« FIDEL CASTRO : Mort d’un héros socialiste » (Penser la France)

– communiqué national des Clubs » Penser la France » –

Dimanche 27 novembre 2016.

La disparition de Fidel CASTRO résonne dans le monde entier tant ce leader socialiste a su incarner le combat et le sacrifice au service d’une haute idée de son peuple et de son pays.

Figure du héros, ce jeune bourgeois enfourcha la cause du peuple avec courage et bravoure.

Figure légendaire avant même que d’avoir disparu, il incarna la figure historique de la révolution qui, avec ses compagnons – et le premier d’entre eux Che Guevara -, menèrent dès 1954 un combat devenue mythique.

La prison après l’attaque ratée de la caserne de Moncada en 1953, le débarquement encore raté de 1955, puis enfin, la lutte qui, de la Sierra Maestra à La Havane, les mena au pouvoir, illustrent une vie de combat.

La révolution cubaine porte ses heures de gloires, ses espérances et ses succès. Elle fut aussi critiquée pour avoir instauré un régime politique autoritaire.

L’embargo économique insupportable, les tentatives de déstabilisations et les centaines de tentatives d’assassinat pilotées par les services de la CIA contre Fidel CASTRO lui même, expliquent largement le durcissement politique de ce régime révolutionnaire.

Qui ne peut comprendre les ressorts de cette évolution, sauf à cultiver la mauvaise foi ?

Fidel CASTRO est l’incarnation de la résistance. Il restera la figure supérieure du révolutionnaire socialiste.

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Les Clubs » Penser la France » adressent toute leur condoléance au peuple Cubain, et nous disons toute notre amitié aux cubains de France.

Les Clubs » Penser la France » adressent enfin leurs pensées les plus fraternelles à tous les militants communistes français – et plus particulièrement, aux camarades communistes du PRCF- qui pleurent avec raison la disparition d’un grand camarade.

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CONTACT: penserlafrance@penserlafrance.fr – 01.73.64.98.68

Les Clubs » Penser la France » travaillent au soutien de plusieurs initiatives politiques de refondation autour d’un » nouveau Conseil National de la Résistance » réunissant communistes authentiques et gaullistes authentiques.

 

 

 

 

Discours de Vincennes – Jean-Pierre CHEVENEMENT – Les Grands Textes

par Jean-Pierre Chevènement, 09 septembre 2001

 

Chers camarades, chers amis,

Je veux d’abord remercier les comités d’appel devenus aujourd’hui comités de soutien qui ont créé les conditions de la décision que j’ai prise. Dès aujourd’hui nous sommes une force.

Comment en effet ne pas être saisi de stupeur et de colère devant l’affaissement de ce qui nous unit, et de ce dont nous avons la charge devant l’histoire ? Comment ne pas être préoccupés devant l’effacement de la France, le vacillement des principes républicains qui la charpentent, le brouillage des valeurs qu’elle porte depuis deux siècles, comme si la République n’était plus qu’une parenthèse à refermer dans notre Histoire ? Où le dire mieux qu’à Vincennes ? D’ici, l’unité de la nation et de l’État nous parle du fond des âges. Dans ce grand lieu de notre Histoire, nous mesurons mieux à quel point nos gouvernements successifs se sont défaussés de leurs responsabilités.

La France ne sait plus où elle va. Son destin lui échappe. Les marchés financiers mondiaux en disposent. Notre politique monétaire se décide à Francfort, notre politique économique à Wall Street, nos engagements militaires à Washington. Dans quatre mois, le franc va disparaître. Et nous voici démunis de moyens pour faire droit aux exigences de nos concitoyens. Dans l’euphorie de la mondialisation heureuse, nos gouvernants considéraient la croissance comme garantie pour longtemps par l’essor des nouvelles technologies. Que la conjoncture se retourne, comme aujourd’hui, et nous découvrons la dictature des marchés financiers, les plans sociaux -Moulinex-, les délocalisations industrielles -Flextronics-, le creusement des inégalités, bref le retour à un archéocapitalisme du XIXème siècle !

En tous domaines, nos dirigeants ont laissé effacer les repères républicains. Ils ont bradé les valeurs de l’École Publique et découragé en Corse les Républicains.

Pour tout ce qui concerne la préparation du long terme –planification de l’énergie et des transports, politique industrielle, aménagement du territoire-, l’État, dont c’est pourtant la tâche essentielle, s’est mis aux abonnés absents.

Citoyennes et Citoyens, chers compatriotes, il existe un autre chemin que celui qu’on nous propose, une autre voie que celle où piétinent depuis des années une droite et une gauche aujourd’hui à bout de souffle. Sans doute beaucoup seront tentés de s’en remettre, selon les fatales habitudes qui ont conduit le pays là où il est, au chef d’un parti, le chef du RPR ou le chef du PS, dont le temps a usé les principes, et dont les programmes, pour l’essentiel, se confondent. A chaque grande échéance, ces partis ont toujours fait les mêmes choix de renoncement : Maastricht, l’euro, l’enlisement dans les Balkans, la déconstruction de l’État, la fragmentation du territoire.

Bien sûr il est arrivé à Jacques Chirac d’invoquer l’autorité de l’État : c’était le 14 juillet dernier, mais c’était pour refuser de déférer à la convocation d’un juge !

* * *

Les victimes de cette politique d’abandon sont d’abord ceux qui n’ont pour vivre que leur travail, licenciés atteints par les plans dits sociaux, condamnés au chômage de masse, privés de perspectives pour eux-mêmes et pour leurs enfants, guettés par la désespérance dans les quartiers de nos villes où s’accumulent difficultés et handicaps.

La victime c’est aussi la démocratie ; notre Parlement est devenu théâtre d’ombres, résigné à ce que 80% de nos normes soient à présent édictées hors de son enceinte.

La victime, c’est la France, nation politique par excellence, dont le souffle est la souveraineté populaire, le désir de vivre ensemble, la volonté de faire de grandes choses pour l’avenir. La France, tant de fois relevée par la République, chancelle aujourd’hui avec elle.

* * *

Le pouvoir pour le pouvoir ! Là est le mal ! C’est par là que la démocratie dépérit ! Tout l’effort de tant d’hommes et de femmes sincères, dérivé, capté, détourné et trahi, par mille ruses, cabales, reptations, dissimulations, mensonges, assauts de démagogie, cynisme en bandoulière, opportunisme érigé en doctrine, pour faire « la seule politique possible », voilà qui découragerait le citoyen le plus vertueux si nous n’étions pas là, capables de tracer et de maintenir les repères de la République. Oui, je maintiens qu’il y a une autre politique possible que celle que nous imposent tour à tour, prisonniers de la même orthodoxie, des mêmes dogmes, des mêmes allégeances, des mêmes appétits, les libéraux-sociaux et les sociaux-libéraux.

Ce destin n’est pas inexorable. Les marchés financiers ne sont pas l’horizon de l’Humanité. Voyez nos entreprises de haute technologie : Alcatel, Cap Gemini, massacrées à la Bourse par les Fonds spéculatifs américains, pour se faire ramasser demain par n’importe quel prédateur boursier ! D’autres valeurs que l’argent meuvent le monde. Ce sont les nations et les peuples qui sont la vraie permanence de l’Histoire. Le destin des peuples ne se confond pas avec la marchandisation de la planète.

Cette résignation des uns et des autres à la fatalité d’une sorte de pancapitalisme, je l’appelle renoncement.

La mondialisation, le sens perdu de la citoyenneté, ce sont autant de défis à relever.

Si je me tourne à présent vers le peuple, ce n’est pas pour l’aboutissement d’ambitions personnelles ou la réalisation d’une obsession rentrée. C’est expérience faite et après mûre réflexion. Comme responsable politique et comme membre du gouvernement à quatre reprises ayant eu la charge de cinq ministères, j’ai toujours d’abord servi le pays : en redynamisant la recherche, en construisant une politique industrielle, en relevant l’École publique, en modernisant l’outil d’une défense française indépendante, en assumant la responsabilité de l’ordre public, et en faisant vivre la citoyenneté. Et en même temps, j’ai toujours cherché à enrayer la dérive qui nous faisait dévaler la pente des abandons. Je n’ai jamais fait la politique du pire. J’ai toujours assumé mes responsabilités et je ne renie rien de ce que j’ai fait et dont je vous ferai grâce. Mais je suis arrivé aujourd’hui à la conclusion que seule une détermination entière au sommet de l’État peut désormais renverser le cours des choses. La mienne est solidement établie.

Je crois profondément aux valeurs de la République : Liberté, laïcité, citoyenneté, égalité devant la loi, égalité des chances, solidarité et indépendance des peuples. La République ne va pas sans le citoyen. Le civisme est la forme moderne du lien social. Cette exigence ne serait, paraît-il, pas moderne ? Mais qu’est-ce qui est moderne ? L’exacerbation de l’individualisme au détriment des solidarités les plus élémentaires ? La corruption, la spéculation, la délinquance, le mépris des fonctions assumées dans l’État ? Entre la République et la loi de la jungle il faut savoir ce qui est moderne ou pas. Voilà la question que je pose au peuple français.

Que nous propose-t-on en face du modèle républicain ? Le modèle « égaux mais séparés » sur fond de ghettos et de quartiers réservés ?

Non ! Le modèle républicain est jeune, porteur d’espoir en Europe et dans le monde. Les exemples sont nombreux du danger que l’explosion des communautarismes et des identités meurtrières fait peser sur la paix.

Notre peuple attend qu’on lui tienne le langage simple de la vérité. Je n’évoquerai pas Périclès qui tenait son autorité, selon Thucydide, non seulement de ses qualité d’esprit, mais aussi –je cite- « de son éclatante intégrité pour ce qui est de l’argent ». Non ! plus près de nous, j’évoquerai deux grands hommes qui ont marqué mon adolescence : Mendès-France et De Gaulle, dont personne n’a jamais douté qu’ils parlaient en vue du bien public, quelque différente que fût l’idée qu’ils pouvaient s’en faire, et qui n’hésitaient pas à remettre en jeu leur mandat quand cette idée-là était en cause ! Car les ors de la République c’est bien, mais la République c’est encore mieux !

Eh bien, je vais vous proposer, je vais proposer au peuple français dix orientations fondamentales et cohérentes pour relever la République :

– Les principes d’abord ;
– ensuite l’École ;
– la sécurité ;
– la revalorisation du travail ;
– la reconstruction de l’État ;
– la pleine égalité de la femme ;
– la garantie de la retraite et de la protection sociale ;
– l’aménagement du territoire et l’homme mis au cœur de l’environnement ;
– la création : science et culture ;
– la France doit rester enfin une grande puissance politique,
– dans une Europe de projets ambitieux, complément et non substitut des nations,
– une puissance tournée vers le Sud,
– capable de proposer des règles dans la mondialisation,
– avec une défense qui soit d’abord la sienne.

1. La République doit retrouver ses principes.

La discrédit du politique a une cause essentielle : c’est l’écart entre les paroles et les actes de ceux qui nous dirigent à la petite semaine, sans conviction véritable, au gré des sondages, à coup d’effets d’annonce et de trompe l’œil. Nos dirigeants ne veulent plus gouverner. Ils veulent « gouvernancer », selon l’expression de Pierre-André Taguieff : les privilèges des fonctions sans les responsabilités. C’est cette conception de la politique qui est ringarde. Nos concitoyens réclament compétence, vérité, honnêteté, constance. Plus la réalité est complexe, plus elle change vite et plus nous avons besoin de principes clairs. J’en énoncerai quatre –l’autorité de la loi, la souveraineté populaire, la citoyenneté et l’égalité des chances- à charge pour moi de les traduire ensuite en actions.

1. L’autorité de la loi.

La République n’est pas un régime de faiblesse. C’est un régime de liberté, ce qui est tout à fait différent. Elle n’accepte pas la loi de la jungle. Elle affirme fermement l’autorité de la loi égale pour tous.

2. La souveraineté populaire.

La République lie indissolublement la souveraineté populaire et la démocratie. La souveraineté appartient au peuple. Elle est inaliénable. Le Peuple français peut déléguer des compétences, à condition que celles-ci soient démocratiquement contrôlées. Il ne peut pas déléguer sa souveraineté, sauf à se dissoudre lui-même. C’est tout cela qu’il faut ressaisir, relever, rattraper. La tâche est immense. C’est à cela que je vous convie !

3. La citoyenneté.

Notre idéal, c’est la citoyenneté active. Mais soyons clairs : la liberté n’autorise pas toutes les dérives. La citoyenneté implique des devoirs, envers soi-même, envers les autres, envers la nation, envers l’Humanité. Bien sûr, la citoyenneté signifie aussi don de soi, solidarité, participation responsable à ce que Jaurès appelait « la grande vie humaine ».

Promouvoir l’éveil de la conscience, faire comprendre ce que signifient devoir, responsabilité, solidarité, générosité, c’est, je le crois, répondre à l’attente véritable des jeunes.

La jeunesse méprise le jeunisme, cette complaisance et cette démagogie propres à certains de nos responsables qui ont peur de parler à la jeunesse le langage de ses intérêts véritables. Le moment est venu de siffler définitivement la fin de l’époque où il était interdit d’interdire.

4. Le sens de l’égalité.

Au cœur de l’exigence républicaine, il y a enfin l’égalité, le sentiment de ce que chaque homme porte en lui d’immenses potentialités. L’égalité républicaine c’est à la fois l’égalité devant la loi et la chance donnée à chacun d’épanouir toutes ses capacités.

Rien n’est plus urgent à cet égard que la mise en œuvre d’une véritable politique d’accès à la citoyenneté.

2. Fixer ses missions à l’École.

Au cœur de la République, il y a le citoyen éclairé par l’École. De l’école, les parents comme les enseignants attendent que les pouvoirs Publics fixent enfin clairement les missions : d’abord transmettre le savoir et la culture et faire, pour le pays tout entier, le pari sur l’intelligence ; ensuite former le jugement de nos jeunes pour qu’ils puissent faire demain leur métier de citoyen, avec leurs droits, mais aussi avec leurs devoirs.

Je sais l’inquiétude des parents qui voient s’affaiblir l’outil de l’égalité des chances qu’est l’École pour leurs enfants ; je sais leur préoccupation quand ils constatent qu’au lieu de s’ouvrir sur la vie comme on l’avait promis, l’école a ouvert ses portes à l’irrespect, à la violence, à l’inégalité.

Loin de perpétuer l’excessive confusion des rôles, où la connaissance finit par être dévalorisée, où la responsabilité se perd, j’entends placer la transmission des savoirs et l’autorité des maîtres au centre de École Une école républicaine digne de son rôle affirme que l’acquisition des connaissances affranchit de l’ignorance et qu’elle ne va jamais sans effort.

Cela passe par une acquisition sûre et sérieusement évaluée des savoirs fondamentaux à l’école primaire : Il faut cesser de disperser l’attention des élèves par une multitude de matières, et souvent au détriment de l’essentiel, c’est-à-dire de l’apprentissage du français, alors que 17 % des élèves ne le maîtrisent pas à l’entrée en classe de sixième.

Il faut mettre un coup d’arrêt à la fuite dans l’innovation permanente, au culte de l’actuel, au suivisme à l’égard de la mode. Halte au bougisme ! Ainsi les langues régionales peuvent faire avantageusement l’objet d’un enseignement par option. La République comme espace commun à tous les citoyens ne proscrit nullement l’attachement de chacun à ses racines particulières. Ce sont les adversaires historiques de l’égalité qui cherchent à confondre celle-ci avec l’uniformité.

