman approuve en 1946, la création du Central Intelligence Group (CIG) dans un contexte naissant de guerre froide.

Le 26 juillet 1947, TRUMAN ratifie le National Security Act qui institue le Conseil national de sécurité, coordonne le secrétariat à la Défense et la CIA, qui remplace le CIG en septembre 1947.

Ainsi, à Paris, l’ancien chef de poste du CIG – Philip Clark Horton – devient le nouveau chef de poste de la CIA.

Pour l’anecdote, en 1948, à la suite du blocus de Berlin, un autre service américain ultrasecret multiplie les cellules en France : l’OPC (Office of Policy Coordination) qui rejoindra la CIA en 1952.

» CIA, OPC, département d’Etat, Département de la Défense, Policy Planning Staff, Conseil national de sécurité et d’administration du plan Marshall travaillent mains dans la mains » précise le spécialiste Frédéric Charpier.

Mieux, les cellules secrètes issues de la Résistance vont être maintenues : les cellules dormantes » Stay behind » et le réseau » Gladio » vont – durant toute la guerre froide – mener des opérations clandestines en Europe et en France contre le nouvel ennemi : le communisme, mais pas que.

o1) Les actions en France (métropole) :

Justement quelles ont été les actions menées en France ? Dans quel but ?

Le nouvel objectif des réseaux américains en France vise très directement à contrer l’influence de l’URSS et du communisme, qui, progresse nettement dans le pays.

Pour cela, la CIA et ses officines vont mener des actions très nombreuses, financer de nombreux projets avec – il faut le reconnaûtre un réel succès.

Concernant :

o La lutte contre le Parti communiste français et contre la CGT(3)(4);

  • C’est le travail de Irving Brown, ancien de l’OSS, qui à partir de l’Américan Federation Labor (AFL) va travailler à défaire l’emprise du communisme sur le monde du travail ;
  • C’est Brown qui va travailler à fonder la CGT-Force ouvrière pour torpiller la CGT française comme il travaillera à torpiller son homologue italienne, la CGIL ;
  • De même, la Fédération Syndicale Mondiale (FSM), fondée en 1945 à Paris, est prise pour cible par l’AFL américaine qui crée le FTUC, organisation syndicale mondiale » Libre » ;
  • C’est bien sûr le Financement d’autres centrales syndicales : CFTC, CGC (…)
  • C’est le Plan » Cloven »(5) – 3 axes de combats : s’attaquer aux positions du PC dans l’enseignement et les universités ; réduire les postes de responsabilités occupés par des communistes dans l’administration ; réduire l’influence du parti dans le mouvement syndical en usant de mesures discriminatoires envers les entreprises qui tolèrent les syndicats communistes.

o La CIA travaille aussi au financement des multiples revues intellectuelles(6) et de la presse – quelques exemples(7) :

  • Crise orchestrée au journal » Le Monde » en 1949 entre atlantiste et neutralistes ;
  • La CIA lance la revue intellectuelle » Preuves » à Paris, qui défend les écrivains antisoviétiques dans l’esprit du » Manifeste pour la Liberté » lancé à Berlin en 1950 ;
  • Dans ce contexte est également financé la naissance à Paris du » New-York Herald tribune » ;
  • Il faut noter que plusieurs journaux français ne subsistent déjà que grâce à la manne américaine via le plan Marshall : c’est le cas notamment du journal » Le Populaire », journal de la SFIO;

o C’est aussi le Financement de partis et mouvement politiques :

  • Création de l’association » Paix et Liberté », réunissant des membres du MRP, de la SFIO, des gaullistes…
  • » le comité français pour une Europe libre » avec Paul Devinat (ami d’Allen Dulles n°2 de la CIA-monde);
  • C’est l’encouragement de la cause fédéraliste européenne(8) à travers :
  • Le National Committee for free Europe ;
  • L’Union paneuropéenne;
  • Le Free Europe Committee;
  • Le tout financé par les fondations américaines : Carnegie, Ford et Rockefeller ;

o C’est le Financement de manifestations culturelles qui vont irradier le cinéma, la chanson, la littérature…

  • Nous pensons au financement du » Centre des hautes études américaines » ;

Face à cette avalanche d’actions et de financements américains, le premier réflexe est de conclure : les Etats-Unis font » leur job » : contrer l’ennemi communiste. Soit.

Mais que dire alors quand cette action américaine consiste à contrer les intérêts français même, y compris sur le sol national ?

Justement, nous assistons sur plusieurs terrains à un changement des relations avec la France. A la coopération entre services français et américains succède une concurrence mortelle.

o 2) L’Indochine, tout d’abord. A Saïgon, la CIA enfonce la France(9) :

Saigon était tenu par les Français grâce au dénommé » Bay Viên » qui avec ses hommes tenait le delta du Mékong. Grâce à lui les services français maûtrisaient la sécurité sur la ville voisine de Cholon, la route stratégique de Cap-Saint-Jacques à Saigon, route de l’opium. Les américains – le colonel Lansdale et le chef de poste de la CIA – ne vont pas hésiter à attaquer Bay Vien et écraser ses hommes en lançant les sud vietnamiens contre lui, défiant ainsi les français. Saïgon plonge dans l’anarchie. En Mai 1955, la France et les Etats-Unis rompent l’alliance conclue en Indochine. Les accords de Genève sont morts.

Pour quel résultat ?

20 ans plus tard, le Vietnam se réunifiera aux mains des communistes. 2 millions de Vietnamiens seront tués. 58000 GI américains.

o 3) L’Algérie ensuite où le rôle de la CIA est loin d’être négligeable(10).

La présence américaine en Afrique du nord – depuis le débarquement de novembre 1942 – n’a jamais cessé : le pétrole algérien les intéresse beaucoup.

L’ombre des services américains plane sur la révolte de Sétif qui en quatre jours d’émeutes en mai 1945, a fait des centaines de morts chez les européens, et entraûné une répression féroce du côté musulman.

Les rapports des services français sont sans ambigüité sur la participation des services américains dans les soulèvements dans le Constantinois, à Sétif, et à Guelma.

Les liens avec les rebelles algériens sont tels que Jacques Soustelle convoque – en août 1955 – le Consul Clark et dénonce leur implication » comme il l’ont fait en Indochine avec l’opération » Brotherhood », chapeautée par Lansdale ! »

» On se plaint même à Paris des agissements inamicaux en Algérie de sociétés américaines comme la Standard Oil of New Jersey, la firme Coca-Cola et des missions protestantes qui appuient les milieux nationalistes » note Frédéric Charpier.

Même le syndicaliste américain, Irvin Brown de l’AFL-CIO, aide à la création de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) comme il l’a fait avec les syndicats tunisiens.

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La IV république à bout de souffle, les Américains craignent un nouveau Front populaire en France.

Les réseaux CIA et ceux du Vatican vont alors assurer la promotion de De Gaulle et son retour au pouvoir en 1958 :

Conformément au protocole secret du traité OTAN, des émissaires américains viennent informer le président du Conseil Félix Gaillard le 11 avril 1958, à Matignon, du plan élaboré par le » National Security Council » en 1957, autorisé par le général Eisenhower.

L’opération comporte notamment l’intervention des réseaux » stay-behind »;

De nombreuses personnalités seront associées à cette opération notamment Geoffroy Chodron de Courcel(11) – fondateur de la Cité catholique et représentant en France de » l’Opus dei » – alors secrétaire général permanent de la Défense nationale.

Foccart assure la coordination avec le général de Gaulle.

C’est dans ce contexte que MASSU et SALAN proclament le Comité de Salut public au Balcon du palais du Gouvernement à Alger.

Le 15 mai 1958, De Gaulle déclare » je me tiens prêt à assumer les pouvoirs de la République ».

Soustelle – ancien des services secrets de la France libre – rejoint Alger. Dassault finance. Le général Chassin – OTAN – coordonne un mystérieux » Comité national pour l’indépendance ».

Des Comités secrets de Salut public se forment à Lyon, Bordeaux, La Rochelle, Nantes, Marseille (Charles Pasqua)… un peu partout en France.

Les réseaux GLADIO – dont le chef de zone est le fameux François Durand de Grossouvre – sont à l’action.

Le 19 mai, la conférence de presse du général De Gaulle est encadrée par des Stay-Behind, comme la manifestation aux Champs Elysées quelques jours plus tôt.

Le président Coty joint Colombey-les-Deux-Eglises et De Gaulle annonce le 27 mai : » J’ai entamée hier le processus régulier nécessaire à l’établissement d’un gouvernement républicain… »

De Gaulle arrive ainsi au pouvoir porté par les réseaux atlantistes.

Pourquoi alors autant d’ingratitude ?

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En effet, après cette phase de promotion, une lutte acharnée va avoir lieu contre De Gaulle.

Il faut dire qu’en 1958, le retour de De Gaule annonce rapidement la fin de la docilité-servilité française.

A l’exception de l’aventure de Suez en 1956, la France a toujours été une alliée obéissante de Bidault à Pleven, de Pinay (Opus Dei) à Mollet (Groupe Bilderberg).

La crainte des américains est alors de voir la France de De Gaulle quitter l’OTAN.

La CIA va alors soutenir l’OAS. Les réseaux » Stay Behind » vont travailler à l’hypothèse d’un remplacement de De Gaulle(12).

Le général de Gaulle échappera à plusieurs tentatives d’assassinat.

Nous pourrions développer à souhait, je terminerai sur cette anecdote concernant les bases OTAN en France, qui bénéficient du principe d’extraterritorialité qui menace la France.

En 1958, le général de Gaulle demanda à l’ambassadeur des Etats-Unis en France, la communication de la carte des implantations des missiles OTAN en France : celui-ci refusa de lui répondre au nom de la sécurité OTAN ! On peut imaginer quelle fut la colère du général de Gaulle.

Assassiné ou chassé du pouvoir ? Mai 68 arrive à point. Immense barnum estudiantin, largement organisé par les réseaux trotskistes, eux-mêmes historiquement liés à la CIA – Mai 68 va assurer le basculement du régime.

Il faut dire que De Gaulle a quitté le commandement intégré de l’OTAN en 1966, et – vexation suprême pour les américains – il a fait fermer les bases OTAN en France -, comme d’ailleurs, il décrète l’embargo sur les livraisons d’armes à destination d’Israël après la guerre des six jours en 1967.

Trop, c’est trop !

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POMPIDOU arrive au pouvoir. Les vedettes de CHERBOURG sous embargo sont tout de suite subtilisées innocemment par Israël.

POMPIDOU, fondé de pouvoir de la Banque Rothschild, peut alors accompagner le bouleversement monétaire en cours avec l’abandon de la convertibilité dollar/or ( aout 1971 -fin de Brettons-Wood), puis modifier substantiellement les statuts de la Banque de France (Loi du 3 janvier 1973).

La France post-gaulliste ne résiste plus à l’impérium états-unien.

Si quelques velléités de résistance (MITTERRAND – CHIRAC) peuvent être constatées, » la France de nos jours ne peut plus guère que » passer entre les gouttes » » (confesse Mitterrand à Chevènement) quand elle ne s’aligne pas tout simplement avec une présidence atlantiste (avec SARKOZY l’américain) ou pleine de louvoiements (avec François HOLLANDE(13)) ;

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La CIA plus que jamais présente et agissante – aujourd’hui en France – travaille cependant à des objectifs nouveaux.

PARTIE II – La mutation actuelle de la CIA illustre une des clés du basculement mondial actuel. Actions de la CIA en France – 1991 à 2017.

En effet, à compter de la chute de l’URSS (26 décembre 1991), nous avons peu à peu changé de monde.

La structuration des relations internationales opérées autour des Etats souverains et des organisations internationales (ex : l’ONU) caractérise notre monde depuis le XVIIème siècle, dans la tradition classique Westphalienne.

Nous assistons depuis les années » 90 » à un véritable bouleversement caractérisé par le surgissement d’acteurs de types nouveaux(14) – institutions financière et bancaire mondiale (Goldman Sachs…), groupes agroalimentaire, chimique et pharmaceutique mondiaux (Bayer, Monsanto, Google santé…), réseaux d’influence mondiaux (Groupe Bilderberg – Le siècle…), compagnies militaires privées (Blackwater, Dyncorp …) – qui concurrencent les Etats et les organisations interétatiques.

Nous assistons actuellement à la tentative de prise de pouvoir de cette » gouvernance » mondial et de ses cercles secrets(15).

Cette tentative de prise de pouvoir peut être datée : les attentats fabriqués du 11 septembre 2001 sur le WTC à New-York et Washington sont le signe de ce basculement (cf. rapport déclassifié des 28 pages en juillet 2016 qui révèle notamment l’implication de la CIA et du FBI)(16)-(17)

Cette lutte mondiale se joue à tous les niveaux, au sein des plus grandes organisations internationales, au sein de chaque Etat stratège, comme les Etats-Unis, Israël, la France …

La CIA, le FBI, le Pentagone, le Mossad, la DCRI, la DGSE… sont ainsi traversés par des tensions internes qui témoignent de cet affrontement titanesque(18).

D’autres lieux de pouvoirs sont concernés : Les grandes obédiences maçonniques et le Vatican.

Dans un tel contexte d’affrontement, comment appréhender le rôle et l’action de la CIA en France ?

Quels sont les nouveaux enjeux et les nouveaux objectifs de cette agence ? Comment la France vit-elle ces bouleversements ?

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Dans cette partie – qui touche à notre actualité la plus récente qui n’a pas encore été appréhendée ni par les historiens ni par les géopoliticiens – vous me permettrez de ne pas raisonner par » affirmation » mais par » questionnement » ; ce, à partir de plusieurs événement.

