Présidentielle 2022 – Prévisions chiffrées 8 avril / J-2 – 48H00 – Cellule élection des clubs «Penser la France»

8 avril 2022

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Présidentielle 2022 – Prévisions chiffrées 

des Clubs « Penser la France »

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Présidentielle 2022 – Chiffrage des réseaux « Penser la France » 

(1er TOUR 10 avril – 2ème TOUR 24 avril)

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1er TOUR – 10 avril 2022

Candidats / scores 3 février

J-66

9 Février

J-60

16 Février

J-53

23 Février

J-46

2 Mars

J-38

9 Mars

J-31

16 mars

J-24

23 Mars

J-17

 30 Mars

J-11

6 avril

J-4

Fourchettes sur point médian

J- 48H00

MACRON 18.5% 19 19,5 19  18,5 21 19  19.5  20 19 18-20
LEPEN 19% 20 19,5 20  22 21 22  23  23 22 21-23
PECRESSE 15% 15 14,5 14  14 15 14  14.5  14 14 14-16
MELENCHON 11,5% 11 11,5 13  14.5 16 18  18.5  18 19 18-20
ZEMMOUR 8,5% 9 11 10  9 8 9  8  9 10 9-11
JADOT 7% 6,5 6 7  6 6.5 6  6  6 6 6-8
HIDALGO 4% 5 6 7  6 6 6  5  4 4 4-6
ASSELINEAU 5% 3 1,0 1  1  —  —
DUPONT-AIGNAN 2% 2 1,0 1  2.5 2 1.5  2  2 2 2-4
ROUSSEL 3% 3 3,5 3  2.5 2 2  1  1 1.5 1-2
LASSALLE 1% 0,5 0,5 0.5  0.5 0.5 0.5  0.5  0.5 0.5 1
THOUY 3% 2 3 2  1.5  —
POUTOU 1% 0,5 0,5 0.5  0.5 1 1  1  0.5 1 1
ARTHAUD 1% 0,5 0,5 0.5  0.5 1 1  1  0.5 1 1
TAUBIRA 3% 2 1.5  1  —  —
JUVING – BRUNET
KAZIB 0.1%
KUZMANOVIC 0.1 %
PHILIPPOT
100 % 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100%

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2ème Tour – 24 avril 2022 – 2 scenarii possibles

Scénarii / probabilité 16 Mars

J-24

23 Mars

J-17

30 Mars

J-11

6 Avril

J-4

J-48H00
Scénario 1  80 90  85 70 50
Scénario 2  20  10  15 30 50

N°1

Candidats / scores 9 Février

J-75

16 Février

J-68

23 Février

J-61

2 Mars

J-54

 9 Mars

J-47

16 Mars

J-39

23 Mars

J-32

30 Mars

J-25

6 Avril

J-18

13 Avril

J-11

20 Avril

J-4

MACRON 49,5 49,8  49.2  49  49.5  49.2  49  49 49
LEPEN 50,5 50,2  50.8  51  50.5  50.8  51  51 51

N°2

Candidats / scores 9 Février

J-75

16 Février

J-68

23 Février

J-61

2 Mars

J-54

 9 Mars

J-47

16 Mars

J-39

23 Mars

J-32

30 Mars

J-25

6 Avril

J-18

13 Avril

J-11

20 Avril

J-4

LEPEN  53  55  56 55
MELENCHON  47  45  44 45

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NB : ce travail est réalisé par les Clubs « Penser la France » en collationnant chiffres et tendances dans nos départements et régions auprès de nos réseaux. Il s’agit de donner une idée des tendances qui parcourent notre électorat, loin des instituts de sondages, de leurs techniques de correction et de redressement très discutables. Une cellule spéciale des Clubs « Penser la France »  a bien sûr été mise sur pied pour suivre cette campagne présidentielle 2022, fournir chiffres et analyses durant cette période politique si particulière. A suivre

– Semaine 14 – Mercredi 6 avril – J-4 –

« Emmanuel Macron jospinisé !»