A l’inverse, le protocole qui intègre à l’École publique des établissements qui pratiquent en totalité « l’enseignement par immersion » dans une langue régionale réduit le français à n’être plus qu’une langue étrangère. Après le franc, c’est le français qu’il faudrait faire disparaître ?

Comment ne pas voir que cette politique complaisante nourrira à terme des ethnicismes qui, au nom d’une identité mythique, se croiront demain autorisés à remettre en cause la loi républicaine ? C’est cela la modernité ? Le FLNC, l’ETA, l’ARB, l’UCK ?

L’encouragement aux micronationalismes ethniques va de pair avec l’uniformisation marchande du monde. Alain Madelin est le plus sûr soutien du processus de Matignon. Est-ce un hasard ?

Revenons à l’École : assurer à tous les élèves une bonne maîtrise du français, c’est le moyen le plus efficace de remédier en amont aux difficultés du collège. S’agissant de celui-ci, il faut savoir rompre avec les credos d’hier pour aider chaque élève à trouver sa voie en diversifiant les itinéraires, tout en maintenant un socle d’exigences communes.

École de la République est une. Elle est à la fois creuset et ciment de l’unité nationale. Dans une société tellement inégale, l’unité de l’École, c’est-à-dire l’unité du savoir et des valeurs qu’elle est chargée de transmettre, demeure une garantie de justice sociale qu’il faut préserver. Or, cette unité est menacée par tous ceux qui, à droite bien sûr, mais parfois aussi à gauche, se sont engagés dans une surenchère permanente au prétexte de la décentralisation. Recrutement régional des maîtres, autonomie et mise en concurrence des établissements, pouvoir de recrutement donné aux chefs d’établissement, possibilité pour eux, et même pour les enseignants, de choisir dans les programmes nationaux ce qui répond aux besoins locaux, intervention des parents sur les contenus d’enseignement, telles sont les principales revendications qui, si elles étaient satisfaites, accentueraient les inégalités, défavoriseraient encore plus les plus démunis, sonneraient le glas de l’École de la République. Sachons mettre des bornes à la démagogie qui depuis le discours de Rennes de Jacques Chirac emporte notre Janus exécutif.

La qualité de la formation est garante de la qualité de l’École. Rendons aux enseignants l’hommage qu’ils méritent. Si l’École tient, c’est grâce à eux d’abord. Loin de les mettre au pilori, ces piliers de la République, confrontés en première ligne aux défis d’une société inégale, fragmentée, violente, doivent être soutenus fermement dans leur mission.

Pour que la France fasse monter la sève, l’inégalité sociale devant les études devra être âprement combattue. Je propose des mesures concernant tous nos jeunes de famille modeste, qui ont plus d’intelligence et de dévouement que de revenu ou d’entregent. État et les grands services publics offriront à des jeunes étudiants recrutés par concours, une rémunération durant leurs études, sous condition qu’ils s’engagent dans le service public durant dix ans. Ce sera le moyen d’amener au service de l’État les meilleurs, au moment où notre Fonction Publique doit être profondément renouvelée. État jouera son rôle au service de l’égalité, loin de mériter l’ironique condescendance dont l’affublent les libéraux. Ce sera le moyen d’améliorer grandement l’égalité des chances, de favoriser l’accès de tous -et je pense aux jeunes Français issus des vagues les plus récentes de l’immigration- aux emplois publics.

L’inégalité se creuse entre ceux qui ne disposent que des ressources scolaires, qui sont misérables, et ceux qui bénéficient du soutien de leur famille.

C’est particulièrement vrai pour l’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Les efforts d’équipement accomplis jusqu’à présent dans nos établissements scolaires ne sont pas négligeables ; ils restent encore dérisoires au regard des besoins, comme ceux de la formation des enseignants. Il ne s’agit pas de se nourrir d’illusions sur les bienfaits du web, mais d’y reconnaître l’une de ces innovations techniques qui, comme le téléphone ou la voiture automobile, s’imposent au monde moderne. C’est un lourd handicap de ne pas savoir en user.

J’ai réintroduit enfin l’instruction civique à l’École en 1985, mais il faut cesser de la confondre avec le droit administratif. Il faut que nos jeunes se pénètrent de l’esprit de la loi républicaine : respect de la règle délibérée en commun, qui libère de la loi du plus fort, débat éclairé en raison qui affranchit des dogmes, amour de la loi inscrit dans le cœur de chacun, comme garantie de sa liberté et promesse d’égalité.

Oui, tout commence à l’École, et c’est sur elle qu’il faut fonder l’effort de renouveau républicain.

3. Une citoyenneté également partagée est le meilleur socle d’une politique cohérente de sécurité. Cette politique ne demande que du courage.

Le droit, égal pour tous, à la sécurité doit devenir réalité. Je m’y attacherai en écartant les deux démons symétriques que sont la démagogie et l’angélisme. Entre une droite tentée par le discours musclé, masquant son inaction et son manque d’inspiration, et une gauche encore prisonnière de dogmes sommaires flattant sa bonne conscience, il y a place pour une politique de la réalité, à la fois rigoureuse et juste.

Je m’étais attaché à lui donner corps : création de la police de proximité assurant la mutation d’une police d’ordre vers une police au service des citoyens, encadrement des polices municipales, recrutement de policiers à l’image des citoyens, mise en place des commissions départementales d’accès à la citoyenneté…

Pour aller plus loin, j’avais tracé, en janvier 1999 dans une longue note d’orientation, les grands traits des actions nouvelles à mener. Vous savez le destin qui fut dans bien des cas réservé à mes propositions : Celles où je proposais des moyens cohérents pour réduire les noyaux durs de la délinquance dans nos cités furent soumises à un hallali où se mêlaient le refus de la réforme, le laxisme et l’absence de volonté. La gauche bien-pensante montra là son incapacité à sortir de ses ornières et à répondre aux préoccupations populaires. Le chantier est donc à reprendre et il est immense.

La première tâche est de réussir le plein accès à la citoyenneté de tous ces jeunes, quelle que soit leur origine, Français pour la plupart, dont certains croient que l’inégalité des droits les dispensent de respecter leurs devoirs.

Ainsi, solidement assise sur l’exigence d’égalité, une politique républicaine visant le droit égal pour tous à la sécurité pourra être menée. Il faut rompre avec l’indifférence ou l’impuissance des élites devant l’insécurité subie par les plus modestes.

Les yeux ouverts sur la réalité nous montrent l’explosion de la délinquance des mineurs et la colère de la population devant la multiplication d’exactions qui restent impunies. L’inadaptation de la réplique est flagrante. Le mineur délinquant n’est généralement guère sanctionné avant un très grand nombre de récidives. La Garde des Sceaux nous explique qu’il y a 650 mineurs incarcérés. Elle oublie de nous dire qu’en dessous de seize ans, ce n’est pas possible, sauf crime. Et surtout qu’il y a d’autres solutions que la prison. L’ordonnance de 1945 -le tout éducatif-, conçue à une époque où la délinquance des mineurs n’avait rien de comparable à ce qu’elle est devenue, est aujourd’hui périmée. Il s’agit donc de la modifier, en distinguant clairement les tâches d’éducation et la sanction, en organisant l’échelle des réponses à la délinquance, du simple rappel à la loi jusqu’aux sanctions plus graves. Il est vain d’opposer la sanction à la prévention, car la sanction qui est rappel à la règle comporte à l’évidence une dimension pédagogique. Toute société repose sur des limites dont le franchissement doit être sanctionné.

Une telle réforme législative doit s’accompagner de moyens d’accueil des jeunes délinquants en péril. Je propose de créer des centres de retenue, internats destinés à recevoir des délinquants multirécidivistes, à reprendre le cycle de leur éducation scolaire et professionnelle, capables de les retenir loin du milieu criminogène du quartier, le temps qu’il faudra pour les remettre dans le bon chemin. Je sais qu’une certaine bien-pensance est prompte à accorder aux délinquants des excuses absolutoires pour cause de pauvreté ou d’immigration. Mais c’est faire injure aux gens modestes comme aux familles d’immigrés que d’inventer je ne sais quelle prédestination à la délinquance. La vérité est qu’en République, un délinquant, fut-il riche ou pauvre, d’origine auvergnate ou maghrébine, doit être sanctionné. Et que la République se doit de tendre une main généreuse aux familles modestes ou récemment immigrées, à leurs enfants, dont l’immense majorité aspire à étudier, à réussir sa vie, à trouver un métier motivant. Aidons les à réussir, au lieu de pratiquer des amalgames indignes !

Lutter contre l’insécurité que subissent les Français exigera aussi d’améliorer la coopération police–gendarmerie–justice. La tâche est rude –et je tiens à saluer particulièrement le dévouement et le courage de nos policiers et de nos gendarmes, au contact des réalités ingrates qu’ils affrontent, souvent au péril de leur vie. Mais les institutions de la République doivent travailler en harmonie et en communauté de vues. En empêchant les situations où police et justice se contrarient ou s’opposent, on pourra faire reculer la délinquance, et notamment briser les noyaux durs de celle-ci. A l’inverse, l’angélisme qui a prévalu dans la préparation de la dernière réforme de la procédure pénale, votée par la droite comme par la gauche, malgré les réserves que j’ai été l’un des rares à émettre, a réduit de plus de 10% le nombre des gardes à vue, et cela au moment même où l’opinion s’inquiète de la montée de la délinquance. A qui faire croire que ceci n’a pas de rapport avec cela ?

La politique pénale doit être la même sur toute l’étendue du territoire national. Comment y parviendrait-on si les Parquets ne reçoivent pas d’instructions comme l’habitude s’en est prise ? L’essentiel est que ces instructions soient publiques et guidées par le seul souci de l’intérêt général. L’idée de rendre les Parquets autonomes, selon la proposition de la Commission Truche, réunie à l’initiative de Jacques Chirac, est une faute. Ceux qui sont soupçonnés souvent à juste titre de peser sur la justice, préfèrent, plutôt que de servir l’intérêt public, abandonner les rênes que le Peuple leur a confiées, ou plutôt faire semblant. Personne en effet n’est dupe des luttes d’influences qui se déroulent au sein de la Justice, théoriquement indépendante.

Les moyens en personnel de la police n’ont guère évolué depuis cinquante ans, et ceux de la justice depuis cent ans. Il faut prendre la mesure de la situation actuelle : elle est préoccupante mais elle n’a rien d’une fatalité. Une loi de programmation pour la police et pour la justice, une volonté claire, de bons textes, une citoyenneté renaissante, renverseront le cours des choses.

4. Revaloriser le travail et mobiliser tous nos atouts.

La réhabilitation de la valeur du travail est au cœur du pacte républicain. Je veux prendre ces termes dans leur double dimension.

a) La première, c’est la rémunération du travail. Depuis 1983, le rapport entre les revenus du capital et ceux du travail se sont dégradés de près de dix points. La réduction du temps de travail légal à 35 heures s’est accompagnée de la modération salariale. Eh bien c’est à présent la feuille de paie qu’il faut faire évoluer. La progression du salaire direct est nécessaire au soutien de l’activité économique. Est-il normal que la marge soit si faible entre les revenus de substitution et le revenu d’un smicard qui ne ménage pas sa peine ? Est-ce qu’une vie de travail, souvent dur et pénible, est vraiment respectée quand on voit le niveau des bas salaires ? C’est bien là dessus qu’il faut agir.

Une augmentation forte du SMIC sera rendue possible par la généralisation des allègements de charge et l’assouplissement des contraintes excessives liées aux trente cinq heures. Une conférence des salaires sera réunie pour examiner les minima de branche et les grilles salariales.

Je propose de relever le salaire direct et d’améliorer la feuille de paie, en accélérant le glissement nécessaire et justifié, d’une partie des charges sociales vers une base de cotisation plus large, celle de la fiscalité. Il n’est plus possible de soumettre l’emploi, notamment dans les petites entreprises, au fardeau des charges sociales et fiscales. Celles-ci sont devenues des obstacles à l’activité, des encouragements au travail au noir, un empêchement à la création d’entreprises. Les réductions d’impôts doivent être réalisées avec plus de discernement. Choisies avec sagesse, elles peuvent stimuler l’activité. Je veux en prendre pour exemple le taux de TVA dans la restauration. Ramené à 5% -c’est à dire au même taux que les Mac Donald’s sous prétexte de cuisine à emporter- il serait un superbe encouragement à l’embauche dans un secteur qui cherche des salariés, à l’amélioration des salaires, à la modération des prix. Plus globalement, une mesure de cet ordre retentirait positivement sur le secteur de la production agricole de qualité, sur la viticulture, et sur un certain art de vivre à la française. Pourquoi s’y refuser ? Parce qu’aucun gouvernement français n’a demandé à la Commission de Bruxelles le bénéfice de cette dérogation, alors que certains de nos voisins l’obtenaient sans difficulté. La France, première destination touristique mondiale, n’aurait-elle pas quelque titre pour justifier ce taux réduit de TVA à propos d’une activité particulièrement exigeante en main d’œuvre ?

b) Relever la valeur du travail, c’est aussi, tout simplement, mieux le considérer. Pour faire une société, il ne faut pas que des bourgeois bohèmes : il faut des ouvriers, des paysans, des employés, des fonctionnaires. C’est peu dire que la considération sociale qui les entoure s’est gravement effritée. Les travailleurs à qui, hier, le mouvement du progrès assignait la tâche rédemptrice de la révolution sociale, sont aujourd’hui la cible des quolibets. Pour la pub et la mode, pour les commentateurs post-modernes, ils sont ringards, considérés comme des freins à l’entrée de la France dans la mondialisation heureuse. Ce sont les Deschiens, bons à jeter aux chiens. Le mode de vie rural est offert en dérision ; ceux qui s’adonnent à la chasse sont vilipendés. L’ouvrier, hier icône de la gauche, est devenu un boulet qu’elle traîne honteusement, tant elle s’est identifiée à la vulgate libérale-libertaire.

Eh bien, la République, elle, n’ignore pas où sont les Républicains ! Une République moderne est une République sociale, qui rend justice au travail, à celles et ceux qui vivent de leur travail. Elle fait passer l’amélioration des salaires et des bas-salaires avant les stock options. Elle veille à la pérennité des régimes de protection sociale, à la réhabilitation de l’enseignement professionnel et de l’apprentissage des métiers, à la construction de véritables carrières ouvrières dans les entreprises. Elle valorise l’acquisition de nouvelles compétences, favorisant ainsi les mutations techniques dans l’industrie.

c) Revaloriser la valeur du travail, c’est aussi mobiliser nos marges de croissance.

Il existe des réserves considérables et totalement sous-estimées de mobilisation de la population active dans la décennie qui vient : beaucoup de femmes aspirent légitimement à trouver une activité professionnelle, si on leur facilite la vie par ailleurs. Il y a des millions de chômeurs qu’il faut remettre au travail en priorité avant de songer à ouvrir à nouveau les vannes de l’immigration. Enfin, le taux d’activité des jeunes et des plus de soixante ans est, en France, le plus bas d’Europe. Cela n’est pas raisonnable. On ne doit empêcher personne de travailler, bien au contraire. La France ne manque donc ni de travailleurs ni de capital. Encore faut-il les mobiliser activement, plutôt que de guetter, telle Soeur Anne, la reprise venue d’Amérique, comme certain Premier ministre, en principe socialiste, que je connais bien. Ce paradoxe s’explique pourtant aisément : nos dirigeants se sont défaits des leviers de commande qui leur permettraient d’agir.

