« Les leçons de l’APPEL DU 18 JUIN » – discours de Jean-Luc Pujo (Penser la France) – 18 juin 2019 – Paris

19 mai 2019

[Photo : Son excellence Monsieur Mujica, ambassadeur de la République bolivarienne du Venezuela en France ; M. André Bellon, (absent de la photo) président de « Pour une Constituante », ancien député, ancien président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale ; Mme Annie Lacroix-Riz, historienne, professeur émérite d’histoire contemporaine, membre du Pole de renaissance du communisme en France (PRCF) ; M. Rastbeeen, président de l’Académie de géopolitique de Paris ; M. Alain Corvez, Conseiller en stratégie internationale, militant gaulliste ; M. Etienne Tarride, écrivain, ancien avocat au barreau de Paris, gaulliste de gauche et Jean-Luc Pujo ]

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DISCOURS de Jean-Luc PUJO –

président des Clubs « Penser la France »

– Anniversaire de l’APPEL DU 18 JUIN –

18 juin 2019 – Paris 

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Chers Compagnons

Chers Camarades,

Chers amis,

Tous les 18 juin, nous nous réunissons ici même – au 48 rue du FOUR (1) à Paris – pour commémorer une des pages les plus glorieuses de notre histoire contemporaine.

Nous nous réunissons ici pour « nous souvenir » et pour « nous inspirer » !

Nous souvenir – bien sûr – de cet appel du 18 juin 1940, quand un Général plein de panache lança de Londres un « Appel » à la Résistance et au Combat.

Des femmes, des hommes étaient déjà en train de se lever, partout en France, auteurs souvent isolés de gestes désespérés mais plein de courage.

Nous pensons, ici, à l’appel de Charles Tillon, le 17 juin, au nom du Parti communiste clandestin…

Ainsi, petit à petit, vinrent les élans partagés…

Communistes, Gaullistes,  républicains fidèles à Valmy, militants monarchistes, syndicalistes respectueux de leurs revendications, socialistes dignes de l’héritage patriotique et internationaliste de Jaurès, chrétiens, laïques … « Ceux qui croyaient au Ciel et Ceux qui n’y croyaient pas »(2)… TOUS se rejoignirent dans le Conseil National de la Résistance (CNR) organisé par Jean MOULIN que nous admirons tant.

Ici et maintenant – nous voulons nous souvenir de ces Femmes, de ces Hommes, qui prirent le risque de la fidélité et de l’engagement :

« POUR LA FRANCE» !   « FORS L’HONNEUR » !

*

Nous sommes réunis ce soir – également – pour nous inspirer !

Les leçons à tirer aujourd’hui de cet « APPEL DU 18 JUIN » sont nombreuses.

L’an passé, ici même nous avons tiré une première leçon.

Vous vous souvenez !

Il ne suffit pas de s’appeler « Gouvernement » pour être le « gouvernement de la France » !

Il ne suffit pas de s’appeler « Parlement » pour être le « parlement de la France » !

Face à « l’apparence de la Légalité », face aux « institutions apparentes », il y a la légitimité, la véritable légitimité, celle que donne le peuple SOUVERAIN et lui-seul.

Et quand un PARLEMENT piétine la souveraineté NATIONALE … il commet alors le pire des Crimes contre la Nation, le pire des Crimes contre la Démocratie.

C’était le cas hier – en 1940 – avec le vote des pleins pouvoirs à PÉTAIN.

C’est le cas aujourd’hui – avec le vote scélérat du 4 février 2008 (3) – par lequel le Parlement français a effacé le vote Référendaire du 29 mai 2005, exprimé par le peuple souverain.

OUI ! À piétiner la Souveraineté du Peuple, le Parlement a perdu toute légitimité et avec lui, toutes les mandatures successives validant tour à tour ce vote indigne !

C’est ainsi que nous avions conclu notre première leçon :

Il ne suffit pas de s’appeler « Gouvernement » pour être le « gouvernement de la France » !