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– La CIA en banlieue : Pourquoi l’ambassade des Etats-Unis intervient-elle dans les banlieues françaises ? Pourquoi des ponts d’or vers les States sont offerts à une jeunesse issue de l’immigration – sélectionnée par qui ? pour quoi faire ?(19)(20)

– Pourquoi les programmes Young leaders sélectionnent de jeunes français prometteurs et assurent leur surreprésentation au sein des derniers gouvernements français ?

– Qui assure les livraisons d’armements en banlieue (notamment les fameuses livraisons de pistolets mitrailleurs SCORPIO tchèques) alors que le volume de ces livraisons ne laisse pas de doute aux spécialistes : des services étrangers sont responsables de ces livraisons ?

– Pourquoi nos gouvernements réagissent si peu quand nos entreprises sont pillées et démantelées par les sociétés américaines ? Je pense notamment aux derniers affrontements industriels (Thomson, Alcatel…) ; je pense aussi aux lourdes sanctions financières infligées par les autorités américaines au secteur bancaire français (notamment à BNP-PARIBAS…) ;

– Qui a organisé les trois semaines d’émeutes en banlieue en 2005 ? Dans quels buts ? J’ai, encore en tête, les confidences d’un Préfet de banlieue – une des plus importantes en France – me disant qu’il avait été bien seul quand certaines des nuits les plus chaudes, personne ni place Beauvau, ni à Matignon, ni à l’Elysée ne le prenait plus au téléphone – Pourquoi ce vide organisé du pouvoir ?

– Pourquoi nos gouvernements tolèrent – si ce n’est parce qu’ils ne peuvent plus rien faire – les écoutes généralisées de la NSA sur les centres de pouvoir névralgiques français (Matignon, l’Elysée) et sur nos principales ambassades ?

– Pourquoi a-t-on organisée – sous Nicolas Sarkozy – la déstabilisation de tout le renseignement Français en fusionnant dans les pires conditions DST et RG, au sein d’une DCRI, considérée – par les spécialistes – comme une véritable » armée mexicaine » à Levallois-Perret ?

– Pourquoi assiste-t-on à une concurrence dramatique entre DGSE et DCRI, (notamment lors des Affaires Merah et Affaires Kouachi) ce qui ravit la CIA, jouant l’arbitre ?

– Pourquoi tolère-t-on l’intervention de société étrangère de technologie sécuritaire en France (surtout israélienne, américaine et britannique) alors que les enjeux stratégiques auraient dû imposer des technologies uniquement nationales ?

– Comment dans un tel contexte, a-t-on pu tolérer que la France réintègre le commandement militaire de l’OTAN (avec Nicolas Sarkozy(21)) et bénéficie – en janvier 2016 – de l’autorisation de réinstaller ses bases en France (avec Hollande-Fabius-Valls)(22) ? De Gaulle doit se retourner dans sa tombe(23).

– La vague terroriste 2015-2016 qui a frappé la France a-t-elle été simplement exécutée par les auteurs qui nous ont été présentés ? pour les objectifs affichés ? ou avons-nous assisté à une vague d’attentats visant notre pays comme un avertissement adressé à la France ? Par qui ? Dans quels buts ?(24)

– Pourquoi le milliardaire américain SOROS a-t-il assuré le financement d’association et d’ONG chargées d’organiser la vague migratoire de plus d’un million de personnes qui ont déferlé en Europe ces derniers 20 mois ? Dans quel but ?

– Pourquoi le gouvernement français a-t-il refusé l’ASILE à Edouard SNOWDEN, ce lanceur d’alerte menacé par les autorités américaines ?(25)

– Pourquoi le gouvernement français a-t-il interdit à l’avion du Président Morales (Bolivie) de survoler la France ? sur injonction de qui ?

Toutes ces questions restent sans réponse mais illustre un type de questionnement.

De nombreux signes attestent que la France est sous l’emprise de choix qui lui échappent.

Il est à craindre que toute tentative d’émancipation encourage à sanctionner la France, et ce de la pire des façons qui soit.

Sous Nicolas Sarkozy – dont la politique ne souffrait aucune ambiguïté envers les nouveaux réseaux de la gouvernance mondiale – la France n’a été frappée par aucun attentat.

Faut-il alors accepter cette paix qu’on appelle soumission ?

Conclusion

En conclusion, nous pouvons constater que les services américains – présents en France depuis au moins les années 40 – ont d’abord mené une politique efficace de containement vis-à-vis des forces communistes et de promotion stratégique des intérêts américains.

Si les services français et leurs homologues américains ont partagé les mêmes objectifs et développé des actions de concert, ils sont rapidement entrés en conflit.

Les Etats-Unis n’ont pas hésité à bousculer les intérêts français partout où cela les avantageait, usant des moyens les plus classiques (influence, entrisme) comme les plus abjects (opérations militaires dures, espionnage et sabotage).

Placée sous influence, la France a d’abord résisté puis – petit à petit – elle a basculé récemment dans une soumission quasi-totale, au moment même où la CIA subissait une mutation importante au service d’objectifs nouveaux.

En effet, depuis les années » 90 », un nouvel acteur mondial tente de s’imposer qui n’a plus rien à voir avec les intérêts américains – ou anglosaxon – à proprement parlé.

Il s’agit d’un acteur mondial qui définit chaque Etat comme un obstacle à son objectif d’administration mondiale.

Ainsi les Etats-Nations et leur centre d’intérêts névralgique – l’Etat profond – affrontent un hégémon d’un type nouveau.

Celui-ci prend prétexte de l’incapacité des Etats à régler des problèmes devenus planétaires pour tenter de leur substituer des autorités et agences libres de tout contrôle étatique.

Ces acteurs mondiaux vantent des programmes mirifiques – Environnement, santé, alimentation et agroalimentaires, biotechnologie, sécurité – qui, d’ores et déjà, s’annoncent inaccessibles à une très grande partie de l’Humanité.

Cet hégémon moderne parle également de hiérarchisation des humanités, de sélections, et de régulation démographique.

La CIA a choisi son camp, opposé à celui du Pentagone, centré sur » l’Etat profond » américain.

Particulièrement inquiétant, ce projet politique de » gouvernement mondial » est en train de faire naûtre de profondes résistances.

Nous assistons actuellement à des revirements politiques spectaculaires :

– Le BREXIT : la City de Londres affrontant une autre partie de la City;

– L’élection de Donald TRUMP : le Pentagone soutenant avec succès son champion contre la candidate de la CIA – d’une partie de la CIA – Hillary Clinton …

– En Israël même, la lutte entre Netanyahou (et les religieux) et à Tzipi Livni ;

– En Turquie, pays stratège qui est en train de payer fort cher son basculement hors l’OTAN.

Une véritable lutte de titan est en train d’avoir lieu.

La France n’échappe pas à cet affrontement surtout en période d’élection présidentielle.

Aujourd’hui dirigée par des tenants d’un ordre mondialiste, entièrement soumise à l’OTAN et à la CIA, la France va-t-elle connaûtre le sort de la Grande Bretagne, des Etats-Unis ?

Inévitablement, les services étrangers vont tenter de peser sur cette élection car le possible basculement de la France aura une résonnance mondiale.

Quels sera la forme de ce basculement ? Qui peut l’incarner ?

Cette question reste ouverte.

*

Quoi qu’il arrive, il est peu probable que nous vivions cet affrontement dans le calme.

*

Derrière une certaine idée de la démocratie, c’est d’une certaine idée de l’Homme dont il s’agit.

En un mot, et pour ce qui nous concerne – militants républicains et humanistes français – nous devons nous interroger.

N’est-il pas temps de faire – une fois de plus – » le pari de la France » qui, plus que jamais, reste un magnifique pari sur l’Homme.

Jean-Luc PUJO*

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* Jean-Luc Pujo est président des Clubs » Penser la France », organisation française qui milite pour » Sortir de l’OTAN, sortir de l’UE et sortir de l’Euro » et travaille à une action de refondation politique « Pour une nouveau Conseil National de la Résistance » (CNR) réunissant communistes authentiques et gaullistes authentiques. Romancier, essayiste, il est également rédacteur en chef du journal en ligne « Politique-actu.com » qui traite de géopolitique, de philosophie, d’économie, d’histoire et de politique.

[Merci à Jean-Marc pour sa relecture précieuse]

__________

(1) » La CIA en France : 60 ans d’ingérence dans les affaires françaises » – Frédéric CHARPIER – Seuil – janvier 2008 ;

(2) » Quand les Américains voulaient gouverner la France » par Annie Lacroix-Riz (historienne) – Le monde diplomatique – mai 2003 – https://www.monde-diplomatique.fr/2003/05/LACROIX_RIZ/10168

(3) » La CIA en France (…) p.40 ;

(4) » AFL-CIO’s dark past » Harry Kelber – 2004 ;

(5) David Bruce, ambassadeur des Etats-Unis à Paris, un des concepteurs du plan Cloven est ami de René Pleven et de … jean Monnet ;

(6) » La CIA en France : 60 ans d’ingérence dans les affaires françaises » – Frédéric CHARPIER – » Les intellectuels et la CIA » p. 52 ;

(7) On peut ici rajouter le » Reader’s Digest » (lien de la revue avec d’anciens dirigeants de la CIA tels que Paul Henze (» La Fabrication du consentement. De la propagande médiatique en démocratie », Noam Chomsky et Edward Herman, Agone, 2008) [Merci Jean-Marc]

(8) Ibid » La CIA et les comités européens – p. 168 ;

(9) » La CIA en France : 60 ans d’ingérence dans les affaires françaises » – La bataille de Saïgon – CIA contre le 2ème bureau » p. 186 ;

(10) Ibid, » Les circuits de la CIA au Maghreb français » p.204 ;

(11) Parent de Bernadette Chirac ;

(12) Cf. rapport Sécurité suisse sur le lien entre CIA et OAS [Merci Jean-Marc];

(13) » La France et le Grand Echiquier – considérations sur les Attentats de Paris » par jean-Luc PUJO, » Penser la France » – samedi 21 novembre 2015 – http://www.politique-actu.com/actualite/france-grand-echiquier-considerations-attentats-paris-jean-pujo-president-clubs-penser-france/1504548/

(14) » Les nouveaux empires » Anne Salmon (2010) ;

(15) Gouvernance mondiale : sur l’architecture ésotérique complexe, la codification extrêmement élaborée des rituels pratiqués par les cercles secrets de la gouvernance mondiale, cf. les travaux de jean-luc Pujo (A paraûtre)

(16) » Les conséquences politiques des attentats fabriqués du 11 septembre 2001 » par Jean-Luc Pujo, » Penser la France » – 11 septembre 2010 – http://www.politique-actu.com/osons/attentats-11-septembre-2001-pujo/178638/

(17) Attentats du 11 septembre 2001 : les 28 pages déclassifiées du rapport du Congrès (juillet 2016) – http://www.politique-actu.com/dossier/attentats-septembre-2001-pages-declassifiees-rapport-congres-juillet-2016/1655468/

(18) » Il y a une CIA dans la CIA, un Mossad dans le Mossad… » pour reprendre une des fulgurances du militant si particulier, le rabbin Rav Haim Dynovisz [Merci Jean-Marc];

(19) La CIA recrute dans les banlieues françaises (II) : la SUITE grâce à WIKILEAK – janvier 2010

http://www.politique-actu.com/osons/la-recrute-dans-banlieues-francaises-suite-grace-wikileak/213529/

(20) La CIA recrute dans les banlieues françaises les futurs ennemis de la République (I)

http://www.politique-actu.com/osons/cia-banlieues-francaises-ennemis-france-republicaine/201303/

(21) » L’OTAN … Au vent mauvais ! » Jean-Luc Pujo – Le Sarkophage – novembre 2007 ;

http://www.politique-actu.com/debat/otan-de-gaulle/24/

(22) « OTAN : La FRANCE occupée » – Vous aimez l’OTAN? Vous allez adorer ! – Janvier 2016

http://www.politique-actu.com/actualite/otan-france-occupee-vous-detestez-otan-vous-allez-adorer/1549482/

(23) APPEL AUX PARLEMENTAIRES : » Refuser la réintégration de la France dans l’OTAN … » ! par Pierre Pranchère et l’Amiral Michel Debray – 29 mars 2016

http://www.politique-actu.com/actualite/appel-parlementaires-refuser-reintegration-france-dans-otan/1615254/

(24) » La France et le Grand Echiquier – considérations sur les Attentats de Paris » par jean-Luc PUJO, Président des Clubs » Penser la France » – samedi 21 novembre 2015

http://www.politique-actu.com/actualite/france-grand-echiquier-considerations-attentats-paris-jean-pujo-president-clubs-penser-france/1504548/

(25) À partir du 6 juin 2013, Snowden rend publiques par l’intermédiaire des médias, notamment The Guardian et The Washington Post, des informations classées top-secrètes de la NSA concernant la captation des métadonnées des appels téléphoniques aux États-Unis, ainsi que les systèmes d’écoute sur internet des programmes de surveillance PRISM, XKEYSCORE, Boundless Informant et Bullrun du gouvernement américain et les programmes de surveillance TEMPORA, MUSCULAR et Optic Nerve du gouvernement britannique. Pour justifier ses révélations, il a indiqué que son» seul objectif est de dire au public ce qui est fait en son nom et ce qui est fait contre lui. ».