Les variables d’ajustement de l’économie nous échappent désormais. Ou plutôt, dans le système actuel, il n’en reste plus que deux : les salaires et l’emploi. Si rien ne change, bonjour la stagnation salariale et les charrettes de licenciement !

Il est urgent de se ressaisir. Je propose une politique économique fondée sur trois axes essentiels : le soutien de la demande, l’amélioration de l’environnement des entreprises, le renouveau de l’action sur les structures.

– Pour soutenir la demande, il existe quatre leviers : outre une revalorisation des salaires et une politique active de la dépense publique, une politique d’argent bon marché et le maintien d’un change compétitif d’abord. Ces deux dernières politiques dépendent en tout ou en partie de la Banque Centrale de Francfort. Les Européens vont découvrir tardivement non seulement le séisme auquel l’introduction de l’euro va conduire, et les immenses difficultés que cela créera en particulier pour nos concitoyens les plus démunis. Malgré mes mises en garde, nos dirigeants collectivement, préfèrent sauter dans le noir, comme en quatorze.

Mais les Européens et les Français vont aussi découvrir les effets néfastes d’une Banque Centrale déliée de tout engagement à l’égard des citoyens et de leurs représentants et qui, au prétexte de lutter contre l’inflation, ne soutient pas la croissance et l’emploi. Eh bien, il faut réformer les statuts dépassés de la Banque Centrale européenne ; qu’on lui assigne comme tâche de soutenir la croissance et l’emploi par une politique de bas taux d’intérêt, et pas seulement de lutter contre l’inflation ! Que le gouvernement de la France prenne à témoin l’opinion publique européenne et propose de modifier l’article du traité de Maastricht fixant ses missions à la Banque Centrale.

Dernier levier pour soutenir la demande : l’assouplissement du pacte de stabilité budgétaire jadis qualifié de Super Maastricht.

– Deuxième axe : l’amélioration de l’environnement des entreprises.

Chacun le sait, les entreprises décident de s’implanter là où elles trouvent une main d’œuvre qualifiée, un appareil de formation de qualité, de bonnes infrastructures de transport, des équipements sanitaires et sociaux (ainsi des crèches) facilitant la vie professionnelle, et bien sûr un niveau élevé de sécurité. Pour maintenir et accroître l’attractivité du territoire français, il faut des services publics de qualité. Méfions-nous du dogmatisme libéral en la matière : les accidents de chemin de fer en Grande-Bretagne et les pannes d’électricité dans la Silicon Valley devraient tempérer la furia des privatisations. Orientons-nous plutôt vers des emprunts européens multi-émetteurs pour engager la modernisation des infrastructures sur le continent : fret ferroviaire, voie d’eau, liaison TGV, réseaux à haut débit.

Si le rôle de l’État ne peut être dans l’économie d’aujourd’hui celui d’un interventionnisme au quotidien, il reste un acteur majeur, un stratège. Son rôle est d’assurer la stabilité dans le long terme. Des investissements majeurs en matière d’énergie ou d’infrastructures de communication requièrent des décennies d’exploitation pour être rentables. Dans d’autres cas, les coûts de développement technologique dépassent les capacités du secteur privé. C’est le cas dans le nucléaire, l’aérospatiale ou l’aéronautique… Même dans les pays à affichage libéral, ces secteurs sont largement soutenus par l’État. Celui-ci peut aussi faciliter la prise de risque par les entrepreneurs, en soutenant fiscalement les efforts de recherche, mesure que j’ai fait prendre en 1983.

Il est capital que nous portions notre effort de recherche à 3 % du PIB dans des domaines aussi variés que les nouvelles technologies de l’information, les biotechnologies, l’énergie, notamment les réacteurs nucléaires du futur et la pile à combustible, la santé, les transports, l’agriculture et l’environnement, tout en maintenant notre effort de recherche militaire qui, sans nous engager dans l’inutile compétition du « bouclier anti-missiles », doit nous permettre de maîtriser les technologies clés, en particulier dans l’espace et la simulation nucléaire.

Toute l’expérience du dernier demi-siècle en France, comme celle des États-Unis depuis vingt ans, montre que l’initiative publique en matière de développement technologique est le terreau indispensable du développement économique futur et de l’émergence de nouvelles entreprises.

Les marchés financiers ne garantissent aucun avenir stable dans le long terme. L’économie de marché a besoin de cadres et de normes pour se développer. Seule la démocratie peut fonder une légitimité propre à assurer des constructions durables. Méfions-nous des modes passagères : chacun sait bien qu’une exigence de rentabilité à 15 % n’est pas soutenable, quand la croissance est inférieure à 3 %. Faut-il rappeler qu’en cas de coup dur, c’est à l’État qu’on fait toujours appel, pour renflouer les Caisses d’Épargne américaines, garantir la dette du Crédit Lyonnais, tenir à l’Argentine, au Mexique, au Brésil, à la Russie la tête hors de l’eau, et si c’est encore possible, sauver les banques japonaises ?

– Troisième axe d’une politique économique active : le renouveau de l’action sur les structures.

La maison France ne doit pas disparaître. Il est capital de maintenir des synergies étroites entre nos entreprises. Le contrôle des fusions boursières doit favoriser les rapprochements stratégiques et tenir en respect les prédateurs boursiers. Les OPE doivent être réservées aux opérations amicales. Nos entreprises ont besoin d’un actionnariat stable pour mener des politiques qui s’inscrivent dans la durée. Le pôle financier public peut les aider à reconquérir leur autonomie aujourd’hui obérée par les exigences souvent exorbitantes des fonds de pension. En matière industrielle l’État ne peut pas se mettre aux abonnés absents.

La politique industrielle n’a rien perdu de son intérêt dès lors qu’on se projette dans le moyen et le long terme. Ainsi, la disposition d’une énergie non polluante, à bon marché, exige des choix dès aujourd’hui. Veut-on brûler du gaz, du fioul ou du charbon et continuer d’émettre des gaz à effet de serre, ou va-t-on engager les nouveaux programmes nécessaires à la modernisation de nos filières électro-nucléaires avec des réacteurs à faible production de déchets ? Par quelle démagogie ferait-on croire aux Français que la gestion sûre, durable, et réversible, de 500 tonnes de déchets sur vingt ans serait inaccessible, et qu’il faudrait se résigner à produire non plus 500 mais cinquante millions de tonnes de gaz carbonique pendant la même période ? Ces choix sont moteurs pour l’activité, pour l’emploi et pour l’environnement. Développons dans ce domaine une coopération avec l’Allemagne si elle le souhaite, et si elle ne le souhaite pas, avec les États-Unis Pareils enjeux ne sauraient être mis à la merci d’une démagogie à courte vue ou d’une exploitation des peurs, les Verts tenant le PS en otage. Le souci de précaution doit conduire à prévoir l’approvisionnement en énergie pour demain, une énergie indépendante dans ses sources et non polluante pour la nature.

5. Il faut reconstruire l’État républicain et les services publics : les moderniser, non les démanteler.

C’est là un grand sujet auquel j’ai appliqué ma réflexion. On ne peut réformer l’Etat que si ses tâches à long terme sont d’abord clairement fixées. Tâches régaliennes : défense, sécurité, justice, impôts, mais aussi transports, énergie, aménagement du territoire, développement technologique. Tout commence par la définition claire des missions et l’élaboration de véritables projets de service public. L’explosion des nouvelles technologies et le renouvellement des effectifs de la Fonction Publique offrent une chance exceptionnelle de mener à bien ce grand chantier.

Réformer l’État c’est d’abord simplifier la loi. C’est un rôle nouveau pour le Parlement. C’est mettre ensuite à la diète la folle machine interministérielle qui de chaque décret d’application fait une usine à gaz. La décentralisation commence par le coup d’arrêt mis à la prolifération des règlements, qu’ils soient nationaux ou européens. En tous domaines il faut mettre de la clarté, de la lisibilité. Dressons la liste des usines à gaz : la fiscalité nationale et locale, la réglementation de l’urbanisme, la gestion des fonds structurels européens, la procédure judiciaire, la liste en serait longue. Convoquons, sous la responsabilité du Parlement, des Commissions de réforme. Convoquons surtout l’esprit de Descartes. Bref, ouvrons enfin ce grand chantier de la réforme de l’État.

S’agissant de la décentralisation, les orientations de la Commission Mauroy offrent une base de travail sérieuse, et j’ajoute consensuelle. Dans ce domaine je ne crains pas la concurrence des démagogues car j’ai mené à bien deux chantiers majeurs : la décentralisation des collèges et des lycées par la loi que j’ai fait voter en 1985 et dont chacun s’accorde à reconnaître l’éclatante réussite, et l’essor nouveau donné à l’intercommunalité par la loi du 12 juillet 1999. Plus de cent communautés d’agglomération ont déjà surgi : avec des compétences stratégiques, une taxe professionnelle unique, un périmètre enfin pertinent, nos villes disposent désormais du moyen de planifier un développement solidaire à long terme et d’éviter –si la volonté en existe- des ghettos à l’américaine.

On peut aller plus loin dans la voie de la décentralisation : par exemple en dotant les inter-régions d’une compétence propre en matière de développement technologique et d’une part de la TIPPE, afin qu’elle puissent mieux soutenir l’innovation dans le tissu industriel. Je ne propose pas pour autant qu’on revienne sur la délimitation des régions et pas davantage sur l’existence des départements qui jouent un rôle important de cohésion sociale.

Réformons intelligemment, sans casser les repères. Mais décentralisons hardiment pourvu que ce soit dans le respect de la loi républicaine et de la solidarité nationale.

Comme l’État, nos services publics doivent être modernisés. Sachons le cas échéant demander à Bruxelles des clauses dérogatoires.

6. La sixième orientation que je propose touche à l’égalité des femmes qui doivent pouvoir mieux concilier leur vie professionnelle et leur épanouissement familial et personnel. C’est un chantier décisif pour notre avenir.

Il y a en effet une solidarité des générations qu’aucun gouvernement républicain ne peut laisser détruire.

Rien n’oppose, bien au contraire, l’engagement résolu en faveur du droit des femmes, de la parité, de l’égalité professionnelle, du libre-choix de la maternité, à une conception évoluée et adaptée de la politique familiale. Aujourd’hui, beaucoup de couples n’ont pas autant d’enfants qu’ils le souhaiteraient (1,8 par femme contre 2,3 désirés, le taux de renouvellement se situant à 2,1). Une politique de la famille doit donc les aider à surmonter les obstacles matériels qu’ils rencontrent et d’abord dans la vie quotidienne.

Il est possible d’augmenter de moitié en cinq ans le nombre de places en crèches et celui des assistantes maternelles. Un effort de cette nature, capable de résoudre le casse-tête des jeunes mères en quête d’un mode de garde, représente un effort de quelques milliards de francs. N’est-ce pas là le meilleur usage de l’excédent de la branche famille ?

En matière de revenus, il est temps de mettre un terme à la dépréciation des allocations familiales.

La France peut et doit assurer le renouvellement de ses générations : c’est à terme la seule vraie solution au problème de la garantie des retraites et de la protection sociale. Ce choix de l’avenir est aussi celui de la jeunesse qui a été sacrifiée au profit de la rente dans les années 80 et 90.

Il y a deux injustices criantes dans notre société : la situation des familles monoparentales, c’est-à-dire des femmes qui doivent élever leurs enfants seules, et celle des jeunes auxquels leur famille ne peut assurer de ressources pour financer leurs études. Je proposerai que le système des bourses d’enseignement supérieur soit amplifié et qu’il puisse tenir compte de l’évolution sociale vers la plus grande autonomie des jeunes.

7. Septième orientation qui découle de la précédente : nous devons et nous pouvons garantir un bon niveau de retraite et de protection sociale.

C’est par le travail et par la croissance que nous garantirons en effet l’avenir des régimes de retraites. La démographie est la variable essentielle à long terme, et pour la décennie qui vient c’est le taux d’emploi qu’il faut relever: ces deux paramètres conditionnent presque entièrement l’équation que le pays doit résoudre.

Mais le redressement indispensable de ces deux données fondamentales ne dispensera pas d’autres réformes courageuses. Le principe de la répartition ne doit pas être remis en cause mais l’âge de départ à la retraite peut être lié à la durée d’activité et non à un âge-couperet. Il n’y a rien de choquant à ce qu’un salarié entrant dans la vie professionnelle tardivement, après des études supérieures, la quitte aussi plus tardivement qu’un ouvrier entré tôt dans la vie active. C’est la durée de cotisation qui doit établir l’âge de départ en retraite. Cet âge doit cesser de constituer une barrière. Je propose que la retraite progressive soit mise en place, permettant à ceux qui le souhaitent de conserver une activité réduite progressivement ou de continuer à travailler quelques années au-delà de la limite d’âge.

8. J’en viens à la huitième orientation : Aménageons notre espace et mettons l’homme au cœur de l’environnement.

Il faut réconcilier l’Homme et la Nature, reconstruire nos banlieues en substituant aux barres et aux tours de petites maisons de ville, lutter contre le bruit et la pollution en favorisant non seulement les transports en commun, mais aussi les voitures électriques et les véhicules utilisant les piles à combustible, privilégier les filières énergétiques qui ne rejettent pas de gaz à effet de serre, dégager les financements nécessaires à la priorité dont doivent bénéficier la voie d’eau et le fret ferroviaire, réorienter la politique agricole au bénéfice des exploitations familiales, qui disparaissent en trop grand nombre. Nos paysans ont besoin d’être mieux reconnus et considérés. Que seulement 6.200 jeunes agriculteurs s’installent à la terre chaque année doit nous préoccuper : cela signifie que dans trente ans il y aurait moins de 200.000 exploitations agricoles en France contre 600.000 aujourd’hui. Pour encourager l’installation de nouveaux paysans, compte tenu de ce qu’est l’évolution des modes de vie, il n’y a pas de secret : il faut maintenir des prix rémunérateurs et attribuer des aides directes substantielles correspondant au rôle utile que jouent nos paysans : qualité des aliments, sécurité sanitaire, préservation des terroirs et des paysages. Veillons à valoriser les espaces ruraux qui sont un grand atout de la France. Une politique nationale d’aménagement du territoire s’impose pour valoriser notre espace au sein de l’Union européenne. Elle ne peut résulter de la simple juxtaposition de vingt-deux contrats de plan État-région élaborés sans vue d’ensemble. La suppression par le gouvernement du schéma national d’aménagement du territoire dès 1998 a été une erreur. Il y a beaucoup à faire pour que les réseaux à haut débit par exemple irriguent non pas seulement les zones denses, mais l’ensemble du territoire et permettent, grâce au télétravail, de vivifier les zones rurales.

Au-delà de la France, pensons et mettons en œuvre une véritable écologie de l’Humanité. Tous les peuples ont droit au développement. Faisons en sorte que celui-ci soit à la fois respectueux des cultures et des équilibres fondamentaux de la vie, mais refusons d’en exclure les pays tard venus à la modernité. C’est une thèse réactionnaire ! La croissance des jeunes nations reste plus nécessaire que jamais.

