«Pour une refondation humaniste et républicaine contre le duopole LEPEN/MACRON» Discours de Jean-Luc Pujo – 29 mai 2019 – Paris (Penser la France)

30 mai 2019

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MANIFESTATION du « 29 MAI »

Paris – Les Tuileries – Mercredi 29 mai 2019

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Chers compagnons,

Chers camarades, Chers amis,

Le 29 mai 2005, les Français ont rejeté par référendum le projet constitutionnel de l’Union européenne présenté comme le summum de la modernité démocratique et du progrès humain.

Après ce vote – véritable séisme politique – les milieux d’affaires ont décidé de porter au pouvoir Nicolas SARKOZY pour corriger cette erreur honteuse.

Réunis en Congrès à Versailles, en février 2008, sur convocation du nouveau président de la République, Nicolas SARKOZY,  les partis  politiques – dans leur grande majorité –  ont adopté la révision constitutionnelle préalable à l’adoption du Traité de Lisbonne, véritable copier-coller de la Constitution européenne rejetée 3 ans auparavant par les Français.

Ce vote est une trahison infâme. C’est une trahison du peuple souverain – Une trahison de la Nation – Une trahison de la République.

Car nous le savons : « Seul le peuple souverain peut défaire ce que le peuple souverain a fait lui-même! »

Depuis ce vote indigne, nous nous réunissons ici aux Tuileries chaque « 29 mai » à l’appel d’André BELLON et de son association « Pour une Constituante », et chaque année nous le remercions pour cette initiative hautement politique.

Oui ! Le 29 mai 2005, reste un moment crucial où la Nation française a parlé !

Où « la France a fait entendre sa voix souterraine » comme disait GAMBETTA.

Ce jour-là, la France a dit « NON » ! Elle pensait « NON » ! Elle pense toujours « NON ».

Mais depuis le vote du Congrès de Versailles, en février 2008, la parole de la Nation a été confisquée.

Depuis la trahison du Traité de Lisbonne, nous pouvons considérer que « le peuple de France est aux arrêts ».

Aussi, ce soir, nous affirmons comme priorité et condition sine qua non : Acte 1, Il faut « Libérer le peuple de France ».

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Cette année, notre manifestation prend une saveur particulière après des élections européennes lamentables qui en disent long sur la situation politique de notre pays, sur le malaise profond de notre démocratie.

Depuis des mois, certains d’entre nous participent au grand mouvement de colère politique des « Gilets Jaunes », c’est le cas des Clubs « Penser la France » ; d’autres continuent patiemment à tisser les liens d’une démocratie à refonder, c’est le cas justement de l’association « Pour une constituante ».

Toutes ces actions sont complémentaires. Il faut les poursuivre, les amplifier.

Cependant, nous ne pouvons pas ignorer les difficultés qui sont devant nous.

Ces difficultés sont multiples même si notre diagnostic est juste.

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Il y a dix ans – Place de la Bastille – le 29 mai 2010, je dénonçais un « système de manipulation généralisée », un système de fascisme soft, une espèce de « FUNKY FASCISUM ! ».

« C’est moderne, c’est jeune, c’est branché … Mais c’est du fascisme. »

Mieux, aujourd’hui, nous pouvons constater que le système complexe de domination que nous subissons a élaboré et érigé jusqu’à sa propre contradiction.

Nous sommes tous piégés alors que nous nous croyons des Hommes libres.

Nous croyons choisir librement ce que le système a décidé – par mille ressorts tactiques, par mille modes d’influence – de nous voir sélectionner.

Nous sommes devenus des esclaves modernes dans un système technico-financier-industriel dont les mass-médias – véritables outils de manipulation sophistiqués – assurent le triomphe sans que nous ressentions la moindre impression d’assujettissement.

Les chaines sont invisibles, indolores, parce que nous « pensons » déjà enchaînes.

Nous pouvons ainsi affirmer comme priorité et condition préalableActe 2, Il nous faut « briser les chaines mentales qui nous sont imposées ». (…)

Le système maîtrise parfaitement son propre équilibre général en maîtrisant sa propre contradiction. Comment ?

Le face à face entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen résulte d’une construction totalement arbitraire et artificielle.

En effet, ces deux propositions politiques imposées par le système sont doublement vicieuses : d’une part, elles ne permettent pas de répondre aux enjeux nationaux et aux défis mondiaux actuels ; d’autre part, elles sont directement importées par le biais d’écoles de pensées étrangères à toute pensée politique française.

Je le répète : les deux options proposées par le système sont des options importées, étrangères au modèle français.