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Pour aller plus loin … Bibliographies essentielles :

– » LA CIA en France : 60 ans d’ingérence dans les affaires françaises » Frédéric Charpier (2008);

– » Les nouveaux empires » Anne Salmon (2010) ;

– » Superclass – The global power elite and the world they are making » David Rothkopf (2009) ;

– » La route vers le nouveau désordre mondial : 50 ans d’ambitions des Etats-Unis » Peter Dale Scott (2011);

– » L’Etat profond américain : La finance, le pétrole et la guerre perpétuelle » Peter Dale Scott (2015) ;

Travaux de l’historienne LACROIX-RIZ
– LE PCF ENTRE ASSAUT ET MEA CULPA : JUIN 1940 ET LA RÉSISTANCE COMMUNISTE
FRANCE CULTURE – DIMANCHE 9 MAI 2010 – PARU DANS LA RAISON, N° 553, SOUS LE TITRE » VICHY ET L’ASSASSINAT DE LA RÉPUBLIQUE »
– AUTOUR D’IRVING BROWN: L’AFL, LE FREE TRADE UNION COMMITTEE, LE DÉPARTEMENT D’ÉTAT ET LA SCISSION SYNDICALE FRANÇAISE (1944-1947)

A PROPOS DU PROCÈS PÉTAIN.

POURQUOI LES FRANÇAIS IGNORENT ENCORE QUE LE FONDATEUR DE L’ORÉAL FUT UN » AGENT DE L’ENNEMI »
– LE DÉBARQUEMENT DU 6 JUIN 1944 DU MYTHE D’AUJOURD’HUI A LA REALITE HISTORIQUE.

Bibliographies complémentaires :

– » Les secrets de l’espionnage français – de 1870 à nos jours » Pascal Krop (1993) ;

– » L’œil du pouvoir – 3 tomes » Gilles Ménage – 1999 ;

– » The web of Subversion » 1954 ;

– » Les secrets d’une reddition » Allen DULLES 1967 ;

– » The old boys : The American Elite and the Origins of the CIA » 2002 ;

– » OSS : Of spies and stratagems” Staley Lovell – 1963;

– » Dirty Work : The CIA in Western Europe» Philip Agee et Louis Wolf – 1978;

– » Nato’s Secret Armies» Daniel Ganser – 2005;

– » SDECE service 7 : l’extraordinaire histoire du colonel Le Roy-Finville et des ses clandestins» not. chap. » Les circuits de la CIA au Maghreb français » – 1980 ;

– » AFL-CIO’s dark past » Harry Kelber – 2004 ;

– » origins of the congress for cultural Freedom, 1949-1950» Michael Warner – service historique de la CIA – déclassifié en 1995;

– » Who paid the piper : The cultural Cold War» France Stonor Saunders – 1999;

– » The liberal conspiracy» Peter Coleman – 1989;

– » Histoire de l’extrême gauche trotskiste en France» Frédéric Charpier – 2002;

– » Services spéciaux » Paul Paillole – 1975 ;

– » GRU : le plus secret des services soviétiques » Pierre Faillant de Villemarest – 1988 ;

– » The United States and the Making of Postwar in France, 1945-1954 » Irwin Wall – 1991 ;

– » L’Homme de l’ombre : Georges Albertini, 1911- 1993» Laurent Lemire – 1989;

– » Génération Occident » Frédéric Charpier – 2005 ;

– » Les RG et le PC dans la guerre froide » Frédéric Charpier – 2000 ;

– » Containing Containement : Rethinking Italy’s Expérience during the Cold War » Mario del Pero – 2002 (thèse) ;

– » L’affaire Hernu» Frédéric Charpier – 1997;

– » Allen Dulles, Master of spies» James Srodes – 1999;

– » Le livre brun : les criminels de guerre et Nazis en Europe occidentale» FN de RDA – 1968 ;

– » America and the intellectual cold war in Europe : Shepard Stone between Philanthropy and Diplomacy » – Shepar Stone – 2001 ;

– » Les deux guerres du Vietnam : de Valluy à Westmoreland » Georges Chaffard – 1969 ;

– » Le dossier du Pentagone » Neil Sheehan – 1971 ;

– » LA CIA et le culte du renseignement » Victor Marchetti et John Marks – 1974 ;

– » Un américain bien tranquille » Graham Greene;

– » France, The United States and the Algerian War » Irwin Wall – 2001 ;

– » La main rouge» Antoine Melero – 1997;

– » Les gaullistes » Pierre Viansson-Ponté – 1963 ;

– » Politiquement incorrect » Constantin Melnik –

– » L’affaire Gladio » Jean-François Brozzu-Gentile – 1994 ;

– » Les secrets de l’espionnage français » Pascal Krop – 1995 ;

– » Qu’est-ce que la CIA ? » Alain Guérin – Jean Fusil » Concorde, France-Empire » – 1968 ;

– » KGB contre la CIA » David C. Martin – 1980 ;

– » Le KGB dans le monde » C. Andrew et O. Gordievsky – 1990 ;

– » L’homme de l’ombre (Foccart)» Pierre Péan – 1990 ;

– » Secrètes affaires » Guillaume Dasquié – 1999 ;

– » Cod warrior James Jesus Angleton : The CIA Mater of spy Hunter » Simon and Schuster – 1991 ;

– » La chasse aux savants allemands” Michel Bar-Zohar – 1965;

– » La piscine » Roger Faligot et Pascal Krop – 1983 ;

– » Les complots de la CIA : manipulations et assassinats » – Alain Jaubert et Lucien Kovalson – 1976 ;

– » Radio liberty et la colonie russe en France » note de la direction des RG – 1976 ;

– » Journal d’un agent secret : dix ans dans la CIA » Philipp Agee – 1975 ;

– » Au cœur de l’espionnage » Roger Faligot et Rémy Kauffer – 1983 ;

– » Free agent : The unseen War , 1941-1991 » Brian Crozier ;

– » Les commandos de la guerre froide » Alain Guérin – 1969;

– » L’Amérique contre de Gaulle » Vincent Jauvert – 2000 ;

– » L’orchestre noir » Frédéric Laurent – 1977 ;

– » Bonjour Farewell : la vérité sur la taupe française du KGB » Serguei Kostine – 1997 ;

– » American spy » William Bukley – 2006 ;

– » Surveillance électronique planétaire » Duncan Campbell – 2001 ;

– » Le FBI et les écrivains » Nathalie Robins – 1997 ;

– » The CIA and the world of arts and letters » Frances Stonor Saunders ;

REVUES:

– » Guy Mollet et le groupe Bilderberg» – Histoire socialiste – n°1 – 1999;

– » A Vietnam Primer » – Ramparts – 1966 ;

– » Notre guerre d’Indochine » HISTORIA – 1972 ;

– » Le canard de poche vous présente les barbouzes » n° spécial 1966 ;

Rapports :

– » Intelligence économique, compétitivité et cohésion sociale » député Bernard Carayon – rapport au premier ministre juin 2003 ;

– » A armes égales » député Bernard Carayon – rapport au premier ministre – Octobre 2005 ;

– » Cahiers d’histoire sociale de la SNECMA » n°1 juin 2005 – entretien avec JP Elbaz ;

Bonne année 2017, année de Combats ! (Bureau Actions)

Au nom de l’Etat major des Comités de Libération nationale (CLN), je tenais à vous souhaiter à tous une très bonne année 2017.

2017 sera une année de Combat !

Pour la France !

Le Capitaine FLAMENT

Bureau Actions
» Penser la France »

2017 : Bonne année la France ! (Bureau politique)

Les Clubs « Penser la France » vous souhaitent à tous une très bonne année 2017.

Nous savons que l’année 2017 sera une année historique pour la France.

Nous allons assister au retour de la France.

2017 sera … une Année patriotique !

Direction nationale et Bureau politique
des Clubs « Penser la France »

Samedi 1er avril 2017, 60ème anniversaire du Traité de Rome : RENCONTRES EURO-CRITIQUES ! (PARIS)

RENCONTRES PROGRESSISTES FRANCHEMENT EURO-CRITIQUES

Samedi 1er avril 2017, 60ème anniversaire du Traité de Rome – De 15h à 17h Salle du Maltais rouge 40 rue de Malte (11e) à Paris.

Échanges politiques organisés à l’initiative du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF), du Mouvement pour le Socialisme du 21ème siècle (MS21) et les Clubs « Penser la France ».

Le 25 mars 1957, le Traité de Rome officialisa la marche à l’intégration euro-atlantique de l’Europe occidentale.

Depuis lors, les traités supranationaux et néolibéraux qui se sont succédé (notamment le Traité de Maastricht, les accords d’intégration à l’UE des ex-pays socialistes de l’Est, le Traité de Lisbonne et le Pacte budgétaire…) ont encore aggravé les aspects négatifs de cette » construction » européenne et atlantique. Partout, les acquis sociaux, les souverainetés nationales, les emplois industriels et agricoles sont détruits. Partout, les possibilités d’alternative progressiste passent par les fourches caudines de l’ » économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée ». Partout, ce sont les extrêmes droites et les communautarismes rétrogrades qui prospèrent là où l’on nous promettait la prospérité économique partagée et des échanges économiques et culturels équilibrés. Quant à la paix, l’UE appariée à l’OTAN la menace gravement en s’inscrivant totalement dans la politique atlantique de confrontation avec la Russie.

Pour débattre librement et sans préjugé d’une éventuelle sortie progressiste de la France hors de l’euro, de l’UE et de l’OTAN, le PRCF, le MS 21, les Clubs Penser la France, s’associent avec le concours de la Gauche républicaine et du Front syndical de classe.

Par-delà les fausses alternances thatchériennes ou carrément fascisantes, venez débattre des conditions d’une véritable politique progressiste de progrès social, de laïcité républicaine, de paix, de souveraineté des peuples et de coopération internationale le 1er avril à Paris, salle Le Maltais rouge, 40 rue de Malte dans le 11e de 15h à 17h.

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Après une brève présentation par Antoine Manessis, prendront la parole dix minutes les représentants des mouvements politiques susnommées ci-dessus et les personnalités ou mouvements qui se joindront à nous d’ici le 1er avril. . Des échanges auront lieu ensuite avec le public et entre les intervenants.

[Jean-Luc PUJO prendra la parole pour les Clubs « Penser la France »]

Une vidéo de ces échanges sera ensuite largement mise en circulation sur l’internet.

« FIDEL CASTRO : Mort d’un héros socialiste » (Penser la France)

– communiqué national des Clubs » Penser la France » –

Dimanche 27 novembre 2016.

La disparition de Fidel CASTRO résonne dans le monde entier tant ce leader socialiste a su incarner le combat et le sacrifice au service d’une haute idée de son peuple et de son pays.

Figure du héros, ce jeune bourgeois enfourcha la cause du peuple avec courage et bravoure.

Figure légendaire avant même que d’avoir disparu, il incarna la figure historique de la révolution qui, avec ses compagnons – et le premier d’entre eux Che Guevara -, menèrent dès 1954 un combat devenue mythique.

La prison après l’attaque ratée de la caserne de Moncada en 1953, le débarquement encore raté de 1955, puis enfin, la lutte qui, de la Sierra Maestra à La Havane, les mena au pouvoir, illustrent une vie de combat.

La révolution cubaine porte ses heures de gloires, ses espérances et ses succès. Elle fut aussi critiquée pour avoir instauré un régime politique autoritaire.

L’embargo économique insupportable, les tentatives de déstabilisations et les centaines de tentatives d’assassinat pilotées par les services de la CIA contre Fidel CASTRO lui même, expliquent largement le durcissement politique de ce régime révolutionnaire.

Qui ne peut comprendre les ressorts de cette évolution, sauf à cultiver la mauvaise foi ?

Fidel CASTRO est l’incarnation de la résistance. Il restera la figure supérieure du révolutionnaire socialiste.

***

Les Clubs » Penser la France » adressent toute leur condoléance au peuple Cubain, et nous disons toute notre amitié aux cubains de France.

Les Clubs » Penser la France » adressent enfin leurs pensées les plus fraternelles à tous les militants communistes français – et plus particulièrement, aux camarades communistes du PRCF- qui pleurent avec raison la disparition d’un grand camarade.

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#penserlafrance

CONTACT: penserlafrance@penserlafrance.fr – 01.73.64.98.68

Les Clubs » Penser la France » travaillent au soutien de plusieurs initiatives politiques de refondation autour d’un » nouveau Conseil National de la Résistance » réunissant communistes authentiques et gaullistes authentiques.

 

 

 

 

Discours de Vincennes – Jean-Pierre CHEVENEMENT – Les Grands Textes

par Jean-Pierre Chevènement, 09 septembre 2001

 

Chers camarades, chers amis,

Je veux d’abord remercier les comités d’appel devenus aujourd’hui comités de soutien qui ont créé les conditions de la décision que j’ai prise. Dès aujourd’hui nous sommes une force.

Comment en effet ne pas être saisi de stupeur et de colère devant l’affaissement de ce qui nous unit, et de ce dont nous avons la charge devant l’histoire ? Comment ne pas être préoccupés devant l’effacement de la France, le vacillement des principes républicains qui la charpentent, le brouillage des valeurs qu’elle porte depuis deux siècles, comme si la République n’était plus qu’une parenthèse à refermer dans notre Histoire ? Où le dire mieux qu’à Vincennes ? D’ici, l’unité de la nation et de l’État nous parle du fond des âges. Dans ce grand lieu de notre Histoire, nous mesurons mieux à quel point nos gouvernements successifs se sont défaussés de leurs responsabilités.

La France ne sait plus où elle va. Son destin lui échappe. Les marchés financiers mondiaux en disposent. Notre politique monétaire se décide à Francfort, notre politique économique à Wall Street, nos engagements militaires à Washington. Dans quatre mois, le franc va disparaître. Et nous voici démunis de moyens pour faire droit aux exigences de nos concitoyens. Dans l’euphorie de la mondialisation heureuse, nos gouvernants considéraient la croissance comme garantie pour longtemps par l’essor des nouvelles technologies. Que la conjoncture se retourne, comme aujourd’hui, et nous découvrons la dictature des marchés financiers, les plans sociaux -Moulinex-, les délocalisations industrielles -Flextronics-, le creusement des inégalités, bref le retour à un archéocapitalisme du XIXème siècle !