9. Science et Culture, faisons se lever les forces de la création.

Plus que jamais, l’avenir est à inventer. Il nous faut donc affirmer sans complexe la liberté de la recherche. Ne confondons pas la science et la démocratie qui, elle, implique des choix d’opportunité et par conséquent des décisions prises à la majorité. Rien de tel ne peut exister en matière de recherche. Sachons donc résister au retour de l’obscurantisme, quelque parure chatoyante qu’il revête. Le moment est venu de donner de nouveaux moteurs à la recherche. L’initiative publique sera pour cela nécessaire. En matière d’emploi scientifique plus qu’ailleurs peut-être, il faut mettre en route des plans de recrutement pluriannuels : Je propose une grande loi de programmation pour la recherche pour les années 2003-2007 portant à 3% la part de la recherche dans le PIB.

La culture et la science marchent naturellement de pair. Une vraie politique culturelle suscite avant tout le désir de culture. Il y a, dans ce pays, une immense ferveur en matière culturelle : 50 millions de visiteurs dans les musées l’an dernier, c’est énorme ! Oui, le peuple français éprouve un vif désir d’images, de gestes, de mots à partager. Mais pour qu’il y ait partage, il faut des créateurs. Et il y a fort à faire pour insuffler l’énergie créatrice et bâtir un contre-pouvoir à la loi du marché. Refonder la culture, c’est délivrer le service public de la télévision de la publicité, en finir avec l’Audimat, bref, lui rendre sa liberté. C’est surtout ouvrir la culture française sur le monde, largement, en joignant les pays francophones aux pays de langue espagnole et portugaise, pour faire barrage à l’uniformisation marchande. La culture n’est pas séparable de cette franche réorientation de la France vers le Sud qui est dans sa vocation : Il nous faut faire connaître et aimer les créateurs du Sud, Youssou N’dour le chanteur, Youssef Chahine le cinéaste, Ousmane Sow le sculpteur, Ahmadou Kourouma l’écrivain, et tant d’autres qui ouvriront la France à l’avenir du monde.

Là est le génie de la France : la capacité à brasser tous les peuples, toutes les émotions à travers la discipline choisie d’une langue, dont Fernand Braudel disait qu’elle était 80% de notre identité. Là est notre rôle : affirmer l’unité de la grande vie humaine par-dessus les fractures que creuse une mondialisation sans âme.

10. La France est et doit rester une grande puissance politique.

a) La France est un grand pays, qui parle au monde entier.

Elle porte le legs d’une conception de la nation fondée non pas sur l’origine, mais sur la volonté d’appartenance à une communauté politique. Faisons vivre pleinement chez nous cette conception républicaine de la citoyenneté. Proposons là en exemple aux peuples déchirés par des haines ancestrales.

Nous sommes fiers de la geste séculaire par laquelle le peuple français a su donner sens à son Histoire, même si les sommets y font voir des abîmes. Ceux qui veulent définitivement gommer la nation parce qu’elle est un obstacle à l’uniformisation marchande du monde n’ont de cesse que de discréditer la France. Ne nous laissons pas prendre à ces campagnes de « repentance » qui imputent à notre peuple tout entier les crimes commis par Vichy ou encore l’incapacité de la IVème République à sortir du bourbier algérien.

Ici, à Vincennes, nous assumons toute l’Histoire de France avec ses ombres et ses lumières, mais nous ne laisserons pas entamer le socle de confiance dont le peuple français, comme tout peuple, a besoin pour forger son avenir.

L’Histoire de France, il nous revient de la continuer. Le moment n’est pas venu d’y mettre fin. La France ne vas pas disparaître avec le franc. Sa voix, longtemps encore, devra résonner puissamment en Europe et dans le monde, au service des grandes valeurs dont nous avons à faire fructifier l’héritage.

b) La France doit être le moteur d’une Europe de projets ambitieux.

Il ne s’agit pas d’être pour ou contre l’Europe. C’est absurde. La France est en Europe. On ne peut pas être contre le continent auquel on appartient. Il s’agit de savoir ce qu’on veut faire de l’Europe. On nous répond par des formules attrape-tout : « Une Fédération d’Etats-Nations ». Le Janus bifrons exécutif, ce dieu antique à deux faces, a trouvé sa motion nègre-blanc, mais serait bien incapable de nous dire ce qui pourrait sortir de ce cercle carré.

L’élection de 2002 sera à cet égard décisive car le Janus exécutif en faisant sienne l’idée d’une Constitution européenne, a déjà accepté de voir la France reléguée au rang d’une grande région. Quand il y a trente peuples en Europe, on fait un traité, on ne fait pas une Constitution, sauf à vouloir dissoudre les peuples.

L’élargissement à vingt-sept États rend absurde tout projet d’intégration fédérale. La solidarité souhaitable des nations européennes ne doit pas signifier uniformisation, effacement de notre personnalité et de notre culture, dévalorisation de notre Histoire, mépris de nos intérêts.

L’Europe que nous voulons signifie projets, dynamisme, ambition partagée. Elle doit compléter les nations qui la composent, et non s’y substituer. Je suis un euroréaliste. Je sais par expérience qu’une forte volonté politique, à condition qu’elle s’appuie sur les nations peut infléchir la lourde machinerie communautaire.

Mais je ferai plusieurs suggestions pour mobiliser les nations européennes et créer un espace commun de débat public :

– D’abord, étendre le droit de proposition, qui aujourd’hui n’appartient qu’à la seule Commission, à toutes les nations membres du Conseil européen, instance maîtresse de l’Union.

– Ensuite rendre publiques les délibérations et les votes au sein du Conseil.

– En troisième lieu, créer au Parlement européen une deuxième Chambre représentative des Parlements nationaux, lieux essentiels de légitimité.

– Loin de se perdre dans des mécanos institutionnels, l’Europe doit s’engager dans de grands projets. La procédure des coopérations renforcées doit devenir le cadre de ces projets : coopération monétaire d’abord, liaisons ferrées à grande vitesse, tunnels transfrontaliers, voies dédiées au fret ferroviaire, mise à grand gabarit des voies d’eau, dépollution de la Méditerranée, sûreté des centrales nucléaires, programmes de recherche, et développement technologique, industries aéronautiques et spatiales, coopération universitaire.

– La France est en Europe une puissance d’équilibre et d’ouverture.

Équilibre dans l’intérêt de toute l’Europe et de l’Allemagne elle-même : il serait judicieux à cet égard d’élaborer un nouveau traité de l’Élysée. Les temps ont changé depuis 1963.

Ouverture, et d’abord vers le Sud, en resserrant notre coopération, en particulier avec l’Italie et l’Espagne : Nous devons affronter tant de défis communs ! Le processus de Barcelone n’a pas tenu ses promesses ; un quart seulement de l’effort annoncé a été engagé : raison de plus pour nous engager résolument en faveur d’une initiative méditerranéenne de co-développement. La croissance et le progrès social peuvent seuls apporter à la rive sud à laquelle tant de liens humains nous attachent, les moyens de faire reculer la misère, terreau d’un intégrisme fanatique qui serait une terrible régression pour ces pays et une grave menace pour notre société.

A nous de convaincre l’Europe tout entière à commencer par l’Allemagne que nous devons nous tourner à la fois vers le Maghreb et vers l’Afrique au Sud, comme vers la Russie à l’Est, pour créer un véritable partenariat stratégique au service d’une paix durable.

c) La voix claire de la République doit se faire entendre dans les affaires du monde.

La politique étrangère de la France doit servir l’idéal républicain et non se laisser asservir par les puissants. C’est vrai dans les Balkans, où manque cruellement la voix d’une conception laïque de la citoyenneté déliée des origines et des religions. C’est vrai au Proche et au Moyen-Orient où la France doit aider à empêcher que se referme l’étau d’une violence sans fin. Israël est capable de puiser le meilleur dans la tradition de justice et de progrès qui l’a fondé. Les Palestiniens doivent voir reconnus leurs droits légitimes aujourd’hui bafoués. Ils ont droit à un État réellement viable. Ce sera d’ailleurs la meilleure garantie du droit à la sécurité d’Israël.

Nous devons aider le monde arabe à accomplir cette renaissance, dont il rêve depuis deux siècles, et à réussir son entrée dans la modernité. En Orient aussi, c’est dans une conception laïque de la citoyenneté que les trois religions du Livre pourront apprendre à coexister. Il n’y a pas de paix durable qui ne soit fondée sur le respect de l’identité et de la dignité des peuples. C’est pourquoi la paix doit être pensée de la Méditerranée au Golfe.

J’avais désapprouvé sans équivoque, en son temps, la participation de la France aux opérations américaines contre l’Irak. Avec le recul, chacun peut observer qu’aucune des promesses lancées alors aveuglément n’a été tenue. Il ne reste que la maîtrise américaine sur les deux-tiers des réserves pétrolières du monde, l’envol des prix du brut, et un embargo cruel qui a fait déjà plus d’un million de morts. La France doit faire cesser ce crime.

Je ne serai jamais de ceux qui invitent à jeter par dessus bord les liens particuliers de la France avec le continent africain. L’Afrique pour son développement a besoin d’États, qui soient des États de droit. Les recettes du libéralisme ou de l’ultra-libéralisme n’apporteront que des malheurs sur la terre africaine. Je propose ainsi que la France prenne l’initiative de défier les règles de l’OMC pour sauver la vie de millions d’Africains menacés par le sida. Il est inacceptable que la dévotion à l’égard du droit commercial des brevets interdise la fabrication de médicaments anti-viraux génériques, qui coûtent pourtant 350 $ pour un traitement d’un an, contre 10 000 $ pour les mêmes médicaments sous licence, soit une baisse des prix de 96%. Si la France, ou si des laboratoires français sur le sol africain, produisaient ces anti-viraux génériques, n’aurions-nous pas le courage de mener, contre les « panels » de l’OMC, la bataille pour la vie ?

Le monde aspire à l’unité mais refuse la dictature de l’argent et la morgue des puissants. Il attend que la voix de la France –raison, justice- se fasse entendre pour fixer des règles équitables à la mondialisation : relèvement de l’aide publique, effacement de la dette, accords de co-développement, taxation des mouvements de capitaux à caractère spéculatif. Que la République se dresse contre la loi de la jungle ! Oeuvrons à construire avec les grands pays du Sud un monde multipolaire et rééquilibré !

d) Refaisons enfin de notre défense la défense de la République !

La défense a un prix qu’il faut payer, mais elle doit servir les intérêts de la France d’une manière qui puisse être comprise par tous les citoyens.

Il est difficile de revenir sur la professionnalisation dont, en 1996, j’avais été l’un des seuls à annoncer par avance les effets pervers : baisse des moyens consacrés à l’activité des forces et surtout à leur équipement, difficultés prévisibles du recrutement et de la fidélisation des engagés.

L’armée française n’a pas vocation à jouer les supplétifs. Les opérations extérieures coûtent cher : plus de cinquante Milliards de Francs en une décennie, au détriment bien sûr de nos programmes d’équipement et sans bénéfice évident pour l’intérêt national.

Il est temps de réagir enfin et de redéfinir nos priorités :

– Réduire le niveau de nos engagements extérieurs dès lors qu’ils ne répondent à aucune visée politique sensée. Une Europe réellement européenne s’efforcerait de sortir du bourbier balkanique et de recréer un espace yougoslave associé à son développement.

– Dans la longue durée, la dissuasion reste l’outil essentiel d’une politique extérieure indépendante ;

– Il nous faut par ailleurs préserver les moyens de notre autonomie stratégique : programmes spatiaux, capacités de commandement sur le champ de bataille ; renforcer notre capacité d’agir à distance : avions de transport – avions-ravitailleurs.

? Mais aussi et peut-être surtout, penser aux hommes sans lesquels il n’y a pas de défense qui vaille, c’est-à-dire à la condition militaire.

La défense doit redevenir nationale. Encore une fois, elle a un prix. La France le paiera quand elle comprendra que la défense est l’outil d’une diplomatie indépendante au service de la République.

Conclusion

Des tâches enthousiasmantes s’offrent ainsi à nous, pour peu que nous ne renoncions pas à mettre l’action au service de la pensée.

Peu à peu, notre démocratie a été réduite à un système binaire : Chirac-Jospin, Jospin-Chirac sans que les sujets essentiels on ne voit plus en quoi ils se différencient, la campagne ne s’alimentant que des faits divers, qu’il s’agisse de la chronique des affaires pour l’un, ou de la rubrique « errements de jeunesse » pour l’autre. Il faut sortir de ce système binaire appauvrissant pour le débat démocratique. Il ne suffit pas d’un troisième homme. Il faut un autre possible. C’est ce que je vous propose.

Si je me tourne vers le Peuple français, c’est parce que je sais qu’il existe en son sein des réserves de courage, de désintéressement, d’amour du bien public, et pourquoi ne pas le dire, de patriotisme.

A aucun d’entre vous je ne demande d’où il vient. L’essentiel est la direction dans laquelle nous voulons aller ensemble.

A ceux qui ont partagé les espoirs et les combats de la gauche, pour donner à notre pays un nouvel élan, je le leur dis franchement : ils peuvent se reconnaître dans le combat que j’entreprends.

– Socialistes enracinés dans la République et qui trouveront par là le moyen de rester fidèles à l’enseignement de Jaurès et à leurs convictions les plus profondes, plutôt que de servir éternellement de béquilles à un système qu’ensemble – rappelez-vous- nous rêvions jadis de transformer ;

– Communistes, qui n’ont pas renoncé à faire fructifier le meilleur de leur héritage, quand la classe ouvrière, à travers eux jadis, rencontra la nation.

Les uns et les autres peuvent comprendre que le monde du travail serait réduit à l’impuissance, si la République venait à disparaître. Il est temps de surmonter la tache aveugle qui a fait passer tant d’hommes de gauche sincères à côté de la nation. La gauche et la droite continueront d’exister à l’avenir sous des formes et avec des contenus différents, mais il y a une chose qui est au-dessus de la droite, au-dessus de la gauche, c’est la République !

Il y a tout à gagner à mener de front le combat pour la justice sociale et le combat pour la France.

Et de la même manière, ceux qui ont aimé le général de Gaulle parce qu’il a incarné l’honneur et la liberté du pays, pourquoi refuseraient-ils la main que je leur tends sans arrière-pensée ? Cette main, elle est tendue tout simplement à des Français qui ont raison de vouloir conserver ce qui mérite de l’être : la nation, sa mémoire, les valeurs qui illustrèrent notre Histoire, les principes sans lesquels aucune société civilisée, et à plus forte raison démocratique ne peut survivre, et sont prêts à changer avec nous ce qui doit l’être raisonnablement. Ils savent bien que l’héritage du général de Gaulle a été piétiné d’abord par ceux qui s’en réclament. Là où de Gaulle avait reconstruit l’État, Jacques Chirac l’a déconstruit, par une surenchère permanente sur toutes les modes.

La droite, aujourd’hui entièrement ralliée à la mondialisation libérale, ne voit plus dans la nation qu’un obstacle à contourner.

Relever d’un même mouvement la démocratie et l’État républicain, redonner à la France le sens d’une mission exemplaire, telles sont les tâches de la génération qui vient. Ce sera difficile, certes, mais je compte que le courage, comme en d’autres périodes de notre Histoire, sera au rendez-vous ! C’est l’appel que je lance, sans exclusive, à tous les Français.

Chacun doit le mesurer : prisonnière du système du pareil au même, la République, c’est-à-dire la France, peut, dans les années qui viennent, s’abîmer, comme le soleil dans l’océan, dans un conglomérat marchand où elle perdra définitivement son indépendance et son âme. Ou bien elle peut, par un effort de conscience et de volonté, rebondir et encore une fois surprendre le monde.