A J-4, chaque jour compte et tout évènement  d’importance jusqu’à dimanche peut avoir une incidence majeure sur le scrutin.

Plusieurs éléments méritent d’être relevés dans cette dernière semaine de campagne officielle présidentielle : Le scandale McKinsey ; La mort de Jérémy Cohen ; Le refus d’Emmanuel Macron de participer au débat de FranceTV; Le faux succès du meeting de l’Arena.

Tous ces éléments sont défavorables à un seul candidat : le président sortant.

Emmanuel Macron est en train de se « jospiniser » ce que les scores artificiellement élevées des instituts de sondage ne peuvent continuer à masquer.

Sa présence au second tour n’est plus totalement assurée, comme nous l’annoncions dès le 16 mars.

Deux candidats – Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour – terminent leur campagne en tendance haussière.

  1. Mélenchon pourrait ainsi ravir la seconde place à Emmanuel Macron.

Marine Le Pen, dont la constance après une longue campagne sérieuse n’a jamais été démentie, devrait sortir en tête du premier tour.

Valérie Pécresse termine très correctement sa campagne, comme par ailleurs Nicolas Dupont-Aignan.

*

Enfin, la guerre en Ukraine et ses derniers développements – notamment le « charnier de Boutcha » ainsi que le renvoi de diplomates russes – saturent le champ politique.

 L’ « effet drapeau » commence à laisser place à une inquiétude sérieuse fondée sur une possible manipulation de l’information et une possible instrumentalisation politique de la crise.

Initialement favorable au président sortant, la crise ukrainienne se transforme en piège politique.

Les accusations portées contre Moscou, trop rapides, à l’emporte-pièce du ministre des affaires étrangères français comme du candidat Emmanuel Macron – qui ont cru pouvoir saisir là une opportunité politique – ont un effet absolument désastreux.

L’ « Effet drapeau » est en train de céder la place à un profond besoin de protection des Français sur fond d’inquiétude grandissante, largement favorable aux candidats de l’ordre. En l’occurrence, il s’agit d’une candidate.

*

A J-4, le second tour devrait opposer Emmanuel Macron à Marine Le Pen.

Il n’est pas du tout exclu que Jean-Luc Mélenchon soit au final opposé à Marine Le Pen.

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– Semaine 13 – Mercredi 30 mars – J-11 –

La campagne d’Emmanuel Macron repose sur un ensemble de choix tactiques structurels tragique. Le choix d’une campagne éclair est perçu par les Français comme la volonté d’échapper à l’exercice pourtant attendu par notre peuple politique. Ce choix accentue le sentiment qu’Emmanuel Macron cherche – une nouvelle fois – à échapper à ses responsabilités.

Surprenant, c’est un peu comme si Emmanuel Macron faisait campagne dans le METAVERSE politique. C’est moderne mais inefficient pour inverser le sentiment des Français.

Il faut le dire, le bilan du quinquennat n’est pas bon. Aucun de ses aspects n’est défendable : abaissement de la France sur la scène internationale (que la présidence européenne de l’UE en pleine campagne ne peut masquer) ; suivisme européen derrière Berlin, véritable moteur économique et politique ; fracturation accentuée et encouragée de la société française ; sentiment de déclassement généralisé de la France et des Français ; appauvrissement des ménages qui souffrent ; absence de perspectives progressistes et tout simplement … heureuses.

De plus, la nomination de M. Castex au poste de Premier ministre fut une erreur terrible. Il est et reste la figure incarnée de la pandémie, de sa gestion éprouvante et des manquements dramatiques de l’exécutif français. Il eut fallu aborder la période électorale avec une nouvelle figure dès l’été 2021 Tourner la page. Laisser respirer les Français.

L’ensemble des ministres est largement usé par cette période éprouvante pour tous. Les Français ont ainsi le sentiment que changer d’exécutif les éloignera de la pandémie avec son lot de contraintes inadaptées, le plus souvent vexatoires, pour un peuple épris de liberté, au profond sentiment d’indépendance, rétif à toutes formes d’autorité. En un mot « français » !