En tous domaines, nos dirigeants ont laissé effacer les repères républicains. Ils ont bradé les valeurs de l’École Publique et découragé en Corse les Républicains.

Pour tout ce qui concerne la préparation du long terme –planification de l’énergie et des transports, politique industrielle, aménagement du territoire-, l’État, dont c’est pourtant la tâche essentielle, s’est mis aux abonnés absents.

Citoyennes et Citoyens, chers compatriotes, il existe un autre chemin que celui qu’on nous propose, une autre voie que celle où piétinent depuis des années une droite et une gauche aujourd’hui à bout de souffle. Sans doute beaucoup seront tentés de s’en remettre, selon les fatales habitudes qui ont conduit le pays là où il est, au chef d’un parti, le chef du RPR ou le chef du PS, dont le temps a usé les principes, et dont les programmes, pour l’essentiel, se confondent. A chaque grande échéance, ces partis ont toujours fait les mêmes choix de renoncement : Maastricht, l’euro, l’enlisement dans les Balkans, la déconstruction de l’État, la fragmentation du territoire.

Bien sûr il est arrivé à Jacques Chirac d’invoquer l’autorité de l’État : c’était le 14 juillet dernier, mais c’était pour refuser de déférer à la convocation d’un juge !

* * *

Les victimes de cette politique d’abandon sont d’abord ceux qui n’ont pour vivre que leur travail, licenciés atteints par les plans dits sociaux, condamnés au chômage de masse, privés de perspectives pour eux-mêmes et pour leurs enfants, guettés par la désespérance dans les quartiers de nos villes où s’accumulent difficultés et handicaps.

La victime c’est aussi la démocratie ; notre Parlement est devenu théâtre d’ombres, résigné à ce que 80% de nos normes soient à présent édictées hors de son enceinte.

La victime, c’est la France, nation politique par excellence, dont le souffle est la souveraineté populaire, le désir de vivre ensemble, la volonté de faire de grandes choses pour l’avenir. La France, tant de fois relevée par la République, chancelle aujourd’hui avec elle.

* * *

Le pouvoir pour le pouvoir ! Là est le mal ! C’est par là que la démocratie dépérit ! Tout l’effort de tant d’hommes et de femmes sincères, dérivé, capté, détourné et trahi, par mille ruses, cabales, reptations, dissimulations, mensonges, assauts de démagogie, cynisme en bandoulière, opportunisme érigé en doctrine, pour faire « la seule politique possible », voilà qui découragerait le citoyen le plus vertueux si nous n’étions pas là, capables de tracer et de maintenir les repères de la République. Oui, je maintiens qu’il y a une autre politique possible que celle que nous imposent tour à tour, prisonniers de la même orthodoxie, des mêmes dogmes, des mêmes allégeances, des mêmes appétits, les libéraux-sociaux et les sociaux-libéraux.

Ce destin n’est pas inexorable. Les marchés financiers ne sont pas l’horizon de l’Humanité. Voyez nos entreprises de haute technologie : Alcatel, Cap Gemini, massacrées à la Bourse par les Fonds spéculatifs américains, pour se faire ramasser demain par n’importe quel prédateur boursier ! D’autres valeurs que l’argent meuvent le monde. Ce sont les nations et les peuples qui sont la vraie permanence de l’Histoire. Le destin des peuples ne se confond pas avec la marchandisation de la planète.

Cette résignation des uns et des autres à la fatalité d’une sorte de pancapitalisme, je l’appelle renoncement.

La mondialisation, le sens perdu de la citoyenneté, ce sont autant de défis à relever.

Si je me tourne à présent vers le peuple, ce n’est pas pour l’aboutissement d’ambitions personnelles ou la réalisation d’une obsession rentrée. C’est expérience faite et après mûre réflexion. Comme responsable politique et comme membre du gouvernement à quatre reprises ayant eu la charge de cinq ministères, j’ai toujours d’abord servi le pays : en redynamisant la recherche, en construisant une politique industrielle, en relevant l’École publique, en modernisant l’outil d’une défense française indépendante, en assumant la responsabilité de l’ordre public, et en faisant vivre la citoyenneté. Et en même temps, j’ai toujours cherché à enrayer la dérive qui nous faisait dévaler la pente des abandons. Je n’ai jamais fait la politique du pire. J’ai toujours assumé mes responsabilités et je ne renie rien de ce que j’ai fait et dont je vous ferai grâce. Mais je suis arrivé aujourd’hui à la conclusion que seule une détermination entière au sommet de l’État peut désormais renverser le cours des choses. La mienne est solidement établie.

Je crois profondément aux valeurs de la République : Liberté, laïcité, citoyenneté, égalité devant la loi, égalité des chances, solidarité et indépendance des peuples. La République ne va pas sans le citoyen. Le civisme est la forme moderne du lien social. Cette exigence ne serait, paraît-il, pas moderne ? Mais qu’est-ce qui est moderne ? L’exacerbation de l’individualisme au détriment des solidarités les plus élémentaires ? La corruption, la spéculation, la délinquance, le mépris des fonctions assumées dans l’État ? Entre la République et la loi de la jungle il faut savoir ce qui est moderne ou pas. Voilà la question que je pose au peuple français.

Que nous propose-t-on en face du modèle républicain ? Le modèle « égaux mais séparés » sur fond de ghettos et de quartiers réservés ?

Non ! Le modèle républicain est jeune, porteur d’espoir en Europe et dans le monde. Les exemples sont nombreux du danger que l’explosion des communautarismes et des identités meurtrières fait peser sur la paix.

Notre peuple attend qu’on lui tienne le langage simple de la vérité. Je n’évoquerai pas Périclès qui tenait son autorité, selon Thucydide, non seulement de ses qualité d’esprit, mais aussi –je cite- « de son éclatante intégrité pour ce qui est de l’argent ». Non ! plus près de nous, j’évoquerai deux grands hommes qui ont marqué mon adolescence : Mendès-France et De Gaulle, dont personne n’a jamais douté qu’ils parlaient en vue du bien public, quelque différente que fût l’idée qu’ils pouvaient s’en faire, et qui n’hésitaient pas à remettre en jeu leur mandat quand cette idée-là était en cause ! Car les ors de la République c’est bien, mais la République c’est encore mieux !

Eh bien, je vais vous proposer, je vais proposer au peuple français dix orientations fondamentales et cohérentes pour relever la République :

– Les principes d’abord ;
– ensuite l’École ;
– la sécurité ;
– la revalorisation du travail ;
– la reconstruction de l’État ;
– la pleine égalité de la femme ;
– la garantie de la retraite et de la protection sociale ;
– l’aménagement du territoire et l’homme mis au cœur de l’environnement ;
– la création : science et culture ;
– la France doit rester enfin une grande puissance politique,
– dans une Europe de projets ambitieux, complément et non substitut des nations,
– une puissance tournée vers le Sud,
– capable de proposer des règles dans la mondialisation,
– avec une défense qui soit d’abord la sienne.

1. La République doit retrouver ses principes.

La discrédit du politique a une cause essentielle : c’est l’écart entre les paroles et les actes de ceux qui nous dirigent à la petite semaine, sans conviction véritable, au gré des sondages, à coup d’effets d’annonce et de trompe l’œil. Nos dirigeants ne veulent plus gouverner. Ils veulent « gouvernancer », selon l’expression de Pierre-André Taguieff : les privilèges des fonctions sans les responsabilités. C’est cette conception de la politique qui est ringarde. Nos concitoyens réclament compétence, vérité, honnêteté, constance. Plus la réalité est complexe, plus elle change vite et plus nous avons besoin de principes clairs. J’en énoncerai quatre –l’autorité de la loi, la souveraineté populaire, la citoyenneté et l’égalité des chances- à charge pour moi de les traduire ensuite en actions.

1. L’autorité de la loi.

La République n’est pas un régime de faiblesse. C’est un régime de liberté, ce qui est tout à fait différent. Elle n’accepte pas la loi de la jungle. Elle affirme fermement l’autorité de la loi égale pour tous.

2. La souveraineté populaire.

La République lie indissolublement la souveraineté populaire et la démocratie. La souveraineté appartient au peuple. Elle est inaliénable. Le Peuple français peut déléguer des compétences, à condition que celles-ci soient démocratiquement contrôlées. Il ne peut pas déléguer sa souveraineté, sauf à se dissoudre lui-même. C’est tout cela qu’il faut ressaisir, relever, rattraper. La tâche est immense. C’est à cela que je vous convie !

3. La citoyenneté.

Notre idéal, c’est la citoyenneté active. Mais soyons clairs : la liberté n’autorise pas toutes les dérives. La citoyenneté implique des devoirs, envers soi-même, envers les autres, envers la nation, envers l’Humanité. Bien sûr, la citoyenneté signifie aussi don de soi, solidarité, participation responsable à ce que Jaurès appelait « la grande vie humaine ».

Promouvoir l’éveil de la conscience, faire comprendre ce que signifient devoir, responsabilité, solidarité, générosité, c’est, je le crois, répondre à l’attente véritable des jeunes.

La jeunesse méprise le jeunisme, cette complaisance et cette démagogie propres à certains de nos responsables qui ont peur de parler à la jeunesse le langage de ses intérêts véritables. Le moment est venu de siffler définitivement la fin de l’époque où il était interdit d’interdire.

4. Le sens de l’égalité.

Au cœur de l’exigence républicaine, il y a enfin l’égalité, le sentiment de ce que chaque homme porte en lui d’immenses potentialités. L’égalité républicaine c’est à la fois l’égalité devant la loi et la chance donnée à chacun d’épanouir toutes ses capacités.

Rien n’est plus urgent à cet égard que la mise en œuvre d’une véritable politique d’accès à la citoyenneté.

2. Fixer ses missions à l’École.

Au cœur de la République, il y a le citoyen éclairé par l’École. De l’école, les parents comme les enseignants attendent que les pouvoirs Publics fixent enfin clairement les missions : d’abord transmettre le savoir et la culture et faire, pour le pays tout entier, le pari sur l’intelligence ; ensuite former le jugement de nos jeunes pour qu’ils puissent faire demain leur métier de citoyen, avec leurs droits, mais aussi avec leurs devoirs.

Je sais l’inquiétude des parents qui voient s’affaiblir l’outil de l’égalité des chances qu’est l’École pour leurs enfants ; je sais leur préoccupation quand ils constatent qu’au lieu de s’ouvrir sur la vie comme on l’avait promis, l’école a ouvert ses portes à l’irrespect, à la violence, à l’inégalité.

Loin de perpétuer l’excessive confusion des rôles, où la connaissance finit par être dévalorisée, où la responsabilité se perd, j’entends placer la transmission des savoirs et l’autorité des maîtres au centre de École Une école républicaine digne de son rôle affirme que l’acquisition des connaissances affranchit de l’ignorance et qu’elle ne va jamais sans effort.

Cela passe par une acquisition sûre et sérieusement évaluée des savoirs fondamentaux à l’école primaire : Il faut cesser de disperser l’attention des élèves par une multitude de matières, et souvent au détriment de l’essentiel, c’est-à-dire de l’apprentissage du français, alors que 17 % des élèves ne le maîtrisent pas à l’entrée en classe de sixième.

Il faut mettre un coup d’arrêt à la fuite dans l’innovation permanente, au culte de l’actuel, au suivisme à l’égard de la mode. Halte au bougisme ! Ainsi les langues régionales peuvent faire avantageusement l’objet d’un enseignement par option. La République comme espace commun à tous les citoyens ne proscrit nullement l’attachement de chacun à ses racines particulières. Ce sont les adversaires historiques de l’égalité qui cherchent à confondre celle-ci avec l’uniformité.

A l’inverse, le protocole qui intègre à l’École publique des établissements qui pratiquent en totalité « l’enseignement par immersion » dans une langue régionale réduit le français à n’être plus qu’une langue étrangère. Après le franc, c’est le français qu’il faudrait faire disparaître ?

Comment ne pas voir que cette politique complaisante nourrira à terme des ethnicismes qui, au nom d’une identité mythique, se croiront demain autorisés à remettre en cause la loi républicaine ? C’est cela la modernité ? Le FLNC, l’ETA, l’ARB, l’UCK ?

L’encouragement aux micronationalismes ethniques va de pair avec l’uniformisation marchande du monde. Alain Madelin est le plus sûr soutien du processus de Matignon. Est-ce un hasard ?

Revenons à l’École : assurer à tous les élèves une bonne maîtrise du français, c’est le moyen le plus efficace de remédier en amont aux difficultés du collège. S’agissant de celui-ci, il faut savoir rompre avec les credos d’hier pour aider chaque élève à trouver sa voie en diversifiant les itinéraires, tout en maintenant un socle d’exigences communes.

École de la République est une. Elle est à la fois creuset et ciment de l’unité nationale. Dans une société tellement inégale, l’unité de l’École, c’est-à-dire l’unité du savoir et des valeurs qu’elle est chargée de transmettre, demeure une garantie de justice sociale qu’il faut préserver. Or, cette unité est menacée par tous ceux qui, à droite bien sûr, mais parfois aussi à gauche, se sont engagés dans une surenchère permanente au prétexte de la décentralisation. Recrutement régional des maîtres, autonomie et mise en concurrence des établissements, pouvoir de recrutement donné aux chefs d’établissement, possibilité pour eux, et même pour les enseignants, de choisir dans les programmes nationaux ce qui répond aux besoins locaux, intervention des parents sur les contenus d’enseignement, telles sont les principales revendications qui, si elles étaient satisfaites, accentueraient les inégalités, défavoriseraient encore plus les plus démunis, sonneraient le glas de l’École de la République. Sachons mettre des bornes à la démagogie qui depuis le discours de Rennes de Jacques Chirac emporte notre Janus exécutif.