Pour rompre avec le système du pareil au même, il faut –je l’ai dit- commencer par la tête. Dans le choix des hommes et des orientations, un Président de la République qui serait l’homme de la nation, peut exercer une influence décisive. Une présidence absolue n’est certes pas souhaitable : le Président de la République ne doit pas absorber tous les pouvoirs. Mais c’est à lui de donner le sens, l’orientation générale. Il lui faut une vision, une certaine idée de la France.

Parce qu’il est la clé de voûte des institutions, il lui faut aussi l’ expérience de l’État et de la vie politique. Je crois pouvoir dire qu’il y a des hommes de valeur dans tous les partis et qui peuvent comprendre le langage de l’intérêt public, dès lors que celui-ci est porté au sommet de l’Etat.

Le chemin que je vous propose sera difficile et il sera long. Je ne me dissimule pas une seconde, croyez-le, les difficultés de toute nature auxquelles je devrai faire face. La voie que je vous propose est la plus droite, la plus difficile, mais comme l’a dit le général de Gaulle, tout compte fait, c’est aussi la plus sûre. Elle consiste à compter d’abord sur nous-mêmes. Vous pouvez compter sur ma détermination. Elle sera totale et ne se relâchera pas car je crois dans ma chance, parce que j’ai foi dans la France et dans la République.

Organisez-vous dès demain dans le pays pour faire entendre la voix de l’intégrité, du courage et de l’espérance. Trouvez l’audace de penser que nous pouvons ensemble changer le jeu et créer une nouvelle donne. Voici comment.

Aucune campagne présidentielle ne s’est jamais déroulée comme prévu. Il n’est pas besoin d’un grand parti pour gagner l’élection présidentielle. Un vaste courant de sympathie dans le pays peut suffire, si cette sympathie, bien sûr, ne se relâche pas, mais va au contraire en grandissant. 67 % des Français aujourd’hui ne savent pas encore pour qui ils vont voter en avril prochain. Cela donne la mesure de l’espace qui s’offre au pôle républicain.

Ce pôle républicain qui est en train de se former et qui se cristallisera dans les prochains mois, impressionne déjà par son ouverture et sa capacité à rassembler largement.

La campagne va créer sa propre dynamique. Elle fera bouger les lignes.

Je parcourrai le pays dans les mois qui viennent, pour me mettre plus encore à l’écoute des Français. Je préciserai et développerai les orientations que je leur propose pour relever la République. Bien sûr les critiques et les attaques vont pleuvoir, mais je n’en ai cure, car je sais ce qui les inspire.

Dans toute bataille, il y a un espace stratégique à occuper. Si, grâce à vous, grâce à tous ceux qui me font confiance, je peux occuper cet espace, au début de l’année prochaine, alors je gagnerai la bataille.

Je compte sur vous. J’aurai besoin de vous pendant ces huit mois de campagne. J’ai besoin de votre engagement. Ne ménagez pas vos efforts. L’occasion de rebattre en profondeur toutes les données de la vie politique française ne se représentera pas de sitôt au cadran de notre Histoire.

Rassemblez-vous donc autour de moi : Ensemble nous relèverons la République. Celle-ci sera demain comme hier, si vous le voulez, la force de la France !

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SOURCE:

http://www.chevenement.fr/Discours-de-Vincennes_a30.html

« STOP AU TERRORISME ! » Intervention de Jean-Luc Pujo – Samedi 15 octobre 2016 – Paris

« STOP AU TERRORISME ! » -MANIFESTATION du SAMEDI 15 OCTOBRE 2016

PARIS – TROCADERO

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stop-terrorisme-aa-copie

Mesdames, Messieurs,

Chers amis,

C’est une immense fierté et une immense joie d’être parmi vous ce soir.

De participer avec vous à cet élan citoyen que nous voulons démultiplier dans tous le pays,

De réunir des citoyens de toutes origines politiques et de toutes confessions philosophiques et religieuses, pour crier, tous ensemble :

« STOP au TERRORISME »,

« STOP au PETROTERRORISME »,

« STOP à DAESH ».

***

Pour les Clubs « Penser la France » – que j’ai l’honneur de présider – crier « STOP AU TERRORISME » revêt deux significations politiques importantes.

En criant « STOP AUX TERRORISMES », nous voulons dire – bien sûr – « STOP à la VIOLENCE », à cette ultra-violence.

Mais nous voulons dire également et avec la même force : « Il faut d’urgence que la France change de politique ».

***

Oui – Quand nous disons « STOP à la VIOLENCE » nous disons, bien sûr :

« STOP AUX TERRORISTES » !

Nous voulons dire ainsi l’urgence de créer – recréer – une solidarité indéfectible entre tous les citoyens ;

Nous voulons dire pour cela, qu’il faut éduquer l’ensemble de nos concitoyens – tous et chacun – à combattre cette violence, par tous moyens.

Il faut ainsi nous mobiliser contre cette violence aveugle et insupportable ; réactiver la solidarité entre tous ! Apprendre à mieux travailler ensemble quelles que soient nos origines !

En un mot – il nous faut « réapprendre à faire NATION ! »

*

MAIS à quoi bon prétendre vouloir stopper la VIOLENCE si l’on ne s’attaque pas aux racines de cette violence ?

 » Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes  » Nous dit Bossuet !

Dire « STOP à la VIOLENCE », c’est aussi dire » STOP AUX POLITIQUES » qui engendrent le TERRORISME !

Et tous ensembles – ici réunis à PARIS – Nous disons » NON » !

« NON » ! À ces politiques internationales qui piétinent les peuples, notamment les peuples arabes et les peuples d’Afrique, alors que nous savons tous ici que : « Chaque peuple a son génie propre » !

« NON » ! À cette politique folle qui finance les organisations terroristes !

« NON » ! Aux Etats qui les financent, même quand ils signent des contrats mirifiques !

MAIS QUE FONT NOS GOUVERNEMENTS ?

MAIS QUE FONT LES ELUS DE LA NATION ?

TOUS CORROMPUS ?

TOUS AUX ORDRES ? MAIS DE QUI ?

Voilà TOUT ce que nous disons quand nous disons « STOP AU TERRORISME » « STOP à la VIOLENCE ».

***

OUI ! NOUS SOMMES REUNIS ICI CE SOIR – à PARIS – Sur le parvis des DROITS de l’HOMME – pour dire tout cela !

MAIS PAS QUE CELA !

ET MÊME SI CELA DOIT FAIRE POLEMIQUE !

ET MÊME SI CELA DOIT HEURTER CERTAIN D’ENTRE VOUS !

OUI ! IL FAUT LE DIRE !

La France a une responsabilité dans le développement du terrorisme international.

La France – ceux qui la dirigent – gouvernements et présidents successifs – (!)

Souvenez-vous de la Libye ! Souvenez-vous de la Cote d’Ivoire ! Souvenez-vous de la Syrie et du soutien honteux apporté à ces islamistes ! » qui font du bon travail ».

Tous ces gouvernements ont trahi la promesse supérieure de la France, celle que la France porte au Monde depuis la Grande Révolution.

Je veux dire la grande promesse d’émancipation et de liberté offerte aux Peuples, à tous les Peuples !

Et de ce constat tragique, découle une Priorité.

C’est la priorité des priorités !

Il nous faut d’urgence :

» RETROUVER la France ! Refonder la République ! La vraie !

***

OUI ! pour nous, il y a grande urgence à » RETROUVER la France ! »

Et cette proclamation s’accompagne de deux objectifs majeurs :

1er objectif : IL FAUT que la France retrouve son indépendance :

OUI ! La France doit quitter l’OTAN et quitter l’Union Européenne ;

Parce que la France doit rompre avec cette logique de « Guerre générale » portée par l’OTAN !

OUI ! IL NOUS FAUT retrouver la France !

OUI ! IL NOUS FAUT redonner au monde la voix de la France !

POURQUOI FAIRE ?

C’est notre 2ème objectif !

IL FAUT que la France redevienne ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : un agent de paix universelle !

La France n’a pas vocation à rester « le supplétif éternel » de Washington, de Bruxelles, de Jérusalem !

OUI ! Il nous faut réveiller la France pour mieux la retrouver et ensemble réaffirmer les valeurs supérieures auxquelles nous croyons :

– Celle de l’Homme universel dans toute sa diversité ;

– Celle des peuples comme dépositaires – chacun d’entre eux – de leur génie propre ;

C’est là le rôle historique de la France. Celui porté par une Nation au destin incomparable et qui parle au monde entier.

En cela, » Refonder la France », c’est renouer avec la France, celle de 1789, de 93, celle de 1848, de la Commune. Celle de la Résistance, celle du programme du Conseil National de la Résistance !

« Refonder la France », c’est offrir au monde une France capable de rétablir le dialogue respectueux avec les pays du SUD !

Une France capable de militer pour un » développement équilibré des humanités ».

Voilà la France que nous aimons.

Voilà la France que nous voulons.

***

Et je veux ici terminer mon propos par un APPEL – Bien sûr, un APPEL à la Jeunesse !

A toute notre jeunesse, celle des villes, celles des campagnes, celle des banlieues !

La France, l’avenir de la France, C’EST VOUS !

Devez-vous accepter ce monde qui marche à la Guerre générale ?

Je ne le crois pas !

ALORS MOBILISEZ-VOUS ! LEVEZ-VOUS ! » Jeunesses de France » !

Ensembles, tous ensembles, travaillons à réaffirmer la priorité des priorités : celle de la JUSTICE !

Vous devez « prendre au mot » l’immense promesse républicaine.

C’est ainsi, par cette immense et grande promesse, que nous devons réveiller la France, réveiller la République.

Voilà un immense et beau défi pour notre Jeunesse de France : il nous faut « construire un autre monde ».

Parce que nous savons que » SANS JUSTICE économique, sociale et politique, il n’y aura pas de paix véritable et juste ! »

*

Chers amis,

Les 7 milliards d’Etre humains que nous sommes – près de 14 milliards à la fin de ce siècle – sont face à des défis exigeants et d’envergure.

« Tous les hommes se ressemblent ! » nous dit le grand poète ELUARD :

» Tous les hommes / qui sous tous les cieux se ressemblent / sont aussi bêtes sur la terre qu’au ciel »

Eh bien ! Travaillons à élever les Hommes.

Faisons religion « d’UTOPIE ».

Ensembles, réveillons la France !

Ensembles, renouons le PACTE de la France avec tous les peuples épris de liberté et de justice.

JE VOUS REMERCIE.

Jean-Luc Pujo

Président des Clubs » Penser la France »

« La République est morte ! Vive la NATION » ! – Intervention de jean-Luc Pujo – Manifestation du 22 septembre 2016

Manifestation du 22 septembre 2016 – Les TUILERIES -PARIS

Manifestation organisée par André BELLON « Pour une Constituante »

 

Cher(s) ami(s), cher(s) camarade(s), cher(s) compagnon(s),

Mes premiers mots seront des remerciements :

– Merci à André BELLON et à l’association » Pour une Constituante » d’organiser ce rendez-vous annuel si important, auquel les Clubs Penser la France participent depuis des années ;

– Au même moment à Paris, diverses manifestations, réunions et colloques ont lieu ce soir autour de ce même thème : c’est un peu comme si Paris – enfin – rendait hommage à André Bellon !

Bravo et Merci à lui !

*

Le 22 septembre, nous fêtons la naissance de la République.

Et tout d’abord, nous pensons à ce moment historique particulier de notre histoire nationale :

Souvenez-vous !

– Au printemps 1792, les armées françaises connaissent leurs premiers revers ;

– Le Roi en profite pour user de son VETO.

– Les insurrections se succèdent : celle du 20 juin puis celle du 10 août ;

– C’est alors l’arrestation de Louis XVI et son incarcération au temple ;

– Dans le même temps, est convoquée une Convention nationale, une » constituante » élue au suffrage universel ;

– C’est dans ce contexte que retentit l’immense joie de la victoire, le 20 septembre 1792 au Moulin de VALMY sur l’ennemi Prussien – Déjà !

– Le lendemain, le 21 septembre 1792, la Convention tient sa première séance : » Abolition de la Royauté » et proclamation de la » République, une et indivisible » !

C’est tout cela que nous fêtons aujourd’hui !

*

Mais pour » NOUS », c’est quoi -aujourd’hui- la République ?

Aujourd’hui, tout le monde se veut » républicain » !

La République est partout !

L’extrême droite même se proclame » républicaine », elle qui l’a toujours combattu !

Et un parti anciennement gaulliste – ils ont même oublié de Gaulle – se baptise » Les Républicains » pour se parer d’une vertu que d’évidence, ils ont perdu !

Tout le monde est » républicain », tout le monde utilise ce mot mais plus personne ne sait ce que cela veut dire !

Et bien » NOUS », nous n’avons pas oublié !

*

La République, c’est le pouvoir souverain du peuple en Nation !

C’est ce principe démocratique supérieur : » le pouvoir du peuple, pour le peuple, par le peuple ! »

C’est aussi un mode d’organisation équilibré et séparé des pouvoirs !

Voilà ce qu’est la République !

Et nous pouvons constater que la République est aujourd’hui piétinée, presque morte !

Mais qu’avons-nous fait de la » République », notre bien collectif le plus précieux ?

Le Parlement ne fait plus les lois : il est une simple chambre d’enregistrement des directives européennes ;

Le Gouvernement ne gouverne plus : il applique une feuille de route décidée et écrite à Bruxelles !

Les juges – administratifs comme judiciaires – prétendent rendre leurs décisions » Au nom du peuple français » mais n’appliquent qu’un ordonnancement européen imposé tant par le CJUE que par la Cour EDH !

Voilà la réalité : Il n’y a plus de République !

Le peuple en Nation est méprisé et ignoré !

La République est morte !

Voilà la cause réelle de tous nos maux !

*

Pourtant, nous sommes toujours LA !

» OUI » ! Il reste encore le » PEUPLE », force indomptable et valeureuse quand elle est réunie en NATION !

OUI ! IL NOUS FAUT RÉVEILLER ce » peuple en NATION » !

IL nous faut reprendre en main le destin de la République !

Mais COMMENT ?

Les élections sont corrompues ! Tout le système électoral entièrement faussé !

Et bien, ici, plus qu’ailleurs, nous savons que deux voies existent – deux voies et pas trois – qui peuvent se conjoindre :

– Soit organiser les mécanismes d’une grande » Constituante » !

– Soit travailler à faire émerger un » grand mouvement social » qui apportera une réponse politique et sociale à notre » misère politique » !

Voilà la Solution !

Voilà le chemin, le seul possible, pour le redressement de la France !

Et ensemble nous pourrons alors tous proclamer :

» Vive la République ! »

» Vive la France » !

Merci.

Jean-Luc PUJO*

 

[Jean-Luc PUJO est président des clubs « Penser la France », organisation qui travaille au soutien d’une initiative de refondation politique « Pour une nouveau Conseil National de la Résistance » réunissant communistes authentiques et gaullistes authentiques]

« Des luttes sociales au FREXIT progressiste ? » par Jean-Luc PUJO – fête de l’HUMA – dimanche 11 sept. 2016

[Photo : Intervention de Jean-Luc Pujo pour les Clubs » Penser la France » Fête de l’HUMA – Dimanche 11 Septembre – 14 h 30 – stand du PRCF]

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Bonjour à tous

Merci au PRCF d’organiser ce rendez-vous politique annuel à la » Fête de l’HUMA » auquel participent les Clubs » Penser la France » depuis plusieurs années ;

Et Merci encore au PRCF, d’avoir manifesté, à nos cotés, le 18 juin dernier, au 48 rue du Four lieu de la 1ère réunion clandestine du Conseil National de la Résistance;

Nous sommes en train de vivre un moment historique.

