Samedi 29 MAI 2021 : 150ème Anniversaire de LA COMMUNE ! Paris – 14H00

23 mai 2021

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Le 29 mai une grande journée populaire pour la “montée au Mur”

http://www.politique-actu.com/opinion/samedi-2021-vive-commune-150eme-anniversaire/1805472/

 

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« Commune de Paris – 1871 ».

Il est temps …

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https://www.commune1871.org/index.php/nos-actualites/actualites/243-appel

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Les plus belles chansons de la Commune de Paris

L’expérience révolutionnaire du printemps 1871 a inspiré un grand nombre de poèmes et de chants. Engagés dans les rangs des insurgés, les auteurs populaires Jean Baptiste Clément et Eugène Pottier donneront notamment à la Commune de Paris ses airs les plus célèbres.

– English version –

Nous avons rassemblé dans cette sélection quelques-uns des plus beaux chants associés à la Commune de 1871 – qu’ils aient été composés avant, pendant ou après les événements. L’esprit de la révolution étant bien sûr intemporel, plusieurs artistes du XXème siècle ont eu à cœur de faire revivre dans leur répertoire ces airs souvent contestataires : on retrouve ici les voix de Marc Ogeret, Francesca Solleville, du groupe 17, ou de Rosalie Dubois.

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Le Temps des Cerises
Paroles : Jean Baptiste Clément (1866) – Musique : Antoine Renard (1868)

Interprète : Cora Vaucaire – Autres versions : Marc OgeretYves Montand

Si le Temps des Cerises reste la chanson la plus célèbre associée à la mémoire de la Commune, son écriture est pourtant antérieure à 1871. Jean Baptiste Clément, engagé sur les dernières barricades de la Semaine sanglante, la dédiera à une jeune ambulancière dont il croisa la route durant les combats de la rue de la Fontaine-au-Roi. Le double sens des paroles de la chanson, entre amourettes printanières et révolution déçue, semble ici presque prémonitoire.

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La Semaine sanglante
Paroles : Jean Baptiste Clément (1871) – Musique : Pierre Dupont (1849)

Interprète : Francesca Solleville – Autres versions : Marc OgeretCompagnie Jolie MômeGroupe 17

Ce chant tragique évoque les derniers jours de la Commune : Jean Baptiste Clément s’inspira de sa propre expérience pour rédiger ses paroles, peu de temps après avoir témoigné des exactions commises par les Versaillais contre le peuple parisien. Son refrain comprend néanmoins une note d’espoir, en proclamant que « les mauvais jours finiront ! »

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L’Internationale
Paroles : Eugène Pottier (1871) – Musique : Pierre Degeyter (1888)

Interprète : Marc Ogeret – Autres versions : Rosalie Dubois

Cet hymne intemporel du mouvement ouvrier a été écrit par Eugène Pottier, vraisemblablement dans les semaines qui ont suivi la Commune de Paris. L’Internationale ne sera pourtant publiée que bien des années plus tard, avant d’être mise en musique en 1888. Chantée à l’occasion des congrès de l’Internationale, elle deviendra ensuite l’hymne national de l’URSS jusqu’en 1944. Figurant parmi les chants politiques les plus traduits au monde, l’Internationale résonne encore aujourd’hui dans les cortèges des manifestations parisiennes.

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Quand viendra-t-elle ?
Paroles : Eugène Pottier (1870) – Musique : Plusieurs versions, ici Max Rongier (1971)

Interprète : Groupe 17 – Autres versions : Mouloudji

Tout comme dans le Temps des Cerises, on retrouve dans ce texte d’Eugène Pottier une métaphore filée : l’attente douloureuse de la révolution fait écho à celui d’une rencontre amoureuse qui semble ne jamais devoir arriver.

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La Canaille
Paroles : Alexis Bouvier (1865) – Musique : Joseph Darcier (1865 ?)

Interprète : Marc Ogeret – Autres versions : Francesca SollevilleRosalie Dubois

Antérieure aux événements de la Commune, cette chanson revendicative, dans la veine de Jean Richepin, ironise sur le mépris des bourgeois et des conservateurs envers les véritables travailleuses et travailleurs qui font vivre « la vieille cité française ». Le texte dresse un portrait des ouvriers, forgerons, artistes, et autres représentants du peuple parisien besogneux du XIXème siècle.

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Bonhomme
Paroles : Émile Dereux (1870 ?) – Musique : ?
À partir de 17:55 :

Interprètes : Groupe 17 – Version postérieure ; « Vive la République » est remplacé par « Vive la Commune »

Le blanquiste Émile Dereux compose ici un hymne à l’âme révolutionnaire de la France, appelant paysans et ouvriers à imiter les héros de 1789 pour refuser le joug des tyrans et des exploiteurs.

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Le Drapeau rouge
Paroles : Paul Brousse (1877) & Achille Le Roy (1885) – Musique : Anonyme (?)

Interprète : Francesca Solleville – Autres versions : Marc OgeretRosalie Dubois

S’il est déjà présent dans les révolutions parisiennes des décennies précédentes, c’est avec la Commune de Paris que le drapeau rouge acquiert véritablement son statut de symbole du socialisme et du mouvement ouvrier à travers le monde.

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L’Insurgé
Paroles : Eugène Pottier (1880) – Musique : Pierre Deteyger (1885 ?)