La qualité de la formation est garante de la qualité de l’École. Rendons aux enseignants l’hommage qu’ils méritent. Si l’École tient, c’est grâce à eux d’abord. Loin de les mettre au pilori, ces piliers de la République, confrontés en première ligne aux défis d’une société inégale, fragmentée, violente, doivent être soutenus fermement dans leur mission.

Pour que la France fasse monter la sève, l’inégalité sociale devant les études devra être âprement combattue. Je propose des mesures concernant tous nos jeunes de famille modeste, qui ont plus d’intelligence et de dévouement que de revenu ou d’entregent. État et les grands services publics offriront à des jeunes étudiants recrutés par concours, une rémunération durant leurs études, sous condition qu’ils s’engagent dans le service public durant dix ans. Ce sera le moyen d’amener au service de l’État les meilleurs, au moment où notre Fonction Publique doit être profondément renouvelée. État jouera son rôle au service de l’égalité, loin de mériter l’ironique condescendance dont l’affublent les libéraux. Ce sera le moyen d’améliorer grandement l’égalité des chances, de favoriser l’accès de tous -et je pense aux jeunes Français issus des vagues les plus récentes de l’immigration- aux emplois publics.

L’inégalité se creuse entre ceux qui ne disposent que des ressources scolaires, qui sont misérables, et ceux qui bénéficient du soutien de leur famille.

C’est particulièrement vrai pour l’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Les efforts d’équipement accomplis jusqu’à présent dans nos établissements scolaires ne sont pas négligeables ; ils restent encore dérisoires au regard des besoins, comme ceux de la formation des enseignants. Il ne s’agit pas de se nourrir d’illusions sur les bienfaits du web, mais d’y reconnaître l’une de ces innovations techniques qui, comme le téléphone ou la voiture automobile, s’imposent au monde moderne. C’est un lourd handicap de ne pas savoir en user.

J’ai réintroduit enfin l’instruction civique à l’École en 1985, mais il faut cesser de la confondre avec le droit administratif. Il faut que nos jeunes se pénètrent de l’esprit de la loi républicaine : respect de la règle délibérée en commun, qui libère de la loi du plus fort, débat éclairé en raison qui affranchit des dogmes, amour de la loi inscrit dans le cœur de chacun, comme garantie de sa liberté et promesse d’égalité.

Oui, tout commence à l’École, et c’est sur elle qu’il faut fonder l’effort de renouveau républicain.

3. Une citoyenneté également partagée est le meilleur socle d’une politique cohérente de sécurité. Cette politique ne demande que du courage.

Le droit, égal pour tous, à la sécurité doit devenir réalité. Je m’y attacherai en écartant les deux démons symétriques que sont la démagogie et l’angélisme. Entre une droite tentée par le discours musclé, masquant son inaction et son manque d’inspiration, et une gauche encore prisonnière de dogmes sommaires flattant sa bonne conscience, il y a place pour une politique de la réalité, à la fois rigoureuse et juste.

Je m’étais attaché à lui donner corps : création de la police de proximité assurant la mutation d’une police d’ordre vers une police au service des citoyens, encadrement des polices municipales, recrutement de policiers à l’image des citoyens, mise en place des commissions départementales d’accès à la citoyenneté…

Pour aller plus loin, j’avais tracé, en janvier 1999 dans une longue note d’orientation, les grands traits des actions nouvelles à mener. Vous savez le destin qui fut dans bien des cas réservé à mes propositions : Celles où je proposais des moyens cohérents pour réduire les noyaux durs de la délinquance dans nos cités furent soumises à un hallali où se mêlaient le refus de la réforme, le laxisme et l’absence de volonté. La gauche bien-pensante montra là son incapacité à sortir de ses ornières et à répondre aux préoccupations populaires. Le chantier est donc à reprendre et il est immense.

La première tâche est de réussir le plein accès à la citoyenneté de tous ces jeunes, quelle que soit leur origine, Français pour la plupart, dont certains croient que l’inégalité des droits les dispensent de respecter leurs devoirs.

Ainsi, solidement assise sur l’exigence d’égalité, une politique républicaine visant le droit égal pour tous à la sécurité pourra être menée. Il faut rompre avec l’indifférence ou l’impuissance des élites devant l’insécurité subie par les plus modestes.

Les yeux ouverts sur la réalité nous montrent l’explosion de la délinquance des mineurs et la colère de la population devant la multiplication d’exactions qui restent impunies. L’inadaptation de la réplique est flagrante. Le mineur délinquant n’est généralement guère sanctionné avant un très grand nombre de récidives. La Garde des Sceaux nous explique qu’il y a 650 mineurs incarcérés. Elle oublie de nous dire qu’en dessous de seize ans, ce n’est pas possible, sauf crime. Et surtout qu’il y a d’autres solutions que la prison. L’ordonnance de 1945 -le tout éducatif-, conçue à une époque où la délinquance des mineurs n’avait rien de comparable à ce qu’elle est devenue, est aujourd’hui périmée. Il s’agit donc de la modifier, en distinguant clairement les tâches d’éducation et la sanction, en organisant l’échelle des réponses à la délinquance, du simple rappel à la loi jusqu’aux sanctions plus graves. Il est vain d’opposer la sanction à la prévention, car la sanction qui est rappel à la règle comporte à l’évidence une dimension pédagogique. Toute société repose sur des limites dont le franchissement doit être sanctionné.

Une telle réforme législative doit s’accompagner de moyens d’accueil des jeunes délinquants en péril. Je propose de créer des centres de retenue, internats destinés à recevoir des délinquants multirécidivistes, à reprendre le cycle de leur éducation scolaire et professionnelle, capables de les retenir loin du milieu criminogène du quartier, le temps qu’il faudra pour les remettre dans le bon chemin. Je sais qu’une certaine bien-pensance est prompte à accorder aux délinquants des excuses absolutoires pour cause de pauvreté ou d’immigration. Mais c’est faire injure aux gens modestes comme aux familles d’immigrés que d’inventer je ne sais quelle prédestination à la délinquance. La vérité est qu’en République, un délinquant, fut-il riche ou pauvre, d’origine auvergnate ou maghrébine, doit être sanctionné. Et que la République se doit de tendre une main généreuse aux familles modestes ou récemment immigrées, à leurs enfants, dont l’immense majorité aspire à étudier, à réussir sa vie, à trouver un métier motivant. Aidons les à réussir, au lieu de pratiquer des amalgames indignes !

Lutter contre l’insécurité que subissent les Français exigera aussi d’améliorer la coopération police–gendarmerie–justice. La tâche est rude –et je tiens à saluer particulièrement le dévouement et le courage de nos policiers et de nos gendarmes, au contact des réalités ingrates qu’ils affrontent, souvent au péril de leur vie. Mais les institutions de la République doivent travailler en harmonie et en communauté de vues. En empêchant les situations où police et justice se contrarient ou s’opposent, on pourra faire reculer la délinquance, et notamment briser les noyaux durs de celle-ci. A l’inverse, l’angélisme qui a prévalu dans la préparation de la dernière réforme de la procédure pénale, votée par la droite comme par la gauche, malgré les réserves que j’ai été l’un des rares à émettre, a réduit de plus de 10% le nombre des gardes à vue, et cela au moment même où l’opinion s’inquiète de la montée de la délinquance. A qui faire croire que ceci n’a pas de rapport avec cela ?

La politique pénale doit être la même sur toute l’étendue du territoire national. Comment y parviendrait-on si les Parquets ne reçoivent pas d’instructions comme l’habitude s’en est prise ? L’essentiel est que ces instructions soient publiques et guidées par le seul souci de l’intérêt général. L’idée de rendre les Parquets autonomes, selon la proposition de la Commission Truche, réunie à l’initiative de Jacques Chirac, est une faute. Ceux qui sont soupçonnés souvent à juste titre de peser sur la justice, préfèrent, plutôt que de servir l’intérêt public, abandonner les rênes que le Peuple leur a confiées, ou plutôt faire semblant. Personne en effet n’est dupe des luttes d’influences qui se déroulent au sein de la Justice, théoriquement indépendante.

Les moyens en personnel de la police n’ont guère évolué depuis cinquante ans, et ceux de la justice depuis cent ans. Il faut prendre la mesure de la situation actuelle : elle est préoccupante mais elle n’a rien d’une fatalité. Une loi de programmation pour la police et pour la justice, une volonté claire, de bons textes, une citoyenneté renaissante, renverseront le cours des choses.

4. Revaloriser le travail et mobiliser tous nos atouts.

La réhabilitation de la valeur du travail est au cœur du pacte républicain. Je veux prendre ces termes dans leur double dimension.

a) La première, c’est la rémunération du travail. Depuis 1983, le rapport entre les revenus du capital et ceux du travail se sont dégradés de près de dix points. La réduction du temps de travail légal à 35 heures s’est accompagnée de la modération salariale. Eh bien c’est à présent la feuille de paie qu’il faut faire évoluer. La progression du salaire direct est nécessaire au soutien de l’activité économique. Est-il normal que la marge soit si faible entre les revenus de substitution et le revenu d’un smicard qui ne ménage pas sa peine ? Est-ce qu’une vie de travail, souvent dur et pénible, est vraiment respectée quand on voit le niveau des bas salaires ? C’est bien là dessus qu’il faut agir.

Une augmentation forte du SMIC sera rendue possible par la généralisation des allègements de charge et l’assouplissement des contraintes excessives liées aux trente cinq heures. Une conférence des salaires sera réunie pour examiner les minima de branche et les grilles salariales.

Je propose de relever le salaire direct et d’améliorer la feuille de paie, en accélérant le glissement nécessaire et justifié, d’une partie des charges sociales vers une base de cotisation plus large, celle de la fiscalité. Il n’est plus possible de soumettre l’emploi, notamment dans les petites entreprises, au fardeau des charges sociales et fiscales. Celles-ci sont devenues des obstacles à l’activité, des encouragements au travail au noir, un empêchement à la création d’entreprises. Les réductions d’impôts doivent être réalisées avec plus de discernement. Choisies avec sagesse, elles peuvent stimuler l’activité. Je veux en prendre pour exemple le taux de TVA dans la restauration. Ramené à 5% -c’est à dire au même taux que les Mac Donald’s sous prétexte de cuisine à emporter- il serait un superbe encouragement à l’embauche dans un secteur qui cherche des salariés, à l’amélioration des salaires, à la modération des prix. Plus globalement, une mesure de cet ordre retentirait positivement sur le secteur de la production agricole de qualité, sur la viticulture, et sur un certain art de vivre à la française. Pourquoi s’y refuser ? Parce qu’aucun gouvernement français n’a demandé à la Commission de Bruxelles le bénéfice de cette dérogation, alors que certains de nos voisins l’obtenaient sans difficulté. La France, première destination touristique mondiale, n’aurait-elle pas quelque titre pour justifier ce taux réduit de TVA à propos d’une activité particulièrement exigeante en main d’œuvre ?

b) Relever la valeur du travail, c’est aussi, tout simplement, mieux le considérer. Pour faire une société, il ne faut pas que des bourgeois bohèmes : il faut des ouvriers, des paysans, des employés, des fonctionnaires. C’est peu dire que la considération sociale qui les entoure s’est gravement effritée. Les travailleurs à qui, hier, le mouvement du progrès assignait la tâche rédemptrice de la révolution sociale, sont aujourd’hui la cible des quolibets. Pour la pub et la mode, pour les commentateurs post-modernes, ils sont ringards, considérés comme des freins à l’entrée de la France dans la mondialisation heureuse. Ce sont les Deschiens, bons à jeter aux chiens. Le mode de vie rural est offert en dérision ; ceux qui s’adonnent à la chasse sont vilipendés. L’ouvrier, hier icône de la gauche, est devenu un boulet qu’elle traîne honteusement, tant elle s’est identifiée à la vulgate libérale-libertaire.

Eh bien, la République, elle, n’ignore pas où sont les Républicains ! Une République moderne est une République sociale, qui rend justice au travail, à celles et ceux qui vivent de leur travail. Elle fait passer l’amélioration des salaires et des bas-salaires avant les stock options. Elle veille à la pérennité des régimes de protection sociale, à la réhabilitation de l’enseignement professionnel et de l’apprentissage des métiers, à la construction de véritables carrières ouvrières dans les entreprises. Elle valorise l’acquisition de nouvelles compétences, favorisant ainsi les mutations techniques dans l’industrie.

c) Revaloriser la valeur du travail, c’est aussi mobiliser nos marges de croissance.

Il existe des réserves considérables et totalement sous-estimées de mobilisation de la population active dans la décennie qui vient : beaucoup de femmes aspirent légitimement à trouver une activité professionnelle, si on leur facilite la vie par ailleurs. Il y a des millions de chômeurs qu’il faut remettre au travail en priorité avant de songer à ouvrir à nouveau les vannes de l’immigration. Enfin, le taux d’activité des jeunes et des plus de soixante ans est, en France, le plus bas d’Europe. Cela n’est pas raisonnable. On ne doit empêcher personne de travailler, bien au contraire. La France ne manque donc ni de travailleurs ni de capital. Encore faut-il les mobiliser activement, plutôt que de guetter, telle Soeur Anne, la reprise venue d’Amérique, comme certain Premier ministre, en principe socialiste, que je connais bien. Ce paradoxe s’explique pourtant aisément : nos dirigeants se sont défaits des leviers de commande qui leur permettraient d’agir.

Les variables d’ajustement de l’économie nous échappent désormais. Ou plutôt, dans le système actuel, il n’en reste plus que deux : les salaires et l’emploi. Si rien ne change, bonjour la stagnation salariale et les charrettes de licenciement !