Cet été 2016, nous avons été les témoins de plusieurs évènements internationaux importants :

– Les 15 et 16 juillet, tentative de coup d’Etat à Ankara pilotée par … la CIA ;

– Le 9 aout, sommet Poutine-Erdogan à Saint Pétersbourg : deux semaines plus tard, le 24 aout, les chars turcs entrent en Syrie pour contrer autant l’organisation DAESH que le mouvement kurde – YPG – piloté par la CIA ;

– En juillet 2016, après plusieurs rencontres discrètes entre délégation russe et délégation israélienne au Caire; dialogue ouvert entre Poutine et Netanyahou, et relance du processus de paix en panne depuis 2 ans ; puis, nous venons de l’apprendre, une rencontre au sommet entre ABBAS, NETANYAHOU et POUTINE est organisée dans les prochaines semaines – non pas à Washington – mais …à MOSCOU;

Nous le voyons, à travers ces simples faits au Moyen-Orient, nous assistons au recul magistral de la diplomatie américaine, à son effacement.

Et comme cela ne suffit pas, le principal allié des Etats-Unis – l’Arabie Saoudite – fait l’objet d’une attaque diplomatique magistrale :

– Le 15 juillet 2016, déclassification des » 28 pages » du rapport sur » les attentats du 11 septembre 2001 » sur le World Trade Center, le Pentagone. Que révèlent ces pages ? L’implication de l’Arabie-Saoudite comme de la CIA et du FBI ;

Et cette actualité concerne également plusieurs autres champs :

L’énergie tout d’abord :

o en mai 2016, nous avons appris la démission du ministre du pétrole de l’Arabie Saoudite, tenant de la ligne dure au sein de l’OPEP ;

o ce mois d’aout, la Russie a demandé le gel de la production pétrolière mondiale (sauf pour l’Iran) pour soutenir le prix du baril et l’Arabie Saoudite a semblé réfléchir positivement à la proposition russe ;

o nous apprenons que – dans quelques jours, fin septembre 2016 – se tiendra à Alger, une réunion des pays OPEP élargie à la Russie;

o il est à parier que la ligne Russe va l’emporter ;

o bonne nouvelle pour nos amis de Caracas ;

Actualité religieuse, ensuite :

o Les 25 et 27 aout 2016, les plus hautes autorités sunnites du monde musulman se sont réunies à Grozny (en Tchétchénie donc avec l’aval de Moscou), avec le Grand Imam d’al-Azhar, du grand mufti d’Egypte, le grand mufti de Damas, le prédicateur yéménite Ali al-Jiffri et 200 dignitaires religieux, oulémas et penseurs islamiques, venus d’Égypte, de Syrie, de Jordanie, du Soudan et d’Europe. Leur déclaration terminale est sans ambigüité à l’égard de l’Arabie Saoudite : » le Wahhabisme n’est pas compatible avec le sunnisme » ; une véritable déclaration de guerre ;

o Sur ce même terrain religieux, le 20 aout 2016, intervention très importante du Roi du Maroc Mohamed VI, commandeur des croyants, durant laquelle il opère un recadrage théologico-politique, condamnant les actes de terrorisme en faisant allusion directe au discours djihadiste qu’il ridiculise ;

Durant cet été 2016 – nous le constatons – nous avons assisté à plusieurs évènements qui illustrent la fin de d’ordre mondial que nous avons subi ces dernières années. Nous assistons à l’effacement des Etats-Unis et intervention magistrale sur tous les terrains de la Russie.

C’est tout bonnement, ce que le président Xi Jinping, annonçait au cours de son intervention – le 1er juillet 2016 – au cours des manifestations du 95ème anniversaire du PC chinois : » L’ordre mondial est terminé » proclama-t-il.

Nous sommes bel et bien en train d’en finir avec l’ordre mondial post-bipolaire ;

Exit les Etats-Unis. Et, par contrecoups, exit l’Union européenne.

C’est dans ce contexte, que nous devons comprendre le vote Britannique : le BREXIT.

Bien sûr le peuple britannique a voté. Mais comment ne pas comprendre que ce vote reflète aussi l’anticipation d’une partie de la CITY, face à cette évidence : la mort de l’Union européenne ?

Dans un tel contexte mondial, il faut alors nous interroger : » quid » de la France ?

Alors ? Et la France ?

Je ne sais pas vous, mais » perso », je trouve que la France va mieux ! (sourires)

Nathalie Kosciusko Morizet et Hervé Mariton ont obtenus leurs parrainages ! Hourra !

Chacun d’entres nous peut diner avec Manuel Macron à Londres pour 7500 euros. Super !

» Il fait beau. Il fait chaud sur la France… » proclame – presque tous les jours – Evelyne Dhéliat sur TF1.

Et Bercy annonce une baisse magistrale des impôts !

Quoi demander de plus ?

Vous l’avez compris, en un mot, la France est aux abonnés absents.

Et les Français dans un état de sidération qui n’en finit pas. On les comprend.

Mais que reste-t-il de la France ?

Tous les gouvernements de gauche comme de droite appliquent une même politique libérale ordonnée par Bruxelles.

Nos dirigeants politiques ne décident plus rien ! Sauf un » Etat d’urgence » permanent…

La France n’est plus qu’une immense nation » POTEMKINE », une vitrine » pseudo-démocratique » pour faire croire aux Français qu’ils sont encore des citoyens alors qu’ils ne sont plus rien, que des acteurs-sujets dans un décor de carton-pâte que l’on décore à coup de drapeaux aux fenêtres, de quelques défilés sociaux car » c’est la France », de » 14 juillet » improvisés pour nous faire croire que nous sommes encore un peuple, un peuple vivant et libre, alors que nous ne sommes plus rien.

Les Français ne décident plus rien pour eux : et quand ils votent contre une politique, ils se font sermonner comme un peuple d’enfants et se voient imposer une politique qu’ils viennent précisément de condamner.

De toute façon, la France a perdu tous les outils de sa propre liberté, de sa propre souveraineté définie depuis la Renaissance par Jean Bodin et qui comporte quatre attributs : battre monnaie, faire les lois, rendre la justice, décider de la paix et de la guerre.

Oui ! La France est assujettie, simple petite nation, aux ordres de l’OTAN et de Bruxelles.

Voilà ce qui fonde profondément le malaise des Français: nous ne décidons plus pour nous même. Nous ne sommes plus un peuple libre.

Dans un tel contexte, vous le comprenez, les élections présidentielles 2017 ne servent strictement à rien.

Dans un tel contexte, le seul chemin à ouvrir est celui de la » reprise en main » du pouvoir par le peuple.

Pour la France et pour les Français, il faut créer d’urgence les conditions d’un » grand mouvement social » seule condition susceptible de déboucher sur un » grand mouvement politique de réaffirmation du pouvoir du peuple ».

C’est là tout l’objet du nouveau Conseil National de la Résistance – nouveau CNR.

Allier » Indépendance nationale » et » programme progressiste de solidarité nationale » à l’identique du programme du Conseil National de la Résistance !

Voilà notre programme ! Voilà notre combat !

Alors, cher Georges, cher Antoine, vous nous interrogez » des luttes sociales au Frexit progressiste ? » Nous répondons oui – et encore oui !

» Oui à l’indépendance de la France » pour décider nous-mêmes du destin de notre Nation. OUI au FREXIT !

» Oui à un immense mouvement social » condition sine qua non de la réussite de ce projet de libération nationale.

Et plus encore, » Oui à un immense mouvement social » car c’est la condition de notre véritable succès historique : » La République sera sociale ou ne sera pas » !

Merci.

Jean-Luc Pujo*

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[Jean-Luc PUJO est président des clubs « Penser la France », organisation qui travaille au soutien d’une initiative de refondation politique « Pour une nouveau Conseil National de la Résistance » réunissant communistes authentiques et gaullistes authentiques]

« La nouvelle diplomatie française au Moyen-Orient » jean-Luc Pujo*

Revue Géostratégiques N° 47 Septembre 2016

*Jean-Luc Pujo est écrivain, président des Clubs Penser la France et rédacteur en chef du portail Politique-actu.com

Résumé

La nouvelle diplomatie française au Moyen-Orient est symptomatique du renoncement total de la France à son rôle de grande puissance. La nouvelle diplomatie française au Moyen-Orient marque la fin de toute diplomatie française dans le monde. Pourtant, la France, avec lucidité et courage, pourrait encore lancer une nouvelle diplomatie au Moyen-Orient et retrouver ainsi un rôle majeur sur le » Grand échiquier », une autre politique internationale pourrait être tentée, qui assurerait un nouveau rôle majeur à notre diplomatie, annonçant le retour d’une véritable puissance française. Cette politique devrait puiser à une double source : celle de la tradition et celle de la modernité. La France doit redevenir, une puissance diplomatique innovante, celle qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : inventer les formes originales d’un dialogue renouvelé ; donner sa chance à l’intelligence des peuples ; favoriser enfin, l’émergence d’une pensée arabe émancipatrice, émancipée. Ce rôle diplomatique français appelle, il est vrai, une condition préalable : la France doit se libérer de toutes tutelles étrangères, étatsuniennes et israéliennes. Se libérer de l’OTAN, se libérer de l’UE.

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L’effacement d’une Nation est un spectacle surprenant et pathétique.

Quand celle-ci a été une des puissances militaires, diplomatiques et politiques les plus importantes au monde, ce spectacle revêt une dimension tragique.

Et quand nous comprenons qu’il s’agit de la France, un sentiment irrépressible de colère nous envahit.

Il aura fallu pas moins d’un siècle pour que, grande puissance mondiale à la veille de 1914, la France disparaisse, ou bientôt presque, un siècle plus tard.

Double sentiment de faillite : Faillite des élites. Faillite de nous-même.

Durant sa longue histoire, la France, il est vrai, a plusieurs fois sombré, suivant un même procédé.

César n’avait-il pas réussi à corrompre toute une élite gauloise sensible au prestige romain, livrant ses enfants à ses précepteurs, rêvant à des destins autrement plus » nobles », loin de cette vulgaire gaulle chevelue ? Pauvre Vercingétorix, chef valeureux, par avance vaincu.

Et plus proche de nous, combien de trahisons, de collaborations honteuses avec toutes forces étrangères, ennemies de la France : » Les Bourguignons, livrant Jeanne la bonne Lorraine à l’ennemi Anglois. La Fronde de Conde, Conti appuyée par les Ibériques voisins. Le Marquis de Limon et son manifeste de Brunswick appuyé par l’Autriche! Les Versaillais pour mâter la Commune, s’alliant aux funestes Prussiens ».

Et hier encore, « Toutes ces intrigues chez nous même de 1933 à 1939 en faveur de l’axe Rome Berlin pour lui livrer la domination de l’Europe en détruisant de nos propres mains tout l’édifice de nos alliances et de nos amitiés » (Marc Bloch). « La France n’a pas été simplement vaincue en cinq jours par la Wehrmacht invincible ; le haut patronat l’a sacrifiée à son plan de réforme de l’Etat copié sur les voisins fascistes (…) C’est bien la France des grands intérêts économiques et financiers qui dicta le choix de l’Allemagne ! » Militaires, politiciens, journalistes, hommes d’affaires surtout, la Banque de France, le Comité des Forges (…) sales trahisons de la France que » Le choix de la défaite » (Lacroix-Riz).

Aujourd’hui, l’abaissement dramatique de la France obéit aux mêmes mécanismes, aux jeux des intérêts corrompus d’élites économiques et financières pieds et poings livrées aux puissances étrangères. Qu’importe la France !

Ainsi, la nouvelle diplomatie française au Moyen-Orient est symptomatique du renoncement total de la France à son rôle de grande puissance indépendante (I).

Pourtant, la France, avec lucidité et courage, pourrait encore lancer une nouvelle diplomatie au Moyen-Orient et retrouver ainsi un rôle majeur sur le » Grand échiquier » (II).

Mais existe-t-il encore une volonté française ?

I – La nouvelle diplomatie française au Moyen-Orient est symptomatique du renoncement total de la France à son rôle de grande puissance.

La nouvelle diplomatie française au Moyen-Orient marque la fin de toute diplomatie française dans le monde.

De l’illusion née de la fausse diplomatie » économique »

La substitution opérée depuis à peine une décennie entre une diplomatie politique classique et une » diplomatie économique » illustre ce tournant majeur.

Le Qatar et l’Arabie-Saoudite, comme la plupart des émirats du Golfe, sont ainsi devenus les pourvoyeurs de financements et d’investissements nombreux en France. Précieux clients pour nos industries (armement, aéronautique,…), pour nos sociétés de services (environnement, santé,…), ces Etats ont tour à tour été séduits par une véritable stratégie économique de la France.

Les succès commerciaux ont été réels tant sous le mandat de Nicolas Sarkozy que celui de Français Hollande. Tous les pans, ou presque, de notre économie ont ainsi été offerts aux investissements étrangers venus du Golfe.

Cette diplomatie commerciale apporte à l’économie française de substantiels revenus et assure des emplois, véritable faux graal politique français. D’ailleurs, nul n’ignore que la crédibilité même d’un futur candidat à l’Elysée se mesure aujourd’hui à sa capacité à entretenir et développer ce dialogue économique avec les Etats du Golfe. Les exemples de tournées flamboyantes de candidats à la candidature sont déjà nombreux. Mais cette diplomatie possède un coût politique insoupçonné, élevé et catastrophique, pour l’avenir de notre pays.

La France renonce ainsi à mener toute action diplomatique sérieuse. Son discrédit politique connait aujourd’hui un niveau rarement atteint dans son histoire contemporaine. La voix de la France pèse pour ce qu’elle est devenue : négligeable, sur les dossiers aussi dramatiques que ceux du Liban, du futur Etat Palestinien, de la Syrie, de la Tunisie, de la Libye… sur toutes questions diplomatiques essentielles, donc.

La France est, tout simplement, en train de sortir de l’histoire mondiale.

Ainsi, l’expression » nouvelle diplomatie française » au Moyen-Orient revêt une forme oxymorique. Elle cache une immense et triste nouvelle : la France est en train de devenir une ancienne puissance politique mondiale. Elle est en train de renoncer définitivement à son rôle politique historique.

Quel était-il ?

  • De notre ancienne diplomatie politique d’envergure…

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la IVème République a développé une diplomatie totalement pro-OTAN et pro-israélienne. Dans un contexte d’affrontement entre l’OTAN et le Pacte de Varsovie, la France n’a pas échappé à la politique proactive des services américains et israéliens. Et la Guerre froide a été le prétexte d’agissements honteux de services étrangers en France quand certains dirigeants français eux-mêmes n’ont pas été directement formés et pilotés par ses services. La naissance de la bombe nucléaire israélienne est, par exemple, la résultante de cette collaboration sous influence. Petit à petit la France est devenue une puissance de second ordre : échec programmé de l’expédition de Suez, faillite en Indochine, aide internationale apportée à l’ALN et au FLN algérien contre les intérêts français.