L’attitude d’Emmanuel Macron – à l’instinct non politique – devrait être lourdement sanctionnée dès le 1er tour par les Français.

Pour autant, le second tour le plus probable l’opposera à Marine Le Pen.

La candidate fait un « sans faute » depuis 2018.

Si bien que – comme nous l’avons annoncé dès le printemps 2021 – elle sera présente au 2ème tour, véritable remake de 2017. C’est le match retour.

Mieux, dans une note confidentielle du 15 octobre 2021, le président des Clubs « Penser la France » affirme – en pleine ascension sondagière d’Eric Zemmour – que « la France est fondamentalement entrée dans un moment Marine Le Pen ».

C’est donc elle qui devrait récolter les fruits de ce travail long et patient. Plus techniquement, elle se trouve dans une posture similaire à celle de Jacques Chirac en 1994-1995.

La longue campagne de Marine Le Pen est – avec celle de Jean-Luc Melenchon – la meilleure des campagnes.

La logique imposerait donc un second tour Marine Le Pen/Jean-Luc Melenchon tant les autres campagnes – hors celle très spécifique d’Eric Zemmour – sont inexistantes.

Jean-Luc Melenchon a malheureusement réitéré la même erreur qu’en 2017. Il n’a pas cru possible l’impossible. Il n’a pas vu venir l’élan magistral en 2017.  Il n’a pas/plus cru possible sa qualification en 2022.

Or, la configuration du champ électoral en 2022 lui est largement favorable. Il s’en aperçoit depuis à peine quelques semaines. C’est certainement trop tard.

De plus, il a très mal géré le socle idéologique incarné : la candidature républicaine de 2017 a laissé place à une candidature de mixité culturelle et sociale jusqu’à apparaitre ambiguë avec les musulmans islamistes. La défaillance d’une partie du socle laïque et républicain lui sera probablement fatale.

La posture de 2017 lui aurait permis d’espérer une présence quasi certaine au 2ème tour. Elle est aujourd’hui très difficile.

La campagne d’Eric Zemmour est très étonnante. L’homme a du talent et de la colonne.

La loi du genre demande cependant beaucoup plus. Mouvement, relais militants, habitus du champ électoral… qui expliquent l’absence de socle politique électoral fort.

Sans parti, Eric Zemmour ne peut espérer dépasser les 11% au mieux. Comparer sa campagne à celle du candidat Macron, c’est méconnaitre le réel dissimulé de la campagne 2017 et le jeu secret du « Parti socialiste » et « Les Républicains », ces formations ayant travaillé, dans le secret, directement pour Emmanuel Macron dès avant le 1er tour.

Eric Zemmour est seul.

Son rôle dans la campagne est cependant crucial. « C’est lui qui opère la triangulation nécessaire au succès de Marine Le Pen. (…) En cela, ils sont en train de réussir ce que Steve Bannon a conceptualisé et réussi en 2016 pour Donald Trump aux Etats-Unis face à Hillary Clinton» écrit JLuc Pujo.

Notre Hillary Clinton, c’est bien sûr Emmanuel Macron.

Comme les américains pour Hillary Clinton, les Français ne sont pas favorables à un 3ème mandat. Après Obama I et Obama II, Hollande I et Macron I, « deux mandats, ça va ! Trois mandats, bonjour les dégâts ».

Dans le même esprit, le soutien de tout le camp néolibéral à Emmanuel Macron signe un aveu magistral.

Ne manque plus que le soutien de Nicolas Sarkozy, et l’axe des tenants de l’ordre néolibéral européiste sera reconstitué, comme ce fut le cas pour le « OUI » au référendum sur la constitution européenne de 2005. L’ensemble des médias annonce un résultat. Sauf exceptionnel coup de théâtre, il sera l’inverse.

*

Les autres campagnes et les autres candidats n’appellent aucune remarque particulière.