Il est urgent de se ressaisir. Je propose une politique économique fondée sur trois axes essentiels : le soutien de la demande, l’amélioration de l’environnement des entreprises, le renouveau de l’action sur les structures.

– Pour soutenir la demande, il existe quatre leviers : outre une revalorisation des salaires et une politique active de la dépense publique, une politique d’argent bon marché et le maintien d’un change compétitif d’abord. Ces deux dernières politiques dépendent en tout ou en partie de la Banque Centrale de Francfort. Les Européens vont découvrir tardivement non seulement le séisme auquel l’introduction de l’euro va conduire, et les immenses difficultés que cela créera en particulier pour nos concitoyens les plus démunis. Malgré mes mises en garde, nos dirigeants collectivement, préfèrent sauter dans le noir, comme en quatorze.

Mais les Européens et les Français vont aussi découvrir les effets néfastes d’une Banque Centrale déliée de tout engagement à l’égard des citoyens et de leurs représentants et qui, au prétexte de lutter contre l’inflation, ne soutient pas la croissance et l’emploi. Eh bien, il faut réformer les statuts dépassés de la Banque Centrale européenne ; qu’on lui assigne comme tâche de soutenir la croissance et l’emploi par une politique de bas taux d’intérêt, et pas seulement de lutter contre l’inflation ! Que le gouvernement de la France prenne à témoin l’opinion publique européenne et propose de modifier l’article du traité de Maastricht fixant ses missions à la Banque Centrale.

Dernier levier pour soutenir la demande : l’assouplissement du pacte de stabilité budgétaire jadis qualifié de Super Maastricht.

– Deuxième axe : l’amélioration de l’environnement des entreprises.

Chacun le sait, les entreprises décident de s’implanter là où elles trouvent une main d’œuvre qualifiée, un appareil de formation de qualité, de bonnes infrastructures de transport, des équipements sanitaires et sociaux (ainsi des crèches) facilitant la vie professionnelle, et bien sûr un niveau élevé de sécurité. Pour maintenir et accroître l’attractivité du territoire français, il faut des services publics de qualité. Méfions-nous du dogmatisme libéral en la matière : les accidents de chemin de fer en Grande-Bretagne et les pannes d’électricité dans la Silicon Valley devraient tempérer la furia des privatisations. Orientons-nous plutôt vers des emprunts européens multi-émetteurs pour engager la modernisation des infrastructures sur le continent : fret ferroviaire, voie d’eau, liaison TGV, réseaux à haut débit.

Si le rôle de l’État ne peut être dans l’économie d’aujourd’hui celui d’un interventionnisme au quotidien, il reste un acteur majeur, un stratège. Son rôle est d’assurer la stabilité dans le long terme. Des investissements majeurs en matière d’énergie ou d’infrastructures de communication requièrent des décennies d’exploitation pour être rentables. Dans d’autres cas, les coûts de développement technologique dépassent les capacités du secteur privé. C’est le cas dans le nucléaire, l’aérospatiale ou l’aéronautique… Même dans les pays à affichage libéral, ces secteurs sont largement soutenus par l’État. Celui-ci peut aussi faciliter la prise de risque par les entrepreneurs, en soutenant fiscalement les efforts de recherche, mesure que j’ai fait prendre en 1983.

Il est capital que nous portions notre effort de recherche à 3 % du PIB dans des domaines aussi variés que les nouvelles technologies de l’information, les biotechnologies, l’énergie, notamment les réacteurs nucléaires du futur et la pile à combustible, la santé, les transports, l’agriculture et l’environnement, tout en maintenant notre effort de recherche militaire qui, sans nous engager dans l’inutile compétition du « bouclier anti-missiles », doit nous permettre de maîtriser les technologies clés, en particulier dans l’espace et la simulation nucléaire.

Toute l’expérience du dernier demi-siècle en France, comme celle des États-Unis depuis vingt ans, montre que l’initiative publique en matière de développement technologique est le terreau indispensable du développement économique futur et de l’émergence de nouvelles entreprises.

Les marchés financiers ne garantissent aucun avenir stable dans le long terme. L’économie de marché a besoin de cadres et de normes pour se développer. Seule la démocratie peut fonder une légitimité propre à assurer des constructions durables. Méfions-nous des modes passagères : chacun sait bien qu’une exigence de rentabilité à 15 % n’est pas soutenable, quand la croissance est inférieure à 3 %. Faut-il rappeler qu’en cas de coup dur, c’est à l’État qu’on fait toujours appel, pour renflouer les Caisses d’Épargne américaines, garantir la dette du Crédit Lyonnais, tenir à l’Argentine, au Mexique, au Brésil, à la Russie la tête hors de l’eau, et si c’est encore possible, sauver les banques japonaises ?

– Troisième axe d’une politique économique active : le renouveau de l’action sur les structures.

La maison France ne doit pas disparaître. Il est capital de maintenir des synergies étroites entre nos entreprises. Le contrôle des fusions boursières doit favoriser les rapprochements stratégiques et tenir en respect les prédateurs boursiers. Les OPE doivent être réservées aux opérations amicales. Nos entreprises ont besoin d’un actionnariat stable pour mener des politiques qui s’inscrivent dans la durée. Le pôle financier public peut les aider à reconquérir leur autonomie aujourd’hui obérée par les exigences souvent exorbitantes des fonds de pension. En matière industrielle l’État ne peut pas se mettre aux abonnés absents.

La politique industrielle n’a rien perdu de son intérêt dès lors qu’on se projette dans le moyen et le long terme. Ainsi, la disposition d’une énergie non polluante, à bon marché, exige des choix dès aujourd’hui. Veut-on brûler du gaz, du fioul ou du charbon et continuer d’émettre des gaz à effet de serre, ou va-t-on engager les nouveaux programmes nécessaires à la modernisation de nos filières électro-nucléaires avec des réacteurs à faible production de déchets ? Par quelle démagogie ferait-on croire aux Français que la gestion sûre, durable, et réversible, de 500 tonnes de déchets sur vingt ans serait inaccessible, et qu’il faudrait se résigner à produire non plus 500 mais cinquante millions de tonnes de gaz carbonique pendant la même période ? Ces choix sont moteurs pour l’activité, pour l’emploi et pour l’environnement. Développons dans ce domaine une coopération avec l’Allemagne si elle le souhaite, et si elle ne le souhaite pas, avec les États-Unis Pareils enjeux ne sauraient être mis à la merci d’une démagogie à courte vue ou d’une exploitation des peurs, les Verts tenant le PS en otage. Le souci de précaution doit conduire à prévoir l’approvisionnement en énergie pour demain, une énergie indépendante dans ses sources et non polluante pour la nature.

5. Il faut reconstruire l’État républicain et les services publics : les moderniser, non les démanteler.

C’est là un grand sujet auquel j’ai appliqué ma réflexion. On ne peut réformer l’Etat que si ses tâches à long terme sont d’abord clairement fixées. Tâches régaliennes : défense, sécurité, justice, impôts, mais aussi transports, énergie, aménagement du territoire, développement technologique. Tout commence par la définition claire des missions et l’élaboration de véritables projets de service public. L’explosion des nouvelles technologies et le renouvellement des effectifs de la Fonction Publique offrent une chance exceptionnelle de mener à bien ce grand chantier.

Réformer l’État c’est d’abord simplifier la loi. C’est un rôle nouveau pour le Parlement. C’est mettre ensuite à la diète la folle machine interministérielle qui de chaque décret d’application fait une usine à gaz. La décentralisation commence par le coup d’arrêt mis à la prolifération des règlements, qu’ils soient nationaux ou européens. En tous domaines il faut mettre de la clarté, de la lisibilité. Dressons la liste des usines à gaz : la fiscalité nationale et locale, la réglementation de l’urbanisme, la gestion des fonds structurels européens, la procédure judiciaire, la liste en serait longue. Convoquons, sous la responsabilité du Parlement, des Commissions de réforme. Convoquons surtout l’esprit de Descartes. Bref, ouvrons enfin ce grand chantier de la réforme de l’État.

S’agissant de la décentralisation, les orientations de la Commission Mauroy offrent une base de travail sérieuse, et j’ajoute consensuelle. Dans ce domaine je ne crains pas la concurrence des démagogues car j’ai mené à bien deux chantiers majeurs : la décentralisation des collèges et des lycées par la loi que j’ai fait voter en 1985 et dont chacun s’accorde à reconnaître l’éclatante réussite, et l’essor nouveau donné à l’intercommunalité par la loi du 12 juillet 1999. Plus de cent communautés d’agglomération ont déjà surgi : avec des compétences stratégiques, une taxe professionnelle unique, un périmètre enfin pertinent, nos villes disposent désormais du moyen de planifier un développement solidaire à long terme et d’éviter –si la volonté en existe- des ghettos à l’américaine.

On peut aller plus loin dans la voie de la décentralisation : par exemple en dotant les inter-régions d’une compétence propre en matière de développement technologique et d’une part de la TIPPE, afin qu’elle puissent mieux soutenir l’innovation dans le tissu industriel. Je ne propose pas pour autant qu’on revienne sur la délimitation des régions et pas davantage sur l’existence des départements qui jouent un rôle important de cohésion sociale.

Réformons intelligemment, sans casser les repères. Mais décentralisons hardiment pourvu que ce soit dans le respect de la loi républicaine et de la solidarité nationale.

Comme l’État, nos services publics doivent être modernisés. Sachons le cas échéant demander à Bruxelles des clauses dérogatoires.

6. La sixième orientation que je propose touche à l’égalité des femmes qui doivent pouvoir mieux concilier leur vie professionnelle et leur épanouissement familial et personnel. C’est un chantier décisif pour notre avenir.

Il y a en effet une solidarité des générations qu’aucun gouvernement républicain ne peut laisser détruire.

Rien n’oppose, bien au contraire, l’engagement résolu en faveur du droit des femmes, de la parité, de l’égalité professionnelle, du libre-choix de la maternité, à une conception évoluée et adaptée de la politique familiale. Aujourd’hui, beaucoup de couples n’ont pas autant d’enfants qu’ils le souhaiteraient (1,8 par femme contre 2,3 désirés, le taux de renouvellement se situant à 2,1). Une politique de la famille doit donc les aider à surmonter les obstacles matériels qu’ils rencontrent et d’abord dans la vie quotidienne.

Il est possible d’augmenter de moitié en cinq ans le nombre de places en crèches et celui des assistantes maternelles. Un effort de cette nature, capable de résoudre le casse-tête des jeunes mères en quête d’un mode de garde, représente un effort de quelques milliards de francs. N’est-ce pas là le meilleur usage de l’excédent de la branche famille ?

En matière de revenus, il est temps de mettre un terme à la dépréciation des allocations familiales.

La France peut et doit assurer le renouvellement de ses générations : c’est à terme la seule vraie solution au problème de la garantie des retraites et de la protection sociale. Ce choix de l’avenir est aussi celui de la jeunesse qui a été sacrifiée au profit de la rente dans les années 80 et 90.

Il y a deux injustices criantes dans notre société : la situation des familles monoparentales, c’est-à-dire des femmes qui doivent élever leurs enfants seules, et celle des jeunes auxquels leur famille ne peut assurer de ressources pour financer leurs études. Je proposerai que le système des bourses d’enseignement supérieur soit amplifié et qu’il puisse tenir compte de l’évolution sociale vers la plus grande autonomie des jeunes.

7. Septième orientation qui découle de la précédente : nous devons et nous pouvons garantir un bon niveau de retraite et de protection sociale.

C’est par le travail et par la croissance que nous garantirons en effet l’avenir des régimes de retraites. La démographie est la variable essentielle à long terme, et pour la décennie qui vient c’est le taux d’emploi qu’il faut relever: ces deux paramètres conditionnent presque entièrement l’équation que le pays doit résoudre.

Mais le redressement indispensable de ces deux données fondamentales ne dispensera pas d’autres réformes courageuses. Le principe de la répartition ne doit pas être remis en cause mais l’âge de départ à la retraite peut être lié à la durée d’activité et non à un âge-couperet. Il n’y a rien de choquant à ce qu’un salarié entrant dans la vie professionnelle tardivement, après des études supérieures, la quitte aussi plus tardivement qu’un ouvrier entré tôt dans la vie active. C’est la durée de cotisation qui doit établir l’âge de départ en retraite. Cet âge doit cesser de constituer une barrière. Je propose que la retraite progressive soit mise en place, permettant à ceux qui le souhaitent de conserver une activité réduite progressivement ou de continuer à travailler quelques années au-delà de la limite d’âge.

8. J’en viens à la huitième orientation : Aménageons notre espace et mettons l’homme au cœur de l’environnement.

Il faut réconcilier l’Homme et la Nature, reconstruire nos banlieues en substituant aux barres et aux tours de petites maisons de ville, lutter contre le bruit et la pollution en favorisant non seulement les transports en commun, mais aussi les voitures électriques et les véhicules utilisant les piles à combustible, privilégier les filières énergétiques qui ne rejettent pas de gaz à effet de serre, dégager les financements nécessaires à la priorité dont doivent bénéficier la voie d’eau et le fret ferroviaire, réorienter la politique agricole au bénéfice des exploitations familiales, qui disparaissent en trop grand nombre. Nos paysans ont besoin d’être mieux reconnus et considérés. Que seulement 6.200 jeunes agriculteurs s’installent à la terre chaque année doit nous préoccuper : cela signifie que dans trente ans il y aurait moins de 200.000 exploitations agricoles en France contre 600.000 aujourd’hui. Pour encourager l’installation de nouveaux paysans, compte tenu de ce qu’est l’évolution des modes de vie, il n’y a pas de secret : il faut maintenir des prix rémunérateurs et attribuer des aides directes substantielles correspondant au rôle utile que jouent nos paysans : qualité des aliments, sécurité sanitaire, préservation des terroirs et des paysages. Veillons à valoriser les espaces ruraux qui sont un grand atout de la France. Une politique nationale d’aménagement du territoire s’impose pour valoriser notre espace au sein de l’Union européenne. Elle ne peut résulter de la simple juxtaposition de vingt-deux contrats de plan État-région élaborés sans vue d’ensemble. La suppression par le gouvernement du schéma national d’aménagement du territoire dès 1998 a été une erreur. Il y a beaucoup à faire pour que les réseaux à haut débit par exemple irriguent non pas seulement les zones denses, mais l’ensemble du territoire et permettent, grâce au télétravail, de vivifier les zones rurales.