Quoi qu’on pense de l’aventurisme colonial français durant un siècle, il n’est pas possible d’occulter la réalité des forces internationales qui ont combattu les intérêts français. Cette réalité éclaire encore aujourd’hui la complexité des jeux d’alliances sur le Grand échiquier. L’arrivée au pouvoir du Général de Gaulle en 1958 va marquer un tournant majeur. D’une part, il engage une grande politique de décolonisation ; d’autre part, il va mettre fin (vraiment ?), aux liens incestueux entre la France et les services américains comme avec les services israéliens.

La sortie du commandement intégré de l’OTAN comme l’embargo prononcé sur les armements à destination d’Israël, après la guerre des six jours, signent une réorientation majeure de la diplomatie française.

Ni anti-américaine, ni anti-israélienne, cette politique d’équilibre et d’indépendance nationale réaffirmée est d’abord caricaturée en politique » pro-arabe », par les réseaux israéliens, puis condamnée par les uns comme par les autres. Cette politique d’indépendance nationale n’est admise ni par Israël ni par les Etats-Unis. Après avoir échappé à plusieurs tentatives d’assassinat, de Gaulle paiera cher cette politique d’indépendance nationale.

Les résistances nombreuses, alimentées par des réseaux efficaces en France même, s’opposèrent à cette politique, ce, de manière sidérante. L’épisode du détournement de matériel militaire français par les services israéliens (vedettes de Cherbourg) en fut une des illustrations les plus médiatisées, qui provoqua la risée des chancelleries du monde entier.

Mais qui dirige véritablement la France ?

La survenue opportune de Mai 68 permit d’écarter le général de Gaulle, obstacle majeur à la pénétration de notre appareil d’Etat par des services étrangers. Depuis, une véritable cogestion de la politique internationale française s’est mise en place jusqu’à l’effacement presque total aujourd’hui de l’identité française, de notre diplomatie, de nos intérêts. A compter du départ du Général de Gaulle, la politique internationale de la France est en effet une politique » sous influence ». D’ailleurs, l’accession à l’Elysée passe par l’obtention du saint graal : l’aval des services étatsuniens et israéliens. Et ceux qui, une fois élus, tenteraient au cours de leur mandat de prendre quelques initiatives inopportunes seraient rapidement rappelés à l’ordre : la lamentable affaire des diamants de Bokassa sanctionne quelques velléités d’un Valéry Giscard d’Estaing auquel sera préféré le candidat d’un parti profondément attaché à Israël. A son tour, François Mitterrand, grâce au travail exceptionnel d’un Claude Cheysson et d’un Roland Dumas, reçoit Yasser Arafat à l’Elysée, contre les objurgations de Jérusalem et les menaces de rétorsions. Le charentais va alors devoir faire face à une campagne orchestrée révélant tour à tour son passé vichyssois et ses relations douteuses avec l’ancien préfet Bousquet. Le refus de Jacques Chirac d’intervenir en Irak en 2003, sera sanctionné par l’Affaire Clearstream effaçant toute possibilité de résistance aux réseaux OTAN-CIA. Et comme cela ne suffisait pas, l’assassinat de Rafiq Hariri va foudroyer Jacques Chirac, annihilant toute forme de résistance.

Dès lors, la voie est ouverte pour l’élection d’un homme-lige.

Mais qui donc dirige la France ?

Nicolas Sarkozy eut un mérite : celui de mettre en phase la diplomatie française avec celles de ses maîtres inavoués : les Etats-Unis et Israël. Il était temps pour la France de récolter les fruits d’un alignement quasi-parfait depuis quarante ans. D’ailleurs, à quoi bon toujours traîner les pieds ? Pourquoi ne pas, enfin, recueillir le produit de notre collaboration-soumission ? Les industriels français (armement, pétrole, pharmaceutique,…) n’en demandaient pas tant et il s’en fallu de peu que Nicolas Sarkozy ne fusse réélu tant l’homme avait parfaitement et avec brio tenu ses promesses. Sauf une : il avait conduit la société française vers l’affrontement général sans comprendre que la forfaiture magistrale de nos élites devait s’opérer dans le calme d’une soumission parfaite, tranquille.

Pourquoi alors se priver du talent d’un homme, François Hollande, qui mènerait strictement une politique d’intérêts identique tout en garantissant une vie sociale pacifiée ? C’est dans ce contexte que François Hollande pu accéder à l’Elysée où il assura le maintien d’une diplomatie d’alignement. Le triomphe de cette politique atlantiste appelle cependant quelques remarques détonantes.

François Hollande a, depuis la fin de l’année 2014, tenté à son tour un double jeu complexe. Après l’assassinat à Moscou du patron stratège de Total, François Hollande a ainsi, sans rien renier de sa politique atlantiste, donné des signes contradictoires : tête à tête improvisé avec le président russe, Vladimir Poutine, de retour d’une visite au Kazakhstan en décembre 2014 ; manœuvre pour livrer coûte que coûte les navires Mistral à la Russie ; initiatives diplomatiques sur la crise ukrainienne par la mise en place de négociations au format dit » Normandie » sans la présence étatsunienne ; accueil magistral du président iranien Hassan Rohani à Paris contre les objurgations de Jérusalem ; et tout récemment, lors du sommet de l’OTAN à Varsovie (juillet 2016), interventions décalées sur la Russie. C’est dans ce contexte qu’il faut décrypter les attentats qui frappent la France depuis 2015. Pas de hasard, sur le Grand échiquier… L’alignement atlantiste de François Hollande assurera-t-il sa réélection ? Ou va-t-il être sanctionné pour son dialogue ouvert avec le président Poutine ?

La diplomatie française est aujourd’hui exsangue, du fait de sa soumission totale à deux de nos partenaires envahissant : les Etats-Unis et Israël. De plus, l’objectivation de cette domination est aujourd’hui assurée par des institutions ad hoc, totalement corrompues : l’OTAN, l’UE. Notre économie est placée sous tutelle d’une monnaie commune, L’Euro. Notre justice est entièrement soumise à un ordonnancement européen : CJUE et CEDH. Petit à petit, la France a abandonné chacun des outils propres à l’exercice de la souveraineté, classiquement définie par Jean Bodin : plus d’armée française, plus de diplomatie française, plus de monnaie française, plus de justice française.

Alignée, la France est soumise en tous points de sa politique. Mieux, la voilà entièrement sous surveillance : Les récents présidents de la République, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, ont fait l’objet d’une surveillance continue de la NSA, comme nos plus importants postes diplomatiques dans le monde.

Comment accepter la mise sous tutelle de la France ?

Comment accepter cette honte ? Supporter cette infamie ?

II – Pourtant, la France, avec lucidité et courage, pourrait encore lancer une nouvelle diplomatie au Moyen-Orient et retrouver ainsi un rôle majeur sur le » Grand échiquier »

» Aujourd’hui, la France ne fait plus guère que passer entre les gouttes » répondait François Mitterrand à Jean-Pierre Chevènement, qui s’en émouvait. Et nous nous souvenons du témoignage de la militante Danièle Mitterrand offusquée par l’intervention de l’ambassade américaine auprès de l’Elysée pour s’opposer à la présence de certaines Nations sud-américaines aux cérémonies du bicentenaire de la Révolution française en 1989. Les vœux étatsuniens furent bien sûr exaucés. Cette faillite politique et intellectuelle nous conduit aujourd’hui à un constat sans appel : l’effacement quasi-total de la France sur le Grand échiquier.

Pourtant, une autre politique internationale pourrait être tentée, qui assurerait un nouveau rôle majeur à notre diplomatie, annonçant le retour d’une véritable puissance française.

Laquelle ?

Cette politique devrait puiser à une double source : celle de la tradition ; celle de la modernité.

  • Aux sources de la tradition

Mais qu’est-ce que la France ?

Quel rôle particulier est-il dévolu à notre Nation ?

Simple Nation industrieuse ? Réduite à de simples intérêts économiques ?

La place de la France sur le Grand échiquier puise dans une histoire diplomatique multiséculaire particulièrement riche, qui explique autant sa puissance que sa légitimité. Ce rôle diplomatique particulier a quelque chose à voir avec la notion d’équilibre général. Il doit se penser en terme de Paix universelle. Tout ce qui conduit à la guerre d’agression nous est étranger. Tout ce qui conduit à la Paix universelle nous est cher. Ce rôle particulier dévolu à la France » grande nation pacifique » appelle le développement d’une culture diplomatique particulière, travail constant, sur de nombreux théâtres du monde. Pour cela, la France dispose d’une présence terrestre exceptionnelle sur les cinq continents et d’une présence sur presque toutes les mers du monde.

Mais que faire d’un tel potentiel quand l’esprit élevé de la France s’efface ? Quand la France n’est plus la France ?

Plus que jamais, nous devons travailler aujourd’hui à réveiller le génie de la France, à lui redonner son rôle essentiel.

Comment ?

Nous devons comprendre que le rôle particulier de la France dans le concert des Nations puise à la source de sa tradition, illustrée par les plus belles pages de son histoire nationale. La France apparaît comme patrie de l’émancipation, de la liberté. La puissance de la diplomatie française se retrouve incarnée chaque fois qu’elle fait écho à la préoccupation des peuples sans voix, des nations étouffées, soumises. Alors, la France joue là pleinement son rôle. Et quel rôle ! Devenir, redevenir ce que profondément elle porte en elle : l’esprit élevé du combat pour la liberté.

Tout acte français qui marche à la guerre est un acte contre la France. S’il marche à la paix, il incarne notre Nation. La non-intervention de la France en Irak en 2003, décidée par Chirac-De Villepin, est pour cela un acte éminemment français. L’intervention de la France en Libye est un acte contre la France. Sont-ce des mots ? De vieux principes éculés ? Absolument pas.

Que serait d’ailleurs une diplomatie limitée à ses propres intérêts industriels et financiers ?

Tout naturellement, la France a su trouver, ce, dès le début de la Vème République, l’incarnation moderne de cette tradition : écouter le monde en émancipation, faire parler la voix des pays sans voix. La diplomatie gaullienne tendit la main aux Pays arabes, à ceux d’Amérique du sud, et aux grandes blocs des forces opposées, URSS et Chine. La France profondément affaiblie, au sortir de deux conflits mondiaux vécus en moins de 30 ans, mit toute son énergie à la recherche d’un Equilibre général politique mondial. Là était sa place. Là était son rôle.

Pourquoi donc avoir renoncé à ce rôle historique ? Au nom de quoi ? Au service de qui ?

Toute la diplomatie française de ces dix dernières années (en Afrique, au Moyen-Orient) consacre un alignement quasi-parfait sur les politiques décidées à Washington et Jérusalem. Cet alignement signe la mort spirituelle de la France. Plus que jamais aujourd’hui, il nous faudrait renouer avec une diplomatie originale, puiser aux sources de la tradition et aux sources de la modernité l’élan nécessaire pour incarner avec fidélité le génie politique français.

  • Aux sources de la modernité

Le Moyen-Orient illustre parfaitement ce choix.

Riche de nombreux élans contradictoires, le monde arabe a connu en un siècle des bouleversements spectaculaires auxquels la France a pu être associé jusqu’à récemment. Le rôle de la France n’a pourtant pas été à la hauteur, et ses choix les plus récents illustrent l’impasse intellectuelle mondiale dans laquelle nous sommes collectivement enfermés. Les élans émancipateurs portés par les courants les plus divers, socialistes, communistes, laïcs et progressistes, se sont heurtés à des politiques interventionnistes totalement inadaptées, et criminelles. L’alignement de la diplomatie française au Moyen-Orient s’est traduit par la participation de la France à des politiques non seulement erronées mais dangereuses pour l’équilibre mondial. Comment avons-nous pu accepter de voir l’immense élan socialiste qui traversa la Syrie, l’Egypte, le Maroc, le Soudan, la Tunisie, la Palestine, l’Arabie saoudite et le Liban se heurter à des résistances structurelles largement soutenues par des politiques occidentales intéressées ? Comment ne pas constater, aujourd’hui, que l’encouragement aux organisations des Frères musulmans comme le soutien constant apportés aux gardiens corrompus des lieux saints, alors même que nous laissions étouffer tous les grands courants émancipateurs communistes, laïcs et socialistes, a permis d’accoucher d’un monde plus que jamais instable et proche du chaos ?

Comment d’ailleurs, les peuples arabes eux-mêmes ne s’interrogent-ils pas sur le fait que tous les grands courants émancipateurs socialistes, communistes et laïcs, portés par des personnalités et des intellectuels arabes hors pairs, ont été combattus par l’Occident ? Qu’alors et au même moment, seuls les Frères musulmans trouvaient grâce aux yeux de ces derniers ? Mais pourquoi donc avons-nous eu si peur du nationalisme arabe ? Qu’avons-nous fait des paroles émancipatrices, courageuses et visionnaires d’un Mohammad Tal’at Harb vantant la création d’une banque de la Nation (Egypte, 1920) ? Du communiste Khaled Bakdash, vantant l’indépendance nationale (Syrie, 1930) ? D’un Bourguiba déclarant » intolérable la domination étrangère » (Tunis, 1962) ? D’un Abdallah Al-Tariqi ouvrant les perspectives » d’une politique arabe du pétrole » indépendante (Arabie Saoudite, 1962) ? Et bien sûr d’un Gamal Abd Al-Nacer vantant » la nécessaire prise de conscience révolutionnaire du peuple égyptien » ?

Quelle attention réelle avons-nous porté aux messages de vérité d’un Ben Barka dénonçant la grande bourgeoisie mercantile dans une adresse aux mouvements de libération africains (Maroc, 1960) ? D’un Mohi al-Din Caber tentant de définir l’équilibre entre spécificité nationale et universalisme (Soudan- 1961) ? D’un Ahmad Loufti Al-Sayyed faisant éloge de la liberté (Egypte- 1945)? D’un Michel Aflaq vantant l’unité arabe comme complémentaire du socialisme (Syrie, 1959) ? D’un Abdallah Al-Nadim apôtre d’un patriotisme populaire (Egypte, 1896) ? D’un Alal Al-Fasi faisant l’apologie de l’évolution et du progrès comme nécessité pour toute pensée de se concevoir comme progressiste (Maroc, 1960) ?

Et pourquoi avons-nous oublié la richesse des courants de l’humanisme arabe qui dès le IVème/Xème siècle s’expriment à Bagdad, Ispahan, Shiraz, Damas, au Caire, à Kairouan, à Mahdia, à Fes ?

Et nous interroger avec le regretté Mohamed Arkoun : Pourquoi avons-nous oublié les Miskawayh, les Tawhidi ? Pourquoi avons-nous laissé tuer cette intelligence arabe sinon qu’elle nous effrayait ? Et pourquoi nous lamenter aujourd’hui autour des monstres accouchés ? Comment d’ailleurs ne pas se tourner vers la France ? Accuser ceux qui l’ont dirigée ? Nation à l’esprit élevé, comment la France a-t-elle pu renoncer à son rôle émancipateur ? Plus que toutes autres Nations, la France est ainsi coupable d’avoir manqué à sa propre mission. Plus que toutes autres Nations, en renonçant à être elle-même, la France a laissé béante une plaie ouverte à la conscience du monde.

En guise de conclusion…

Aujourd’hui, la France doit devenir, redevenir, une puissance diplomatique innovante, celle qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : inventer les formes originales d’un dialogue renouvelé ; donner sa chance à l’intelligence des peuples ; favoriser enfin, l’émergence d’une pensée arabe émancipatrice, émancipée. Lui donner toute sa chance.