Interprète : Marcel Mouloudji – Autres versions : Groupe 17 (à partir de 26:39)

Issu de la collection « Chants révolutionnaires » d’Eugène Pottier, L’Insurgé serait un hommage à Auguste Blanqui, figure incontournable des luttes populaires du XIXème siècle. Ce dernier n’a pas été en mesure de participer directement à l’insurrection : arrêté par Thiers le 17 mars 1871, il était alors le prisonnier politique le plus précieux des adversaires de la Commune.

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Le Chant du départ
Paroles : Marie-Joseph Chénier (1794) – Musique : Étienne Nicolas Méhul (1794)

Cet autre hymne de la Révolution française, commandé par le Comité de salut public pour l’anniversaire de la prise de la Bastille, semble avoir connu un regain de popularité en 1871. Il fut repris par la foule avec La Marseillaise au moment de la proclamation de la Commune par le Bellevillois Gabriel Ranvier. D’après plusieurs sources, il sera également entonné au moment de la destruction de la colonne Vendôme (tout un symbole : Napoléon avait choisi Le Chant du Départ comme hymne de l’Empire en 1804 !), puis chanté par les soldats du général fédéré Jarosław Dąbrowski au cours des combats de la Semaine sanglante.

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La Communarde
Paroles : Jean Baptiste Clément (1883) – Musique : Auteur·e inconnu·e (1792)
À partir de 00:00 :

Interprètes : Groupe 17

Clément reprend ici l’un des airs les plus célèbres de la révolution française, La Carmagnole, pour l’adapter au contexte de la répression brutale de la Commune de Paris. Le chansonnier offre même quelques recommandations démographique pour préparer la prochaine insurrection : « Que voulions-nous : la Liberté / Et le bien de l’humanité / Pour nous venger des chenapans / Il nous faut faire des enfants / Et faire des gaillards / Et de francs Communards ! »

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Au Mur
Paroles : Jean Baptiste Clément (1872 ou 1885) – Musique : Max Rongier (1971 ?)

(Note : contrairement à ce qui est indiqué sur la vidéo accompagnant la musique, le premier visuel ne représente pas le véritable Mur des Fédérés)
Interprète : Armand Mestral

Dans ce texte en dialogue de l’incontournable Jean Baptiste Clément, un capitaine versaillais aviné envoie aveuglément les prisonniers au peloton d’exécution – on y voit évidemment une référence au Mur des Fédérés du cimetière du Père Lachaise. Ce chant rappelle l’arbitraire des massacres de la Semaine sanglante, et la répression qui s’abattit ensuite sur les partisans de la Commune comme sur des Parisiennes et Parisiens qui n’avaient pas pris part aux combats.

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Elle n’est pas morte
Paroles : Eugène Pottier (1886) – Musique : Victor Parizot (avant 1866)
À partir de 11:04 :

Interprètes : Groupe 17

Pottier revient ici sur les massacres de la Semaine sanglante, proclamant que ces derniers ne suffiront jamais à faire taire les idéaux de la Commune. Le chansonnier fait référence à de nombreuses figures de l’insurrection, et évoque l’enterrement de Jules Vallès, survenu en 1885, pour souligner la motivation intacte du peuple parisien et du mouvement ouvrier.

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Le Tombeau des Fusillés
Paroles : Jules Jouy (1887) – Musique : Camille Soubise & Frédéric Doria (1883)
À partir de 14:01 :

Interprète : Groupe 17

Ce texte est un hommage aux partisans de la Commune fusillés au Mur des Fédérés. Il fait également écho aux rassemblements qui se déroulent depuis chaque année en ce lieu chargé d’histoire pour les luttes populaires : « Est-ce la tempête ou la houle / Montant à l’assaut d’un écueil ? / C’est la grande voix de la foule / Consolant les morts sans cercueil ».

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La Commune
Paroles : Georges Coulonges (1971) – Musique : Jean Ferrat (1971)

Interprète : Jean Ferrat

Poète connu pour son engagement auprès du peuple et du camp progressiste, Ferrat célèbre le centenaire de la Commune avec un texte mettant à l’honneur les artisans et les ouvriers parisiens, et leur « espoir mis en chantier ».

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Les Cerisiers
Paroles : Guy Thomas – Musique : Jean Ferrat (1985)

Interprète : Jean Ferrat

Dans ce texte un brin nostalgique, le chansonnier rappelle sa fidélité aux idéaux de la révolution du Temps des Cerises, un engagement qu’il poursuivra jusqu’à ses derniers jours : « Tant que je pourrai traîner mes galoches / Je fredonnerai cette chanson-là / Que j’aimais déjà quand j’étais gavroche / Quand je traversais le temps des lilas / Que d’autres que moi / chantent pour des prunes / Moi je resterai fidèle à l’esprit / Qu’on a vu paraître avec la Commune / Et qui souffle encore au cœur de Paris ».

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BONUS : La Commune
Paroles : Louis Marchand (1910) – Musique : Aristide Bruant (1910)

Interprète : Georges Brassens

Un rare enregistrement du poète libertaire Georges Brassens, qui reprend ici un air tout aussi rare du célèbre chansonnier montmartrois Aristide Bruant.

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Cette liste est évidemment loin d’être exhaustive, et reste sujette à une certaine subjectivité. Sortis peu avant le centenaire de la Commune, les disques La Commune en chantant (présenté par Georges Coulonges) et Autour de la Commune constituent d’excellents exemples de textes populaires liés à cette période remis au goût du jour.

Une bonne partie des auteurs (et parfois des interprètes) cités ici ont aujourd’hui trouvé leur dernière demeure au cimetière du Père Lachaise. C’est le cas d’Eugène Pottier et de Jean Baptiste Clément, ce dernier étant symboliquement enterré face au Mur des Fédérés.