Au-delà de la France, pensons et mettons en œuvre une véritable écologie de l’Humanité. Tous les peuples ont droit au développement. Faisons en sorte que celui-ci soit à la fois respectueux des cultures et des équilibres fondamentaux de la vie, mais refusons d’en exclure les pays tard venus à la modernité. C’est une thèse réactionnaire ! La croissance des jeunes nations reste plus nécessaire que jamais.

9. Science et Culture, faisons se lever les forces de la création.

Plus que jamais, l’avenir est à inventer. Il nous faut donc affirmer sans complexe la liberté de la recherche. Ne confondons pas la science et la démocratie qui, elle, implique des choix d’opportunité et par conséquent des décisions prises à la majorité. Rien de tel ne peut exister en matière de recherche. Sachons donc résister au retour de l’obscurantisme, quelque parure chatoyante qu’il revête. Le moment est venu de donner de nouveaux moteurs à la recherche. L’initiative publique sera pour cela nécessaire. En matière d’emploi scientifique plus qu’ailleurs peut-être, il faut mettre en route des plans de recrutement pluriannuels : Je propose une grande loi de programmation pour la recherche pour les années 2003-2007 portant à 3% la part de la recherche dans le PIB.

La culture et la science marchent naturellement de pair. Une vraie politique culturelle suscite avant tout le désir de culture. Il y a, dans ce pays, une immense ferveur en matière culturelle : 50 millions de visiteurs dans les musées l’an dernier, c’est énorme ! Oui, le peuple français éprouve un vif désir d’images, de gestes, de mots à partager. Mais pour qu’il y ait partage, il faut des créateurs. Et il y a fort à faire pour insuffler l’énergie créatrice et bâtir un contre-pouvoir à la loi du marché. Refonder la culture, c’est délivrer le service public de la télévision de la publicité, en finir avec l’Audimat, bref, lui rendre sa liberté. C’est surtout ouvrir la culture française sur le monde, largement, en joignant les pays francophones aux pays de langue espagnole et portugaise, pour faire barrage à l’uniformisation marchande. La culture n’est pas séparable de cette franche réorientation de la France vers le Sud qui est dans sa vocation : Il nous faut faire connaître et aimer les créateurs du Sud, Youssou N’dour le chanteur, Youssef Chahine le cinéaste, Ousmane Sow le sculpteur, Ahmadou Kourouma l’écrivain, et tant d’autres qui ouvriront la France à l’avenir du monde.

Là est le génie de la France : la capacité à brasser tous les peuples, toutes les émotions à travers la discipline choisie d’une langue, dont Fernand Braudel disait qu’elle était 80% de notre identité. Là est notre rôle : affirmer l’unité de la grande vie humaine par-dessus les fractures que creuse une mondialisation sans âme.

10. La France est et doit rester une grande puissance politique.

a) La France est un grand pays, qui parle au monde entier.

Elle porte le legs d’une conception de la nation fondée non pas sur l’origine, mais sur la volonté d’appartenance à une communauté politique. Faisons vivre pleinement chez nous cette conception républicaine de la citoyenneté. Proposons là en exemple aux peuples déchirés par des haines ancestrales.

Nous sommes fiers de la geste séculaire par laquelle le peuple français a su donner sens à son Histoire, même si les sommets y font voir des abîmes. Ceux qui veulent définitivement gommer la nation parce qu’elle est un obstacle à l’uniformisation marchande du monde n’ont de cesse que de discréditer la France. Ne nous laissons pas prendre à ces campagnes de « repentance » qui imputent à notre peuple tout entier les crimes commis par Vichy ou encore l’incapacité de la IVème République à sortir du bourbier algérien.

Ici, à Vincennes, nous assumons toute l’Histoire de France avec ses ombres et ses lumières, mais nous ne laisserons pas entamer le socle de confiance dont le peuple français, comme tout peuple, a besoin pour forger son avenir.

L’Histoire de France, il nous revient de la continuer. Le moment n’est pas venu d’y mettre fin. La France ne vas pas disparaître avec le franc. Sa voix, longtemps encore, devra résonner puissamment en Europe et dans le monde, au service des grandes valeurs dont nous avons à faire fructifier l’héritage.

b) La France doit être le moteur d’une Europe de projets ambitieux.

Il ne s’agit pas d’être pour ou contre l’Europe. C’est absurde. La France est en Europe. On ne peut pas être contre le continent auquel on appartient. Il s’agit de savoir ce qu’on veut faire de l’Europe. On nous répond par des formules attrape-tout : « Une Fédération d’Etats-Nations ». Le Janus bifrons exécutif, ce dieu antique à deux faces, a trouvé sa motion nègre-blanc, mais serait bien incapable de nous dire ce qui pourrait sortir de ce cercle carré.

L’élection de 2002 sera à cet égard décisive car le Janus exécutif en faisant sienne l’idée d’une Constitution européenne, a déjà accepté de voir la France reléguée au rang d’une grande région. Quand il y a trente peuples en Europe, on fait un traité, on ne fait pas une Constitution, sauf à vouloir dissoudre les peuples.

L’élargissement à vingt-sept États rend absurde tout projet d’intégration fédérale. La solidarité souhaitable des nations européennes ne doit pas signifier uniformisation, effacement de notre personnalité et de notre culture, dévalorisation de notre Histoire, mépris de nos intérêts.

L’Europe que nous voulons signifie projets, dynamisme, ambition partagée. Elle doit compléter les nations qui la composent, et non s’y substituer. Je suis un euroréaliste. Je sais par expérience qu’une forte volonté politique, à condition qu’elle s’appuie sur les nations peut infléchir la lourde machinerie communautaire.

Mais je ferai plusieurs suggestions pour mobiliser les nations européennes et créer un espace commun de débat public :

– D’abord, étendre le droit de proposition, qui aujourd’hui n’appartient qu’à la seule Commission, à toutes les nations membres du Conseil européen, instance maîtresse de l’Union.

– Ensuite rendre publiques les délibérations et les votes au sein du Conseil.

– En troisième lieu, créer au Parlement européen une deuxième Chambre représentative des Parlements nationaux, lieux essentiels de légitimité.

– Loin de se perdre dans des mécanos institutionnels, l’Europe doit s’engager dans de grands projets. La procédure des coopérations renforcées doit devenir le cadre de ces projets : coopération monétaire d’abord, liaisons ferrées à grande vitesse, tunnels transfrontaliers, voies dédiées au fret ferroviaire, mise à grand gabarit des voies d’eau, dépollution de la Méditerranée, sûreté des centrales nucléaires, programmes de recherche, et développement technologique, industries aéronautiques et spatiales, coopération universitaire.

– La France est en Europe une puissance d’équilibre et d’ouverture.

Équilibre dans l’intérêt de toute l’Europe et de l’Allemagne elle-même : il serait judicieux à cet égard d’élaborer un nouveau traité de l’Élysée. Les temps ont changé depuis 1963.

Ouverture, et d’abord vers le Sud, en resserrant notre coopération, en particulier avec l’Italie et l’Espagne : Nous devons affronter tant de défis communs ! Le processus de Barcelone n’a pas tenu ses promesses ; un quart seulement de l’effort annoncé a été engagé : raison de plus pour nous engager résolument en faveur d’une initiative méditerranéenne de co-développement. La croissance et le progrès social peuvent seuls apporter à la rive sud à laquelle tant de liens humains nous attachent, les moyens de faire reculer la misère, terreau d’un intégrisme fanatique qui serait une terrible régression pour ces pays et une grave menace pour notre société.

A nous de convaincre l’Europe tout entière à commencer par l’Allemagne que nous devons nous tourner à la fois vers le Maghreb et vers l’Afrique au Sud, comme vers la Russie à l’Est, pour créer un véritable partenariat stratégique au service d’une paix durable.

c) La voix claire de la République doit se faire entendre dans les affaires du monde.

La politique étrangère de la France doit servir l’idéal républicain et non se laisser asservir par les puissants. C’est vrai dans les Balkans, où manque cruellement la voix d’une conception laïque de la citoyenneté déliée des origines et des religions. C’est vrai au Proche et au Moyen-Orient où la France doit aider à empêcher que se referme l’étau d’une violence sans fin. Israël est capable de puiser le meilleur dans la tradition de justice et de progrès qui l’a fondé. Les Palestiniens doivent voir reconnus leurs droits légitimes aujourd’hui bafoués. Ils ont droit à un État réellement viable. Ce sera d’ailleurs la meilleure garantie du droit à la sécurité d’Israël.

Nous devons aider le monde arabe à accomplir cette renaissance, dont il rêve depuis deux siècles, et à réussir son entrée dans la modernité. En Orient aussi, c’est dans une conception laïque de la citoyenneté que les trois religions du Livre pourront apprendre à coexister. Il n’y a pas de paix durable qui ne soit fondée sur le respect de l’identité et de la dignité des peuples. C’est pourquoi la paix doit être pensée de la Méditerranée au Golfe.

J’avais désapprouvé sans équivoque, en son temps, la participation de la France aux opérations américaines contre l’Irak. Avec le recul, chacun peut observer qu’aucune des promesses lancées alors aveuglément n’a été tenue. Il ne reste que la maîtrise américaine sur les deux-tiers des réserves pétrolières du monde, l’envol des prix du brut, et un embargo cruel qui a fait déjà plus d’un million de morts. La France doit faire cesser ce crime.

Je ne serai jamais de ceux qui invitent à jeter par dessus bord les liens particuliers de la France avec le continent africain. L’Afrique pour son développement a besoin d’États, qui soient des États de droit. Les recettes du libéralisme ou de l’ultra-libéralisme n’apporteront que des malheurs sur la terre africaine. Je propose ainsi que la France prenne l’initiative de défier les règles de l’OMC pour sauver la vie de millions d’Africains menacés par le sida. Il est inacceptable que la dévotion à l’égard du droit commercial des brevets interdise la fabrication de médicaments anti-viraux génériques, qui coûtent pourtant 350 $ pour un traitement d’un an, contre 10 000 $ pour les mêmes médicaments sous licence, soit une baisse des prix de 96%. Si la France, ou si des laboratoires français sur le sol africain, produisaient ces anti-viraux génériques, n’aurions-nous pas le courage de mener, contre les « panels » de l’OMC, la bataille pour la vie ?

Le monde aspire à l’unité mais refuse la dictature de l’argent et la morgue des puissants. Il attend que la voix de la France –raison, justice- se fasse entendre pour fixer des règles équitables à la mondialisation : relèvement de l’aide publique, effacement de la dette, accords de co-développement, taxation des mouvements de capitaux à caractère spéculatif. Que la République se dresse contre la loi de la jungle ! Oeuvrons à construire avec les grands pays du Sud un monde multipolaire et rééquilibré !

d) Refaisons enfin de notre défense la défense de la République !

La défense a un prix qu’il faut payer, mais elle doit servir les intérêts de la France d’une manière qui puisse être comprise par tous les citoyens.

Il est difficile de revenir sur la professionnalisation dont, en 1996, j’avais été l’un des seuls à annoncer par avance les effets pervers : baisse des moyens consacrés à l’activité des forces et surtout à leur équipement, difficultés prévisibles du recrutement et de la fidélisation des engagés.

L’armée française n’a pas vocation à jouer les supplétifs. Les opérations extérieures coûtent cher : plus de cinquante Milliards de Francs en une décennie, au détriment bien sûr de nos programmes d’équipement et sans bénéfice évident pour l’intérêt national.

Il est temps de réagir enfin et de redéfinir nos priorités :

– Réduire le niveau de nos engagements extérieurs dès lors qu’ils ne répondent à aucune visée politique sensée. Une Europe réellement européenne s’efforcerait de sortir du bourbier balkanique et de recréer un espace yougoslave associé à son développement.

– Dans la longue durée, la dissuasion reste l’outil essentiel d’une politique extérieure indépendante ;

– Il nous faut par ailleurs préserver les moyens de notre autonomie stratégique : programmes spatiaux, capacités de commandement sur le champ de bataille ; renforcer notre capacité d’agir à distance : avions de transport – avions-ravitailleurs.

? Mais aussi et peut-être surtout, penser aux hommes sans lesquels il n’y a pas de défense qui vaille, c’est-à-dire à la condition militaire.

La défense doit redevenir nationale. Encore une fois, elle a un prix. La France le paiera quand elle comprendra que la défense est l’outil d’une diplomatie indépendante au service de la République.

Conclusion

Des tâches enthousiasmantes s’offrent ainsi à nous, pour peu que nous ne renoncions pas à mettre l’action au service de la pensée.

Peu à peu, notre démocratie a été réduite à un système binaire : Chirac-Jospin, Jospin-Chirac sans que les sujets essentiels on ne voit plus en quoi ils se différencient, la campagne ne s’alimentant que des faits divers, qu’il s’agisse de la chronique des affaires pour l’un, ou de la rubrique « errements de jeunesse » pour l’autre. Il faut sortir de ce système binaire appauvrissant pour le débat démocratique. Il ne suffit pas d’un troisième homme. Il faut un autre possible. C’est ce que je vous propose.