La campagne de M. Jadot est « cornarisée ». Lui-même en rajoute dans la caricature. Et ses propos haineux envers une des plus grandes entreprises françaises – Total Energie – finissent par apparaître suspects.

La campagne d’Anne Hidalgo incarne la fin programmée du Parti Socialiste. Il était temps.

La renaissance du socialisme en France appelle bien sûr la disparition de ses avatars comme nous l’espérions depuis près de 15 ans et que Jean-Luc Pujo résumait d’un trait en 2009 : « Il faut raser Solferino et semer du sel pour que rien ne repousse ». Solférino est maintenant rasé. Le reste ne devrait plus tarder.

Sacrée leçon de politique qui voit le mensonge et la trahison de la classe ouvrière française  justement récompensés.

Nathalie Arthaud et Philippe Poutou sont constants. C’est leur mérite. Certains de leur propos – s’ils font parfois sourire – résonnent juste. Ils participent très utilement ainsi à la structuration de l’esprit politique critique des Français. Candidatures de salubrité publique. Donc.

*

Valérie Pécresse fait « le job » et assure une campagne sérieuse qui augure d’une bonne tenue du mouvement Les Républicains. C’est une des surprises de cette campagne 2022.

Dupont-Aignan a le mérite de connaitre l’exercice. Il incarne un fond idéologique indispensable, souverainiste et républicain. Son talent lui permet de tenir des propos souvent incisifs, dans une campagne qu’écoutent – même distraitement – de nombreux Français qui ainsi s’instruisent mieux.

Enfin, Jean Lassalle nous apparait décevant, donnant dans la caricature de lui-même. Doué pour le contact, il aurait mérité de mieux travailler la profondeur de son message.

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EVENEMENTS A SIGNALER & NOTES

Jeudi 24 février 2022 : Déclenchement de la guerre en Ukraine ;

Jeudi 3 mars 2022 : Emmanuel Macron se déclare candidat ;

Vendredi 4 mars 2022 : Fin des parrainages des candidats (Conseil Constitutionnel) ;

Mercredi 16 mars 2022 – Semaine 11 : Jean-Luc Mélenchon opère une remontée importante alors que la candidature du président sortant cristallise tous les mécontentements. Un vote sanction se profile.

Mercredi 23 mars – Semaine 12 :

Tournant dans la campagne, la mort d’Yvan Colonna est un évènement dramatique aux conséquences politiques multiples. Anecdotique en apparence, il éclaire l’ensemble des positionnements des trois finalistes possibles.

L’autonomie de la Corse proposée par M. Darmanin est une catastrophe pour le candidat Macron, alors même que les conditions de cet assassinat mettent en lumière les défaillances multiples de l’Etat Macron [Les Français s’en était aperçu]. Mieux, l’auteur des faits pénalise l’expression même de Jean-Luc Mélenchon dont l’opinion aura retenu – à tort ou à raison – son ambiguïté avec les musulmans islamistes. Enfin, le besoin d’ordre, de justice et de république laïque trouve à s’exprimer dans la posture de Marine Le Pen qui sort largement gagnante de ce moment politique accidentel( !).

Les choix de campagne de M. Macron se révèlent une succession d’erreurs tactiques. Celles du débutant. Technocrate doué, roué au naturel tant son psychisme est noué, l’absence de cerveau politique devient une tare en périodes de combat intellectuel et politique comme les Français, peuple politique et impatient, les attendent avec gravité et gourmandise. Les priver de campagne politique authentique sera chèrement payé. C’est les priver d’un moment de disputation national essentiel. C’est aussi – n’est-ce pas le plus grave ? – nier le caractère profond de ce peuple ou faire le plus beau des veux : méconnaitre l’intelligence profonde de ce peuple français.

Enfin, la bonne  tenue – sur le tard – de la candidate Valérie Pécresse, pugnace, est de très mauvaise augure pour le candidat Macron.

La campagne exceptionnelle d’Éric Zemmour révèlera également toute sa dimension politique au lendemain du scrutin. Elle éclairera utilement le résultat.

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