Il ne suffit pas de s’appeler « Parlement » pour être le « parlement de la France » !

*

Mais aujourd’hui, ce soir, nous pouvons – nous devons –  tirer une nouvelle leçon !

Chaque fois que la France – traversant une profonde crise – se retrouve face à elle-même, face à son destin, qu’elle s’interroge sur son propre devenir…

Chaque fois que la France est menacée de l’extérieur comme de l’intérieur par tous ces reniements qui mettent en péril son essence comme son esprit, alors des Hommes se lèvent – des femmes et des hommes – qui renouent avec l’esprit élevé de la France, avec son esprit intime.

Mais quel est donc l’esprit élevé de la France, son esprit intime ?

Quel est cet esprit qui élève la Nation comme chacun des femmes et des hommes  qui la constitue ?

C’est précisément celui qui manque aujourd’hui au DUOPOLE MACRON/LEPEN, imposé par le système…

C’est précisément l’esprit qui renoue avec la double filiation … humaniste et républicaine.

Et c’est cet esprit qui fut réactivé dans et par le programme du CONSEIL NATIONAL DE LA RESISTANCE.

C’est cet esprit qui a assuré – comme plusieurs fois dans l’histoire moderne de la France – le véritable redressement national auquel nous aspirons tous.

La voilà la DEUXIEME leçon que nous voulons tirer ce soir !

OUI ! L’appel du 18 juin – cet appel plein de panache – a trouvé son aboutissement – j’allais dire – sa propre transcendance – dans l’élaboration du Programme du Conseil National de la Résistance, programme hautement humaniste, hautement républicain.

Aujourd’hui, à l’heure de notre effondrement national, effondrement qui chaque jour prend les allures d’un nouveau MUNICH, qui chaque jour un peu plus entraîne l’effacement de la NATION au profit d’une Union Européenne pilotée par un capitalisme fou, servi par des élites qui ne croient plus jamais en la France … placée sous contrôle OTAN.

Aujourd’hui, dans cette période d’effondrement politique national, nous devons chercher un chemin nouveau à bâtir !

Comment ne pas comprendre que le chemin est là …

Qu’une fois de plus, la France, le redressement de la France passe par ce ressourcement ?

Que notre soif de Liberté, d’Egalité et de justice Fraternelle, cette soif  immense ne trouvera à s’étancher qu’en puisant à cette source les valeurs exemplaires – hautement humanistes, hautement républicaines – celles portées par le programme du Conseil National de la Résistance ?

*

OUI ! Nous pouvons le dire : Les leçons à tirer de « l’APPEL du 18 JUIN » sont des leçons magistrales !

Elles sont des leçons de pleine actualité pour la France, aujourd’hui.

*

Plus que jamais, nous devons garder « foi en la France », « foi dans la Nation »…

Quelles plus belles leçons pour les militants humanistes et Républicains que nous sommes, amoureux transis de la France ?

Je vous remercie.

Jean-Luc Pujo*

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*Jean-Luc Pujo est écrivain et militant républicain. Il préside les Clubs « Penser la France ». Il est aussi rédacteur en chef du journal d’actualité en ligne « Politique-actu.com »

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(1) Dans cet immeuble, au 48 rue du Four, se déroula la première réunion clandestine du CNR en mai 1943. La Résistance réalise son unité et, dès sa création, le CNR se range derrière de Gaulle. Le CNR n’est l’instrument ni de la droite ni de la gauche. Par sa composition même, il est le reflet de la France en lutte dans sa diversité.

(2) Inspirée de la Formule d’Aragon – « La rose et le Reseda »;

(3) Congrès du Parlement – Séance du lundi 4 février 2008 – vote scélérate du Traité de Lisbonne – Débat – http://www.assemblee-nationale.fr/13/cri/2007-2008/99020416.asp#P43_1172