L’une, le Rassemblement National, hérité du Front National, irriguée par une profonde pensée d’extrême droite – même aujourd’hui maquillée aux couleurs d’un pseudo-républicanisme – puise son ressort idéologique dans une boite à idée étrangère : C’est la boite à idée de Steeve BANON.

C’est lui qui a instruit Marine LEPEN à la dichotomie Mondialiste/National-patriotes.

Elle n’a que ce modèle à la bouche depuis qu’elle l’a reçu de ce leader nord-américain.

L’autre, La République en Marche, véritable arlequin de la politique française puise son existence dans la déshérence de tous les autres partis politiques, rassemblant médiocres et ambitieux – j’allais dire tous les ratés – du parti socialistes, tous les ratés de l’UMP, tous les ratés d’Europe écologie les verts.

Le ressort idéologique du Macronisme puise tout autant que l’autre dans une boite à idée étrangère : C’est la boite à idée de la techno-banque-mondialisée, celles de Goldman Sachs et de Rothschild réunis.

Aussi, nous pouvons le constater : il n’y a plus de pensée française.

Nous sommes en train d’en finir avec le modèle français comme avec toute pensée politique française.

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Mais alors il faut nous interroger …

Mais c’est quoi une pensée politique française ?

Précisément, c’est ce qui manque au fondement des deux idéologies qui nous sont imposées.

Ce qu’ont en commun les deux options imposées par le système dominant est complexe.

Elles ont en commun un manquement immense.

Aucune de ces idéologies ne relève du champ de la pensée humaniste française.

L’une – dite national/patriote – porte un humanisme dévoyé.

L’autre – dite techno-banque-mondialisée – est foncièrement un anti-humanisme.

Le divorce que nous vivons actuellement est bel et bien un divorce avec un modèle de pensée française hérité de la Renaissance et structurée dès le XVIIIème siècle par une pensée républicaine qui l’a décliné, encore jusqu’à très récemment à gauche avec le socialisme et le communisme ; à droite, avec la démocratie-chrétienne et le gaullisme.

Tout cela a cessé d’exister.

Un gouffre est ouvert devant nous.

ALORS « QUE FAIRE ? »

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Les défis à relever sont immenses.

A l’époque moderne, chaque fois que la France s’est retrouvée en situation de faillite spirituelle et philosophique, elle a su puiser la force du sursaut dans ce grand courant humaniste et républicain.

Ce grand courant a encore sauvé la France aux pires heures de l’effondrement en 1940.

Le programme du Conseil National de la Résistance de 1943 est un programme hautement républicain et hautement humaniste. Qui l’a oublié ?

C’est cette force qui a fait la solidité intellectuelle, philosophique et politique d’une nouvelle grandeur Française.

Et c’est bien là que nous devons aujourd’hui puiser à nouveau l’essence d’un sursaut national.

Ce soir, nous pouvons dire que nous sommes vraisemblablement à la veille d’un cataclysme politique :

Les derniers résultats électoraux donnent à penser que la majorité des villes moyennes en France vont basculer en mars 2020 vers le Rassemblement National alors que les grandes métropoles vont basculer en quasi-totalité vers la majorité présidentielle.

Le pays est profondément divisé avec un taux d’abstention, de bulletin blanc et nul supérieur à 50%. Les Français – vous le savez- sont écœurés.

A cette division, s’ajoutera dorénavant une fracture territoriale exacerbée entre Métropole et territoire français.

Le jeu pervers imposé par un Système malade est en train – tout simplement – de détruire la France.

Plus que jamais, nous devons redoubler d’ardeur.

Plus que jamais, nous devons réaffirmer notre croyance en la République exemplaire – ce que nous appelons, nous, l’hyper-république au service d’une pensée humaniste retrouvée.

Acte 3 : Il nous faut travailler à refonder un grand mouvement humaniste et républicain prenant source première dans chacune des Communes de France.  La Commune est le cœur battant de la Nation.

C’est tout le travail mené par le Nouveau Conseil National de la Résistance auquel je vous invite à participer avec le souci de repenser les institutions à travers l’action essentielle de « Pour une Constituante ».

Gardons foi en la France.

Gardons foi en la République.

Je vous remercie.

Jean-Luc Pujo*

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*Jean-Luc Pujo est écrivain, président des Clubs « Penser la France » et rédacteur en chef du journal en ligne Politique-actu.com

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Les Clubs « Penser la France » travaillent au soutien de plusieurs initiatives politiques de refondation autour d’un  « nouveau Conseil National de la Résistance » réunissant communistes authentiques et gaullistes authentiques et au-delà tous citoyens militants pour l’indépendance de la France.

Les Clubs « Penser la France » militent pour les trois sorties immédiates : Sortie de l’OTAN – Sortie de l’UE – Sortie de l’EURO.

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