Si je me tourne vers le Peuple français, c’est parce que je sais qu’il existe en son sein des réserves de courage, de désintéressement, d’amour du bien public, et pourquoi ne pas le dire, de patriotisme.

A aucun d’entre vous je ne demande d’où il vient. L’essentiel est la direction dans laquelle nous voulons aller ensemble.

A ceux qui ont partagé les espoirs et les combats de la gauche, pour donner à notre pays un nouvel élan, je le leur dis franchement : ils peuvent se reconnaître dans le combat que j’entreprends.

– Socialistes enracinés dans la République et qui trouveront par là le moyen de rester fidèles à l’enseignement de Jaurès et à leurs convictions les plus profondes, plutôt que de servir éternellement de béquilles à un système qu’ensemble – rappelez-vous- nous rêvions jadis de transformer ;

– Communistes, qui n’ont pas renoncé à faire fructifier le meilleur de leur héritage, quand la classe ouvrière, à travers eux jadis, rencontra la nation.

Les uns et les autres peuvent comprendre que le monde du travail serait réduit à l’impuissance, si la République venait à disparaître. Il est temps de surmonter la tache aveugle qui a fait passer tant d’hommes de gauche sincères à côté de la nation. La gauche et la droite continueront d’exister à l’avenir sous des formes et avec des contenus différents, mais il y a une chose qui est au-dessus de la droite, au-dessus de la gauche, c’est la République !

Il y a tout à gagner à mener de front le combat pour la justice sociale et le combat pour la France.

Et de la même manière, ceux qui ont aimé le général de Gaulle parce qu’il a incarné l’honneur et la liberté du pays, pourquoi refuseraient-ils la main que je leur tends sans arrière-pensée ? Cette main, elle est tendue tout simplement à des Français qui ont raison de vouloir conserver ce qui mérite de l’être : la nation, sa mémoire, les valeurs qui illustrèrent notre Histoire, les principes sans lesquels aucune société civilisée, et à plus forte raison démocratique ne peut survivre, et sont prêts à changer avec nous ce qui doit l’être raisonnablement. Ils savent bien que l’héritage du général de Gaulle a été piétiné d’abord par ceux qui s’en réclament. Là où de Gaulle avait reconstruit l’État, Jacques Chirac l’a déconstruit, par une surenchère permanente sur toutes les modes.

La droite, aujourd’hui entièrement ralliée à la mondialisation libérale, ne voit plus dans la nation qu’un obstacle à contourner.

Relever d’un même mouvement la démocratie et l’État républicain, redonner à la France le sens d’une mission exemplaire, telles sont les tâches de la génération qui vient. Ce sera difficile, certes, mais je compte que le courage, comme en d’autres périodes de notre Histoire, sera au rendez-vous ! C’est l’appel que je lance, sans exclusive, à tous les Français.

Chacun doit le mesurer : prisonnière du système du pareil au même, la République, c’est-à-dire la France, peut, dans les années qui viennent, s’abîmer, comme le soleil dans l’océan, dans un conglomérat marchand où elle perdra définitivement son indépendance et son âme. Ou bien elle peut, par un effort de conscience et de volonté, rebondir et encore une fois surprendre le monde.

Pour rompre avec le système du pareil au même, il faut –je l’ai dit- commencer par la tête. Dans le choix des hommes et des orientations, un Président de la République qui serait l’homme de la nation, peut exercer une influence décisive. Une présidence absolue n’est certes pas souhaitable : le Président de la République ne doit pas absorber tous les pouvoirs. Mais c’est à lui de donner le sens, l’orientation générale. Il lui faut une vision, une certaine idée de la France.

Parce qu’il est la clé de voûte des institutions, il lui faut aussi l’ expérience de l’État et de la vie politique. Je crois pouvoir dire qu’il y a des hommes de valeur dans tous les partis et qui peuvent comprendre le langage de l’intérêt public, dès lors que celui-ci est porté au sommet de l’Etat.

Le chemin que je vous propose sera difficile et il sera long. Je ne me dissimule pas une seconde, croyez-le, les difficultés de toute nature auxquelles je devrai faire face. La voie que je vous propose est la plus droite, la plus difficile, mais comme l’a dit le général de Gaulle, tout compte fait, c’est aussi la plus sûre. Elle consiste à compter d’abord sur nous-mêmes. Vous pouvez compter sur ma détermination. Elle sera totale et ne se relâchera pas car je crois dans ma chance, parce que j’ai foi dans la France et dans la République.

Organisez-vous dès demain dans le pays pour faire entendre la voix de l’intégrité, du courage et de l’espérance. Trouvez l’audace de penser que nous pouvons ensemble changer le jeu et créer une nouvelle donne. Voici comment.

Aucune campagne présidentielle ne s’est jamais déroulée comme prévu. Il n’est pas besoin d’un grand parti pour gagner l’élection présidentielle. Un vaste courant de sympathie dans le pays peut suffire, si cette sympathie, bien sûr, ne se relâche pas, mais va au contraire en grandissant. 67 % des Français aujourd’hui ne savent pas encore pour qui ils vont voter en avril prochain. Cela donne la mesure de l’espace qui s’offre au pôle républicain.

Ce pôle républicain qui est en train de se former et qui se cristallisera dans les prochains mois, impressionne déjà par son ouverture et sa capacité à rassembler largement.

La campagne va créer sa propre dynamique. Elle fera bouger les lignes.

Je parcourrai le pays dans les mois qui viennent, pour me mettre plus encore à l’écoute des Français. Je préciserai et développerai les orientations que je leur propose pour relever la République. Bien sûr les critiques et les attaques vont pleuvoir, mais je n’en ai cure, car je sais ce qui les inspire.

Dans toute bataille, il y a un espace stratégique à occuper. Si, grâce à vous, grâce à tous ceux qui me font confiance, je peux occuper cet espace, au début de l’année prochaine, alors je gagnerai la bataille.

Je compte sur vous. J’aurai besoin de vous pendant ces huit mois de campagne. J’ai besoin de votre engagement. Ne ménagez pas vos efforts. L’occasion de rebattre en profondeur toutes les données de la vie politique française ne se représentera pas de sitôt au cadran de notre Histoire.

Rassemblez-vous donc autour de moi : Ensemble nous relèverons la République. Celle-ci sera demain comme hier, si vous le voulez, la force de la France !

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SOURCE:

http://www.chevenement.fr/Discours-de-Vincennes_a30.html

« STOP AU TERRORISME ! » Intervention de Jean-Luc Pujo – Samedi 15 octobre 2016 – Paris

« STOP AU TERRORISME ! » -MANIFESTATION du SAMEDI 15 OCTOBRE 2016

PARIS – TROCADERO

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Mesdames, Messieurs,

Chers amis,

C’est une immense fierté et une immense joie d’être parmi vous ce soir.

De participer avec vous à cet élan citoyen que nous voulons démultiplier dans tous le pays,

De réunir des citoyens de toutes origines politiques et de toutes confessions philosophiques et religieuses, pour crier, tous ensemble :

« STOP au TERRORISME »,

« STOP au PETROTERRORISME »,

« STOP à DAESH ».

***

Pour les Clubs « Penser la France » – que j’ai l’honneur de présider – crier « STOP AU TERRORISME » revêt deux significations politiques importantes.

En criant « STOP AUX TERRORISMES », nous voulons dire – bien sûr – « STOP à la VIOLENCE », à cette ultra-violence.

Mais nous voulons dire également et avec la même force : « Il faut d’urgence que la France change de politique ».

***

Oui – Quand nous disons « STOP à la VIOLENCE » nous disons, bien sûr :

« STOP AUX TERRORISTES » !

Nous voulons dire ainsi l’urgence de créer – recréer – une solidarité indéfectible entre tous les citoyens ;

Nous voulons dire pour cela, qu’il faut éduquer l’ensemble de nos concitoyens – tous et chacun – à combattre cette violence, par tous moyens.

Il faut ainsi nous mobiliser contre cette violence aveugle et insupportable ; réactiver la solidarité entre tous ! Apprendre à mieux travailler ensemble quelles que soient nos origines !

En un mot – il nous faut « réapprendre à faire NATION ! »

*

MAIS à quoi bon prétendre vouloir stopper la VIOLENCE si l’on ne s’attaque pas aux racines de cette violence ?

 » Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes  » Nous dit Bossuet !

Dire « STOP à la VIOLENCE », c’est aussi dire » STOP AUX POLITIQUES » qui engendrent le TERRORISME !

Et tous ensembles – ici réunis à PARIS – Nous disons » NON » !

« NON » ! À ces politiques internationales qui piétinent les peuples, notamment les peuples arabes et les peuples d’Afrique, alors que nous savons tous ici que : « Chaque peuple a son génie propre » !

« NON » ! À cette politique folle qui finance les organisations terroristes !

« NON » ! Aux Etats qui les financent, même quand ils signent des contrats mirifiques !

MAIS QUE FONT NOS GOUVERNEMENTS ?

MAIS QUE FONT LES ELUS DE LA NATION ?

TOUS CORROMPUS ?

TOUS AUX ORDRES ? MAIS DE QUI ?

Voilà TOUT ce que nous disons quand nous disons « STOP AU TERRORISME » « STOP à la VIOLENCE ».

***

OUI ! NOUS SOMMES REUNIS ICI CE SOIR – à PARIS – Sur le parvis des DROITS de l’HOMME – pour dire tout cela !

MAIS PAS QUE CELA !

ET MÊME SI CELA DOIT FAIRE POLEMIQUE !

ET MÊME SI CELA DOIT HEURTER CERTAIN D’ENTRE VOUS !

OUI ! IL FAUT LE DIRE !

La France a une responsabilité dans le développement du terrorisme international.

La France – ceux qui la dirigent – gouvernements et présidents successifs – (!)

Souvenez-vous de la Libye ! Souvenez-vous de la Cote d’Ivoire ! Souvenez-vous de la Syrie et du soutien honteux apporté à ces islamistes ! » qui font du bon travail ».

Tous ces gouvernements ont trahi la promesse supérieure de la France, celle que la France porte au Monde depuis la Grande Révolution.

Je veux dire la grande promesse d’émancipation et de liberté offerte aux Peuples, à tous les Peuples !

Et de ce constat tragique, découle une Priorité.

C’est la priorité des priorités !

Il nous faut d’urgence :

» RETROUVER la France ! Refonder la République ! La vraie !

***

OUI ! pour nous, il y a grande urgence à » RETROUVER la France ! »

Et cette proclamation s’accompagne de deux objectifs majeurs :

1er objectif : IL FAUT que la France retrouve son indépendance :

OUI ! La France doit quitter l’OTAN et quitter l’Union Européenne ;

Parce que la France doit rompre avec cette logique de « Guerre générale » portée par l’OTAN !

OUI ! IL NOUS FAUT retrouver la France !

OUI ! IL NOUS FAUT redonner au monde la voix de la France !

POURQUOI FAIRE ?

C’est notre 2ème objectif !

IL FAUT que la France redevienne ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : un agent de paix universelle !

La France n’a pas vocation à rester « le supplétif éternel » de Washington, de Bruxelles, de Jérusalem !

OUI ! Il nous faut réveiller la France pour mieux la retrouver et ensemble réaffirmer les valeurs supérieures auxquelles nous croyons :

– Celle de l’Homme universel dans toute sa diversité ;

– Celle des peuples comme dépositaires – chacun d’entre eux – de leur génie propre ;

C’est là le rôle historique de la France. Celui porté par une Nation au destin incomparable et qui parle au monde entier.

En cela, » Refonder la France », c’est renouer avec la France, celle de 1789, de 93, celle de 1848, de la Commune. Celle de la Résistance, celle du programme du Conseil National de la Résistance !

« Refonder la France », c’est offrir au monde une France capable de rétablir le dialogue respectueux avec les pays du SUD !

Une France capable de militer pour un » développement équilibré des humanités ».

Voilà la France que nous aimons.

Voilà la France que nous voulons.

***

Et je veux ici terminer mon propos par un APPEL – Bien sûr, un APPEL à la Jeunesse !

A toute notre jeunesse, celle des villes, celles des campagnes, celle des banlieues !

La France, l’avenir de la France, C’EST VOUS !

Devez-vous accepter ce monde qui marche à la Guerre générale ?

Je ne le crois pas !

ALORS MOBILISEZ-VOUS ! LEVEZ-VOUS ! » Jeunesses de France » !

Ensembles, tous ensembles, travaillons à réaffirmer la priorité des priorités : celle de la JUSTICE !

Vous devez « prendre au mot » l’immense promesse républicaine.

C’est ainsi, par cette immense et grande promesse, que nous devons réveiller la France, réveiller la République.

Voilà un immense et beau défi pour notre Jeunesse de France : il nous faut « construire un autre monde ».

Parce que nous savons que » SANS JUSTICE économique, sociale et politique, il n’y aura pas de paix véritable et juste ! »

*

Chers amis,

Les 7 milliards d’Etre humains que nous sommes – près de 14 milliards à la fin de ce siècle – sont face à des défis exigeants et d’envergure.

« Tous les hommes se ressemblent ! » nous dit le grand poète ELUARD :

» Tous les hommes / qui sous tous les cieux se ressemblent / sont aussi bêtes sur la terre qu’au ciel »

Eh bien ! Travaillons à élever les Hommes.

Faisons religion « d’UTOPIE ».

Ensembles, réveillons la France !

Ensembles, renouons le PACTE de la France avec tous les peuples épris de liberté et de justice.

JE VOUS REMERCIE.

Jean-Luc Pujo

Président des Clubs » Penser la France »