Ce rôle diplomatique français appelle, il est vrai, une condition préalable : la France doit se libérer de toutes tutelles étrangères, étatsuniennes et israéliennes. Se libérer de l’OTAN, se libérer de l’UE.

La France doit réapprendre à penser juste, à penser libre. Retrouver la voix de la France pour offrir notre voix au service de solutions politiques supérieures, voilà quels seraient les fondements d’une véritable » nouvelle diplomatie française au Moyen-Orient ». Elle consisterait d’abord et avant tout à tenir un discours de vérité à Israël. Contrairement à ce qui est souvent dit à Paris, Jérusalem est prête, plus que jamais, à entendre un discours de vérité dès lors qu’il est porté par une Grande Nation sans arrière-pensée.

Le CRIF, qui se la joue AIPAC, n’incarne pas à lui seul l’esprit de Jérusalem. Il faut d’urgence donner naissance à un Etat palestinien viable. Là est la clé de la paix au Moyen-Orient. Et je le crois aussi, une des clés de la paix dans le monde. Comment dès lors ne pas travailler à redonner à la France ce rôle historique ? Celui d’une Nation lumière ? Tel pourrait être l’objectif assigné à une nouvelle diplomatie française au Moyen-Orient. Comment dès lors ne pourrait-on garder foi en la France ?

SOURCE:

http://academiedegeopolitiquedeparis.com/la-nouvelle-diplomatie-francaise-au-moyen-orient-2/

Sarkozy devant la Cour Pénale Internationale ! Par VERDI ( AgoraVOX)

Projet de plainte contre Sarkozy devant la Cour Pénale Internationale ! Par VERDI ( AgoraVOX)

En juillet dernier, les clubs » Penser la France », présidés par Jean-Luc Pujo, ont intensifié leur appel à signer la pétition internationale, initiée à la suite du coup d’Etat contre le président de la République de Côte-d’Ivoire, Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011, et de l’intervention qui a conduit à l’assassinat de Kadhafi, chef de l’Etat libyen, le 20 octobre 2011. Ces actions, ménées sous la présidence de Sarkozy, avec la participation de forces françaises, contre des Etats souverains, ont provoqué la mort de milliers de civils, tant en Côte-d’Ivoire qu’en Libye.

Soutenue par nombre de personnalités, notamment africaines, les clubs se sont fixé comme objectif de réunir le maximum de preuves (documents, témoignages, etc.) destinées à être transmises au procureur de la CPI.

Plus de 5500 signataires, à ce jour, ont décidé d’apporter leur soutien à cette initiative, qui révèle, s’il en était encore besoin, à quelques jours de sa déclaration de candidature à la primaire de la droite, le profil dangereux du président du parti Les Républicains.

Les Français vont devoir payer le prix de ce chaos

S’inspirant des idéaux du CNR (Conseil National de la Résistance), les clubs » Penser la France » défendent une France attachée à des valeurs morales républicaines, qu’ils estiment avoir été bafouées par Sarkozy :

» 24 avril 2015 : Le Chaos libyen est le résultat d’une politique internationale scandaleuse que les Clubs « Penser la France » n’ont eu de cesse de dénoncer. A cette époque, très peu de voix se sont élevées. Bernard-Henri LEVY, Henri GAINO, Max GALLO… et Nicolas SARKOZY ont trahi les valeurs républicaines françaises. Pourquoi le Parti Socialiste est-il resté silencieux ? Mystère des misérables calculs politiciens. Honte à eux.

Aujourd’hui les Français vont devoir payer le prix de ce chaos. Des centaines de milliers de migrants vont venir se noyer en Méditerranée, sous nos regards complices. La France doit assumer ses responsabilités par une nouvelle politique en Afrique. D’urgence.

En attendant, les Clubs « Penser la France » militent toujours pour que Nicolas SARKOZY soit jugé par la CPI. Cet appel a d’ailleurs recueilli de très nombreux soutiens internationaux. Vous pouvez apporter votre contribution en signant la pétition mondiale. »

» 8 juillet 2016. L’intervention scandaleuse et meurtrière de la France en Libye appelle le déferement de Nicolas SARKOZY devant la CPI. Les Peuples libres peuvent aujourd’hui demander des comptes ! Ce qui paraissait utopique hier devient réalité aujourd’hui. »

Soupçonné et probable candidat

A l’approche de l’élection présidentielle de 2017, beaucoup, en France et dans le monde, s’émeuvent de voir qu’un homme politique, soupçonné d’être impliqué dans la destruction d’un état et la destabilisation d’un autre, pourra à nouveau se présenter comme candidat, avec une réelle et inquiétante probabilité d’être élu.

S’il en était ainsi, au soir du 7 mai 2017, le message envoyé par la société française – en tout cas, par une » majorité » d’électeurs – consacrerait un inversement préoccupant des valeurs humaines, les mêmes qui -républicaines ou religieuses- empêchent, jusque-là, les êtres humains de s’entretuer.

(1) Pétition Plainte contre M. Nicolas Sarkozy devant la Cour Pénale Internationale (CPI)

Verdi – août 2016

Source:

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/projet-de-plainte-contre-sarkozy-183576

« TERRORISME : Ne pas dire la vérité aux Français ! » (Penser la France)

 

– communiqué national –

mardi 26 juillet 2016 – 23h00

 

Face à la vague d’attentats qui vise directement les Français – et dont l’assassinat d’un prêtre dans son Eglise ce matin n’est qu’un point d’orgue particulièrement abject – le temps approche où les Français vont devoir opérer un sursaut important : moral et politique.

Depuis une dizaine d’années, la France a profondément modifié sa politique internationale.

Les interventions de nos services en Libye – grâce à Nicolas SARKOZY – et en Syrie – grâce à François HOLLANDE et Laurent FABIUS – ont placé la France en tête des soutiens aux rebellions islamistes contre des régimes politiques arabes stables : celui de Mouammar Kadhafi et celui de Bachar el-Assad.

Les politiques commerciales et financières agressives menées auprès des Etats du Golfe ont généré de nombreux contrats industriels alors que ces Etats finançaient dans le même temps les mouvements djihadistes.

Cette politique a non seulement entraûné la déstabilisation de régions entières mais également alimenté la concurrence entre les Etats du Golfe et entre les organisations islamistes.

Cette politique hypocrite et ambiguë a également placé en porte-à-faux plusieurs services de renseignements en France comme en Europe ainsi que des services opérationnels militaires et policiers.

Des services français ont formé des groupes islamistes (en Libye comme en Syrie) qui se sont trouvés combattre d’autres services français quelques mois après.

En Europe même, et ce depuis les années » 1990 », certains services anglais, français, allemands, américains et israéliens ont alimenté des mouvements djihadistes, les ont financés et formés.

La guerre en Yougoslavie a bien sûr été le lieu initial de cette politique catastrophique.

Dans le même temps, plusieurs services français luttent d’arrache pied contre le terrorisme et ce, au péril de la vie de leurs agents.

Certains policiers et certains militaires s’étonnent de coïncidences, écrivent et les dénoncent, puis crient leur écœurement.

Nous n’avons eu de cesse depuis dix ans de les relayer et d’informer le public français et étranger.

Les médias français sont pour la plupart fermés à cette réalité complexe. Les journalistes ne font plus leur travail. Et les intellectuels médiatisés comme Bernard-Henri Levy jouent un rôle absolument criminel.

Cette politique qui mêle des intérêts nombreux met en lumière la complexité de la situation sécuritaire française : la France ne maitrise plus sa propre politique internationale ni sa propre sécurité.

Des réseaux étrangers opèrent sur le sol français et peuvent aujourd’hui déstabiliser gravement la société française.

Aussi, et d’urgence, une politique s’impose : la France doit reprendre en main sa propre sécurité.

Pour cela, il faut que les Français osent s’informer pour comprendre la réalité complexe de notre situation nationale.

Les Clubs « Penser la France » appellent les Français à rester vigilants et à rechercher les véritables enjeux dissimulés derrière l’actuelle vague de terrorisme.

Depuis dix ans, le combat des Clubs « Penser la France » est limpide : il faut « Libérer la France » !

Pour cela, il faut : Sortir de l’OTAN ! Sortir de l’UE et Sortir de l’Euro.

***

**

Pour aller plus loin, nous vous invitons à lire et relire les travaux suivants :

crime-izambert-1,bWF4LTY1NXgw

» CRIMES SANS CHATIMENT » de Jean-Loup Izambert – Note de lecture et présentation de Jean-Luc Pujo (Café hyper-républicain du 30 mars 2013)

http://www.politique-actu.com/actualite/crimes-sans-chatiment-jean-loup-izambert-note-lecture-presentation-jean-pujo-cafe-hyper-republicain-mars-2013/706507/

djihad-1,bWF4LTY1NXgw

« Comment le Djihad est arrivé en Europe » par Jürgen Elsässer – préface de JP Chevènement

http://www.politique-actu.com/actualite/comment-djihad-arrive-europe-juergen-elsaesser/517386/

dulas-livre-cafe-1,bWF4LTY1NXgw

« Mort pour la Françafrique » de Robert Dulas, Marina Ladous, Jean-Philippe Leclaire

http://www.politique-actu.com/actualite/mort-pour-francafrique/1202102/

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#penserlafrance

CONTACT: penserlafrance@penserlafrance.fr – 01.73.64.98.68

Les Clubs » Penser la France » travaillent au soutien de plusieurs initiatives politiques de refondation autour d’un » nouveau Conseil National de la Résistance » réunissant communistes authentiques et gaullistes authentiques.

« Attentat de Nice : le point de non-retour ? » (Penser la France)

– communiqué national des Clubs » Penser la France » –

18 juillet 2016 – 23h45

 

Le temps du deuil national terminé, plusieurs leçons politiques doivent être tirées.

La violence insensée de l’attentat de Nice qui a frappé indistinctement hommes, femmes et enfants – de toutes origines et de toutes confessions – a pour seul objet de rompre la concorde – relative mais réelle – qui caractérise l’état de la France.

La violence sourde qui s’exprime au sein de la société française, si elle devait trouver une victime expiatoire, abaisserait la France, sa tradition, son histoire. Elle reste le véritable objectif des auteurs dissimulés de ces crimes : créer les conditions d’une véritable guerre civile.

Mais alors comment réagir ?

Plusieurs remarques s’imposent d’évidence.

De l’actuelle classe politique française…

1 – Les gouvernements successifs qui ont dirigés la France depuis 30 ans n’auraient fait – peu ou prou – ni mieux ni pire que l’actuel gouvernement face à de tels événements ;

2 – Notre classe politique – en son entier – n’est pas préparée à cet état de violence sans tabou et les surenchères verbales – souvent déplacées – illustrent cet impensé ;

3 – Le Front National – RBM lui-même est marqué par un amateurisme dont la figure de Florian Philippot est l’incarnation la plus parfaite. C’est dire l’impréparation de Marine Le Pen et de son entourage.

4 – Si la violence devait perdurer, l’incarnation politique d’une réponse forcément vigoureuse viendra certainement d’une personnalité nouvelle ;

Mais comme un Homme ne peut rien sans réponse politique, nous devons nous interroger sur le sens d’une politique susceptible de répondre aux défis actuels.

Le déficit structurel de la politique de nos services …

Les différents services qui assurent le renseignement et la sécurité en France formulent des avis divergents sur la situation actuelle.

Certains d’entre eux demandent des comptes. Des dysfonctionnements évidents sont pointés qui trouvent leurs explications dans une politique menée à compter de 2003 depuis la place Beauvau et qui a perduré après 2007 : baisse des effectifs, restructurations de services efficients devenus moins efficaces ; contrairement à ce qui est dit, moyens mal répartis, efforts consentis de manières inégalés, etc.

François Hollande n’a pas corrigé ces politiques qui ont désorganisées nos services. Manuel Valls ne pouvait corriger la politique de Nicolas Sarkozy largement influencée par les mêmes amis et réseaux communs. Nous payons aujourd’hui dix ans de politiques inadaptées.

La délégation de notre sécurité nationale …

Notre politique de sécurité a connu un tournant récent souvent ignoré des Français. Nous avons délégué le cœur de notre sécurité à des officines étrangères : sociétés de renseignements, de sécurité, de nouvelles technologies.

Ainsi, les sociétés anglo-américaines et israéliennes sont très présentes sur le sol Français. Elles assurent de très nombreux services de sécurité et de renseignements y compris auprès de collectivités territoriales comme … à Nice.

La réintégration du commandement intégré de l’OTAN décidée par Nicolas Sarkozy – et validée par Hubert Védrine & François Hollande – a fini de placer la France sous contrôle militaire et sécuritaire de la CIA et de la NSA.

La sécurité des Français n’est plus l’apanage des seuls services français.

Depuis la mise en œuvre de cette politique, les Français ont vu le niveau de leur sécurité largement faiblir pour ne pas dire plus.

En un mot, sous OTAN-CIA, la France n’est pas plus protégée mais exposée.

L’assujettissement de notre diplomatie…

La réintégration de l’OTAN a généré des effets irrémédiables tant sur notre politique intérieure que sur notre engagement militaire et diplomatique.

Sous OTAN, la diplomatie française est aux ordres : interventions en Syrie aux cotés des rebelles, interventions criminelles en Libye…

Concurrence économique sur les marchés d’armements saoudiens, qataris… qui financent à leur tour les réseaux djihadistes.

Le non-sens de cette politique sous contrôle étranger est en train de tuer la France.

*

Ainsi, pour les Clubs » Penser la France », ce que nous répétons depuis plus de dix années, trouve aujourd’hui – et plus que jamais – tout son sens.

La France doit quitter l’OTAN, l’UE et l’Euro pour retrouver pleinement son indépendance et redéfinir une politique d’équilibre général en fidélité à sa tradition.

C’est, indépendante, que la France pourra en toute liberté définir et rétablir des partenariats de puissance à puissance pour assurer son avenir et celui de tous les Français.

Cette politique devra renouer avec les fondements républicains les plus durs. C’est ce que nous appelons, nous, l’Hyper-république.

*

Avec l’attentat horrible de Nice, le point de non retour a été atteint.

Il n’est plus possible aujourd’hui en France de mener les mêmes politiques avec les mêmes dirigeants au service des mêmes schémas intellectuels.

Il va falloir inventer de nouvelles réponses ; des réponses toutes françaises, bien sûr.

*

Après ce lâche attentat horrible de Nice, les Clubs » Penser la France » veulent adresser leurs condoléances les plus sincères aux familles meurtries.

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CONTACT: penserlafrance@penserlafrance.fr – 01.73.64.98.68

Les Clubs « Penser la France » travaillent au soutien de plusieurs initiatives politiques de refondation autour d’un « nouveau Conseil National de la Résistance » réunissant communistes authentiques et gaullistes authentiques.

Jeudi 22 Septembre 2016 : Proclamation de la République !

Rassemblement du 22 septembre

à Paris (Aux Tuileries)

A l’initative de « Pour une CONSTITUANTE » d’André BELLON, nous nous rassemblerons:

Le JEUDI 22 septembre à Paris, à 18h30 dans le jardin des Tuileries,

pour commémorer la proclamation de la République à côté de la plaque qui rappelle cet évènement, le 22 septembre 1792, en face du 228 rue de Rivoli (métro Tuileries ou Concorde)

***

Une délégation des Clubs « Penser la France » emmenée par Jean-Luc Pujo, président de « PENSER LA FRANCE », assistera à cette manfestation, avec prises de parole !

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Source:

http://www.pouruneconstituante.fr/spip.php?article1249